La maladie de Charcot détectée plus tôt grâce à notre langue ? Ce détail pourrait être un signe précoce

La maladie de Charcot détectée plus tôt grâce à notre langue ? Ce détail pourrait être un signe précoce La langue serait-elle un signe précoce de la maladie de Charcot ? Un examen pourrait aider à diagnostiquer la maladie plus tôt.

Il n'existe aujourd'hui ni traitement ni moyen de diagnostic spécifique de la maladie de Charcot. Il s'agit de deux enjeux majeurs de la recherche sur cette maladie neurodégénérative, aussi appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA). Des chercheurs s'intéressent depuis longtemps à nos muscles... et notamment à notre langue.

On pense que les jambes ou les bras sont d'abord touchés par la maladie, mais la langue, comme les autres muscles moteurs, l'est aussi. C'est même une des premières zones du corps à être impactée dans la forme dite bulbaire de la maladie, qui représente environ 30 % des cas selon l'Inserm. "Chez les personnes atteintes, les muscles de la langue – comme beaucoup d'autres dans le corps – s'affaiblissent progressivement et, malheureusement, s'atrophient", a expliqué le Dr Thomas Shaw, neuroscientifique et auteur de l'étude sur le sujet.

Résultat, les muscles de la langue deviennent plus petits. Comme ce signe peut être difficile à évaluer à l’œil nu par les médecins, le Dr Shaw et son équipe ont trouvé une solution.

Cette solution, c'est l'IRM ! La bonne nouvelle, c'est qu'un scanner cérébral standard, qui fait déjà partie des méthodes de diagnostic de la maladie de Charcot, "capture souvent la langue en plus du cerveau", précise le Dr Shaw. Avec son équipe, il a examiné plusieurs centaines d'IRM, dont certaines menées sur des patients atteints de la maladie. Avec ces données et l'aide de l'intelligence artificielle, ils ont "pu obtenir des mesures précises du volume et de la forme des muscles de la langue", et ont pu observer des "différences significatives entre les scanners de personnes atteintes de SLA et ceux de personnes saines". 

La baisse de muscles de la langue pourrait ainsi représenter un signe précoce de la maladie de Charcot. Une découverte importante quand on sait que le délai actuel pour diagnostiquer la maladie après les premiers symptômes "est d'environ 12 mois", rappelle le Dr Shaw. Plus le diagnostic est posé tôt, plus le patient a "un accès plus rapide au traitement, au soutien, aux essais cliniques"...

Un tel examen pourrait à la fois aider à détecter plus rapidement la maladie, mais aussi "potentiellement nous renseigner sur l'espérance de vie". Le Dr Shaw précise en effet que "les personnes présentant un volume de langue plus faible avaient un pronostic moins favorable, nos propres résultats confirment cela". En moyenne, les personnes atteintes de la maladie de Charcot en décèdent en 3 à 5 ans.