Démission Sepp Blatter : le président de la Fifa ne s'estimait pas assez soutenu

Démission Sepp Blatter : le président de la Fifa ne s'estimait pas assez soutenu Le président de la Fifa, Sepp Blatter, va démissionner de son poste. Il l'a annoncé ce mardi 2 juin, cinq jours seulement après sa réélection. Acculé après les scandales qui ont émaillé la Fifa ces derniers jours, le Suisse a confié qu'il n'avait "pas ressenti le soutien du monde du foot dans sa totalité".

[Dernière mise à jour le 02/06/2015 à 20h20] Un coup de théâtre ! L'actuel président de la Fifa, le Suisse Sepp Blatter, a annoncé ce mardi 2 juin qu'il allait démissionner de son poste. Une nouvelle surprenante puisqu'il a été réélu triomphalement, pour un 5e mandat, à la tête de l'instance qui dirige le foot mondial le vendredi 29 mai. Le Suisse était au coeur d'une polémique après les arrestations de hauts dignitaires de la Fifa, soupçonnés de corruption. Plusieurs personnalités de premier plan, parmi lesquelles le président de l'Uefa (l'équivalent de la Fifa à l'échelle européenne), Michel Platini, avaient appelé à voter pour son concurrent, le Prince Ali, lors du vote de vendredi dernier.

Sepp Blatter, qui était à la tête de la Fifa depuis 17 ans, a expliqué qu'une élection se tiendrait prochainement pour désigner un nouveau président. Le Suisse a d'ores et déjà indiqué qu'il ne se représenterait pas. Plusieurs médias affirment que ce serait en fait les surpuissants sponsors qui auraient poussé Blatter à quitter son poste. Mais il reste en réalité en place jusqu'à la tenue d'une nouvelle élection qui, selon lui, devrait avoir lieu entre décembre 2015 et mars 2016. Pour justifier son départ, Sepp Blatter a indiqué qu'il "chérissait la Fifa plus que tout" et qu'il voulait "agir de la meilleure des façons pour la Fifa et le football". "Je ne ressens pas le soutien du monde du football dans sa totalité - les fans, les joueurs, les clubs, les gens qui vivent, respirent et aiment le football autant que nous l'aimons", a-t-il ajouté au cours de sa conférence de presse, précisant en outre que la Fifa avait besoin d'une "pronfonde restructuration". 

Michel Platini, le président de l'Uefa, un des favoris pour succéder à Sepp Blatter, a vite réagi à cette nouvelle : "C'est une décision difficile, courageuse mais la bonne décision", a-t-il confié. Noël Le Graët, le président de la Fédération française de footbal, qui avait soutenu Sepp Blatter vendredi dernier, a également réagi : "C'est une surprise. Mais ce n'est pas plus mal. On repart sur de bonnes bases". Il a par ailleurs précisé qu'il voterait pour Michel Platini si ce dernier venait à se présenter.

Le prince Ali, déjà candidat lors du vote du vendredi 29 mai, et battu à plate couture par le Suisse, a fait savoir à l'AFP qu'il serait à nouveau en lice pour le prochain scrutin.

"Pourquoi je démissionnerais ? Cela voudrait dire que j'ai fait quelque chose de mal", avait dit Sepp Blatter, vendredi, lors d'une interview accordée à la télé suisse. Des propos qui, aujourd'hui, prennent bien sûr une tonalité particulière.