Jo-Wilfried Tsonga : pourquoi il peut gagner Roland-Garros en 5 points
C'est un monstre du tennis qu'a avalé Jo-Wilfried Tsonga en quart de finale de Roland-Garros en battant le Suisse Roger Federer en seulement 3 sets (7-5, 6-3, 6-3). Désormais opposé à l'Espagnol David Ferrer en demi-finale vendredi, le numéro 1 français pourrait encore aller plus loin et, qui sait, défier un Djokovic ou un Nadal en finale du tournoi. Depuis la victoire de Yannick Noah en 1983, cela fait maintenant pile 30 ans qu'un Français n'a pas gagné Roland-Garros. Et pourquoi Tsonga ne briserait-il pas cette longue traversée du désert ? La réponse en 5 points.
1- Un moral d'acier. Le premier atout de Jo-Wilfried Tsonga semble être son mental, d'après plusieurs spécialistes. Patrice Hagelauer, Directeur Technique National du Tennis français, après avoir été l'entraîneur de Yannick Noah, a notamment expliqué à RTL que le moral sera déterminant lors de la demi-finale. Et de ce côté, Jo-Wilfried Tsonga semble avoir franchi un palier. Selon l'expert, si Tsonga "y croit lui-même", il peut le faire. Le coach de Noah ajoute que depuis le début du tournoi, Tsonga a "le bon tennis, mais aussi la bonne attitude, le bon mental". Tsonga s'est en outre "baladé" dans ce tournoi, ne perdant aucun set en cinq rencontres et ne cédant "que" 48 jeux. Pour Patrice Hagelauer, "Jo a mis ses peintures de guerre", ce qui sera déterminant face au coriace Ferrer.
2- Un public derrière lui. La victoire face à Roger Federer mardi pourrait aussi booster le moral de Jo-Wilfried Tsonga. Jusqu'à aujourd'hui, le Suisse avait battu le Français 9 fois sur 12 rencontres. Et le match remporté pourrait avoir encore plus d'importance qu'on le pense. Mardi, Jo-Wilfried Tsonga a en effet su "retourner" le public de Roland-Garros en sa faveur face à un Federer généralement chouchouté dans les travées du tournoi parisien. Un soutien du public que tous les connaisseurs jugent comme un atout de poids.
Les secrets du nouveau Tsonga
3- Un staff renouvelé. Le nouveau Tsonga est arrivé là grâce à un nouveau staff venu entourer le joueur ces deux dernières années. Tsonga a cessé il y a déjà plusieurs années sa collaboration avec son entraîneur Eric Winogradsky. Il s'est d'abord adjoint les services d'un kiné, Michel Franco, salué par le monde du tennis. Depuis octobre 2012, il travaille aussi avec l'Australien Roger Rasheed. Un ancien joueur qui a travaillé par le passé avec Lleyton Hewitt et un certain Gaël Monfils. Physiquement, techniquement et tactiquement, Jo s'est ainsi transformé. Avant son match face à Federer, il avoue avoir décortiqué avec Rasheed le style de jeu de Rafael Nadal, qui arrive toujours à mettre le Suisse en difficulté sur terre battue.
4- Le travail d'une année. Après un quart de finale perdu de justesse face à Djokovic après plusieurs balles de match l'année dernière à Roland-Garros, Tsonga a énormément travaillé son jeu sur terre battue ces derniers mois. Techniquement, son revers, souvent présenté comme un gros point faible, se serait considérablement amélioré sur les conseils de Roger Rasheed. D'abord puncheur, Tsonga a aussi appris à résister et à être patient en fond de court pour ne pas précipiter ses coups et pour savoir frapper quand il le faut. La finition des échanges a été énormément travaillée pour ne plus trembler quand il s'agit de conclure.
5- Un physique enfin solide. Dans un sport ou la résistance est un atout majeur, Jo-Wilfried Tsonga semble avoir vaincu son principal point faible : les blessures. Alors qu'il les cumulait précédemment, aux genoux, au dos, après des chutes, son travail avec Michel Franco sur la préparation physique aurait été déterminant. A l'instar d'un Nadal ou d'un Djokovic, Tsonga serait ainsi devenu un athlète au physique impressionnant.
EN VIDÉO - Malgré sa chute d'entrée de jeu à Rome, Jo-Wilfried Tsonga se voulait rassurant sur son parcours à Roland-Garros, avant le début du tournoi.