Kafétien Gomis (Saut en longueur) "Quand on rêve d'avoir une médaille, le minima n'est qu'une étape obligatoire"
Le sauteur en longueur, 32 ans, va tenter de se qualifier pour les JO de Londres. Il devra pour cela réaliser les minimas fixés par la Fédération française : 8m20. Un seuil qui n'entame pas le moral de Kafétien Gomis, confiant "comme toujours" !
L'Internaute Magazine : Pour vous, la qualification n'est pas encore acquise. Les minimas sont particulièrement difficiles à atteindre en saut en longueur [8m20, ndlr]. A quelle occasion pensez-vous les réaliser ?
Kafétien Gomis : La qualification doit être réalisée sur une compétition en extérieur. On a jusqu'au 6 juillet pour effectuer ce minima. Donc entre début mai et juillet, j'aurai plusieurs occasions pour les faire. A moi d'essayer de sélectionner les bons meetings, les bons concours pour avoir les conditions climatiques favorables et l'émulation nécessaire par rapport à la concurrence pour réaliser cette performance.

Etes-vous confiant ?
Toujours [sourire] ! Quand on rêve d'avoir une médaille, il ne faut pas que ce soit un minima qui bloque. Le minima, c'est juste une étape obligatoire.
Est-ce que vous profiterez plus de ces Jeux de Londres que ceux d'Athènes en 2004, les premiers auxquels vous avez participé ?
J'en profiterai peut-être moins... Enfin, disons qu'en 2004, il y avait ce rêve de faire une médaille et surtout cette fougue de la jeunesse. Je regardais partout, dès que quelque chose brillait, j'allais voir [rires]. Alors que là, avec l'expérience, le vécu sportif, les médailles que j'ai pu remporter, ça m'a conforté dans l'idée que je puisse faire un podium aux Jeux. Donc je serai plus concentré, focalisé sur mon événement, pour être vraiment "acteur" de ces JO et moins spectateur.
Quel est l'événement olympique qui vous a le plus fait vibrer ?
Athènes, la finale du 110 m haies. J'avais la chance d'être dans les tribunes pour voir cette finale. Je l'ai trouvée émouvante parce qu'il y avait Ladji Doucouré qui était en lice pour gagner une médaille. Avant la dernière haie, il était en 2e position. Mais il ne voulait pas, ne pouvait pas s'en contenter car, en tant qu'athlète, on ne travaille pas pour ça. On ne vit pas pour être 2e. A ce moment-là, c'était la 1re place qu'il voulait. Donc il s'est battu jusqu'à la fin pour avoir la médaille d'or. Et malheureusement il a chuté. Après cet événement, ce qui m'a choqué, c'est que des personnes lui ont presque reproché d'avoir voulu l'or. C'est son métier de chercher l'or ! Certes, avec le recul, on se dit qu'il aurait pu avoir une médaille d'argent et que c'est bien aussi. Mais sur le coup, on ne réfléchit pas à ça...
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