Une "nouvelle étape" pour le cannabis thérapeutique : qui peut en bénéficier ?
C'est un immense soulagement pour les patients. Le ministère de la Santé a annoncé ce 20 mars 2025 que l'accès au cannabis thérapeutique, dans le cadre de l'expérimentation menée en France depuis 3 ans, va être prolongé. Alors que l'expérimentation devait se terminer cet été, l'accès à ces médicaments est finalement autorisé "à titre exceptionnel" pendant encore un an, jusqu'au 31 mars 2026. "L'objectif est de ne pas interrompre brutalement leur traitement par cannabis médical, pour des raisons de santé publique", précise le ministère de la Santé dans son communiqué de presse.
Les patients qui bénéficient du cannabis médical sont en effet dans une situation d'impasse thérapeutique. Pour y avoir accès, il faut respecter des conditions strictes, définies dans un décret en 2020. L'usage du cannabis thérapeutique est seulement autorisé et remboursé chez les personnes qui souffrent : de certains symptômes rebelles liés à un cancer ou à un traitement anti-cancéreux ; de certaines formes d'épilepsie pharmaco-résistantes ; de douleurs neuropathiques qui résistent aux thérapies disponibles ; de douleurs liées à une sclérose en plaques ou d'autres pathologies du système nerveux central ; et enfin les personnes en situations palliatives.
L'accès à ces médicaments est seulement possible si les patients ne sont pas assez soulagés par les éventuelles thérapies disponibles, ou s'ils sont mal tolérés. Le cannabis thérapeutique peut uniquement être prescrit dans une structure spécialisée, pour une durée de 28 jours renouvelable. Même si l'expérimentation est prolongée jusqu'à mars 2026, seules les personnes qui en bénéficiaient déjà depuis mars 2024 peuvent y avoir accès. 1 200 patients sont concernés.
Le ministère de la Santé, en plus de prolonger l'expérimentation, a également annoncé une "nouvelle étape pour le développement d'un accès encadré et sécurisé en France", donc une généralisation de l'accès au cannabis thérapeutique. Des textes doivent d'abord être validés par la Commission européenne et le Conseil d'Etat, ce qui devrait prendre plusieurs mois. Le remboursement, lui, sera défini après l'avis de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui doit "évaluer l'intérêt thérapeutique du cannabis", précise le ministère de la Santé.