Affaire Jegou / Auradou : un non lieu prononcé, la fin du calvaire pour les deux joueurs

Affaire Jegou / Auradou : un non lieu prononcé, la fin du calvaire pour les deux joueurs Après des mois d'une longue procédure, le non lieu a été enfin prononcé pour les deux joueurs.

L'affaire des deux joueurs du XV de France, Oscar Jegou et Hugo Auradou qui a débuté en Argentine est quasiment terminée. La justice a tranché et a prononcé un non-lieu à l’encontre d’Hugo Auradou et d’Oscar Jegou, ce mardi 10 décembre. La juge en charge de l’affaire, Eleonora Arenas, a annoncé cette décision lors d’une audience à huis clos, au pôle judiciaire de Mendoza. Elle va ainsi dans le sens du parquet, qui avait requis le non-lieu, le 25 novembre. La plaignante peut encore faire appel, si elle le souhaite. Dans ce cas, le dossier serait renvoyé vers une autre instance.

Pour rappel,  les deux internationaux avaient été inculpés de viol aggravé (car commis en réunion) pour des faits présumés survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d'hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de jouer un test-match contre l'Argentine. Après une première longue bataille, les joueurs ont été autorisés par la justice argentine à quitter le pays le 3 septembre et retourner en France, malgré leur mise en examen. La raison ? "l'existence de contradictions notoires, d'incohérences, de zones grises et même d'explications insuffisantes" comme a expliqué le parquet. Au fil de l'enquête, d'analyse de témoignages, d'images de vidéo surveillance, de messages audios (de la plaignante avec une amie, notamment), "il ressort clairement (...) que l'accusation initiale a perdu de sa force", avait relevé le parquet ces dernières semaines.

Un témoignage glaçant

La victime présumée avait livré un témoignage glaçant à Envoyé Spécial quelques jours plus tard. "Ils m'ont brutalisée et considérée comme un morceau de viande", explique-t-elle. "Il m'a attrapé le cou. Il m'a mise sur le lit. Il m'a déshabillée comme une brute. Il m'a tirée hors du lit alors que j'étais nue et il m'a soulevée par le cou, à tel point que je n'avais plus d'oxygène. J'ai essayé de réagir en le giflant. Au lieu de l'arrêter, cette gifle l'a incité à continuer".

Des messages audios qui avaient remis en cause la version de la victime ?

Des pièces cruciales apportées au dossier ont fuité dans la presse. Il s'agit des messages audios de la plaignante à une amie dans les heures ayant suivi le supposé viol. Le journal argentin La Nacion a dévoilé le contenu d'un de ces messages : "Tu ne sais pas à quel point ce Français était mignon, le plus grand, le gamin était terrible". Le site argentin Clarin dévoile même des messages beaucoup plus explicites de la part de la plaignante : "J'ai rencontré un rugbyman français. Super grand le mec. Trop beau, trop beau. Je suis rentrée chez moi à 9 heures du matin. À 9 heures ! Je te dois tout, tu m'as encouragée à ne pas rester ici chez moi, toujours la même histoire. Quand je sors, j'en profite. Il m'a éclatée, il m'a éclatée. Il m'a explosée le mec. J'ai des marques sur le dos, la mâchoire."

Rafael Cúneo Libarona, un autre avocat des deux joueurs, a affirmé le 6 août que "l'innocence des deux joueurs a été démontrée", estimant qu'il y aurait des "contradictions notoires" dans le témoignage de la femme âgée de 39 ans. De son côté, Natacha Romano, avocate de la plaignante, fustige depuis le début une "manipulation" et un "acte prémédité" après la diffusion des messages vocaux dans la presse argentine. "Il y a 23 messages vocaux au total et seulement quatre ou cinq ont été divulgués, dans le désordre en étant totalement sortis de leur contexte", a-t-elle déclaré dans un entretien accordé au Parisien. Elle a par ailleurs affirmé que les joueurs n'avaient "jamais pu répondre s'ils avaient demandé à la victime si elle était d'accord ou non". 

Dernières mises à jour

15:21 - Non lieu pour Jegou et Auradou

C'est l'information que les joueurs attendaient depuis plusieurs mois, la justice argentine a prononcé un non lieu dans l'affaire Jegou Auradou. C'est désormais à la plaignante de faire appel ou non de la décision.