Affaire Pékin Express, retour sur une semaine agitée

Fidèle à sa réputation, c'est l'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné qui avait provoqué le séisme en affirmant mercredi 5 mars que le jeu de M6, Pékin Express, était truqué. "Les aventuriers de M6 dans une course bidonnée" : le titre du Canard ne faisait pas dans la demi-mesure, mais l'enquête était solide et étayée de nombreux témoignages.
Premier chef d'accusation : une équipe technique accompagnerait chaque duo d'aventuriers, avec des "consignes éditoriales" de la production. Cette dernière chercherait à favoriser telle ou telle équipe selon les courbes d'audience, allant même jusqu'à payer des automobilistes pour avantager certains candidats. Des pratiques qui auraient provoqué la colère de Terence et Olivia, deux candidats qui avaient même menacé de quitter le jeu.

Dans cette affaire, le témoignage de Phillipe Bartherotte est central. Cet ancien employé de Studio 89 (productrice de l'émission) affirme avoir "fait en sorte de ralentir [ses] candidats" sur ordre de la production ; il aurait démissionné pour protester contre ces méthodes. Un témoignage corroboré par Christophe Gallot, chef de projet de l'émission, qui se serait plaint auprès d'M6 de "méthodes rédactionnelles" contestables.
La réaction de la chaîne est immédiate : "il n'y a pas de triche dans Pékin Express et nous avons toutes les preuves" affirme M6. La chaîne annonce un peu plus tard qu'elle "assigne en diffamation Phillipe Bartherotte et Christophe Gallot".

La candidate Aurélie dément

Deux jours plus tard, M6 tente de calmer la tempête par le biais d'une des candidates du jeu : Aurélie. Cette dernière, l'aînée des sœurs lilloises ayant participé à Pékin Express, dément toute tentative de truquage du jeu de la part de la production et se met à accuser le Canard Enchaîné d'avoir transformé la réalité. Elle déclare même que "dans l'aventure, il n'y a pas de voiture miracle tombée du ciel, c'est même le contraire, c'est très difficile au quotidien". Selon elle, aucun candidat "n'a parlé de tricherie, (...) ne s'est senti lésé, délaissé ou défavorisé".
Concernant un habitant d'un des pays traversés qui aurait aidé les deux soeurs à plusieurs reprises ainsi que d'autres candidats, Aurélie tente une explication : "Dès la veille, quand on a constaté qu'on tenait quelqu'un de généreux, on a demandé à ce Monsieur de nous aider aussi le lendemain, par anticipation. Mais il était en retard le lendemain matin, du coup on est parties avec une autre voiture. Au final, il a aidé d'autres candidats !".

"Maintenant, il se venge"

En début de semaine, l'affaire rebondit après que le magazine Le Point révèle que M6 renouvelle sa confiance à la rédactrice en chef de l'émission, même si la chaîne déplore les consignes internes qui font scandale. Parallèlement, M6 accuse Philippe Bartherote, l'homme au coeur de la polémique, de vouloir se venger:  "Il a eu un coup de coeur pour une interprète, laquelle a quitté Pékin Express. Maintenant, il se venge." L'ancien employé de la production répond alors que sa "vie privée ne regarde que lui".
Mais ce n'est pas la seule liaison qui pose problème et Le Point révèle ensuite que Philippe Stolz, le producteur exécutif de l'émission, est le compagnon de Cendrine Gentil, la rédactrice en chef. Une même question se pose alors : peut-il réellement désavouer sa compagne ?

Pour sa défense, Bibiane Godefroid, la directrice des programmes de M6, a confié de son côté : "A ce jour, je n'ai aucune preuve tangible de tricherie. Les accusations de Philippe Bartherotte sont infondées et relèvent de la vengeance."

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