Chikungunya : un premier cas autochtone détecté en métropole
Le premier cas autochtone - contracté sur le territoire - de l'année a été confirmé en France métropolitaine. D'après l'Agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, le cas de chikungunya a été détecté ce 11 juin 2025 dans la commune de la Crau dans le Var. L'ARS assure dans un communiqué que "des mesures immédiates sont mises en œuvre pour limiter tout risque de propagation". Une opération de démoustication "est réalisée" pour éliminer les moustiques tigres, qui transmettent le virus.
Depuis début 2025, près de 1 400 cas de chikungunya ont été déclarés en métropole, contre seulement une trentaine en 2024 ou en 2023. Rien qu'entre le 1er mai et le 10 juin, 507 cas importés ont été signalés en métropole. L'an dernier, seul un cas autochtone avait été détecté, en Ile-de-France. Dans son dernier bilan publié le 11 juin, Santé publique France avertissait que "la pression d'importation dans l'hexagone reste d'actualité. La période actuelle en France hexagonale est considérée comme la période la plus à risque de transmission locale".
L'épidémie de chikungunya se termine à la Réunion mais a débuté à Mayotte. Le territoire est passé en phase épidémique le 27 mai 2025, d'après Santé publique France. L'institut signale une "transmission intense et généralisée du virus" à Mayotte. 560 cas ont pour l'instant été détectés, et ce bilan devrait rapidement augmenter puisque "la dynamique épidémique se poursuit" selon Santé publique France. Cinq personnes ont été hospitalisées.
A la Réunion, une baisse des indicateurs de l'épidémie est observée depuis fin avril. L'épidémie y est désormais "de faible intensité", même si le virus y circule toujours. Près de 54 000 cas ont été déclarés sur l'île depuis le début de l'année. Au total, plus de 2 800 passages aux urgences, dont 572 hospitalisations, ont été recensés depuis le début de l'épidémie en janvier. L'épidémie de chikungunya a provoqué le décès de 23 personnes au total, elles avaient "essentiellement" plus de 65 ans et des comorbidités.
Comment se protéger du chikungunya ?
Il existe un vaccin contre le chikungunya. Mais alors qu'une campagne de vaccination contre le chikungunya avait été lancée début avril à la Réunion, elle a été stoppée à peine un mois plus tard pour une partie de la population. Les autorités sanitaires ont pris cette décision le 26 avril à la suite d'"effets indésirables graves" survenus chez trois personnes âgées de plus de 80 ans après avoir été vaccinées. L'une d'entre elles est décédée. Les autorités sanitaires ont donc retiré "de la cible vaccinale les personnes de 65 ans et plus présentant ou non des comorbidités", et ce "sans délai". Les 18-64 ans qui présentent des comorbidités peuvent eux toujours se faire vacciner.
En dehors de la vaccination, le seul moyen de se protéger de la maladie est d'éviter de se faire piquer par les moustiques grâce aux répulsifs, aux moustiquaires et en portant des vêtements longs et amples. Il est recommandé de surveiller une éventuelle apparition de symptômes (fièvre, douleurs articulaires et musculaires, nausées et vomissements, fatigue, douleur aux yeux, boutons rouges sur la peau...) aux personnes qui habitent, se rendent ou reviennent de la Réunion.
Les personnes fragiles doivent être particulièrement vigilantes, notamment celles qui souffrent de maladies chroniques, mais aussi les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, et désormais les plus de 65 ans, chez qui la vaccination n'est pas recommandée. La maladie peut en effet être grave chez ces personnes. Il n'existe aujourd'hui pas de traitement spécifique contre le chikungunya. Les seuls traitements disponibles sont symptomatiques, notamment le paracétamol. Une partie de la population est déjà immunisée contre le chikungunya suite à la dernière épidémie en 2005-2006, qui avait touché environ 260 000 personnes. Depuis le début de l'année 2025, près de 50 000 cas ont été confirmés à la Réunion.