Miss France : d'origine algérienne par son père et marocaine par sa mère, cette candidate a été victime de haine en ligne

Miss France : d'origine algérienne par son père et marocaine par sa mère, cette candidate a été victime de haine en ligne Sabah Aib, élue Miss Nord-Pas-de-Calais 2024 et candidate à Miss France 2025, a été visée par des messages racistes pendant la campagne, en raison de ses origines.

Le concours Miss France a plusieurs fois été accompagné voire perturbé par les polémiques. Cette fois, celle-ci est arrivée très tôt, dès le mois d'octobre dernier, et a visé une jeune femme de 18 ans, candidate à Miss France 2025. Celle-ci a plusieurs fois dénoncé une "vague de haine" sur les réseaux sociaux après l'annonce de son élection comme Miss régionale.

L'étudiante en deuxième année de Licence de droit à la faculté de Lille a en effet été élue Miss Nord-Pas-de-Calais 2024 à l'automne. Originaire de Besançon, elle a déménagé avec sa mère à Valenciennes à l'âge de 5 ans. D'origine algérienne par son père et marocaine par sa mère, Sabah vit maintenant à Lille avec son petit ami, étudiant en école d'ingénieur.

L'élection de cette Miss issue d'une famille d'origines maghrébines a suscité la fierté de la déléguée régionale du comité Miss France Nord-Pas-de-Calais, Anne-Sophie Sevrette, qui s'est réjouie dans les colonnes de La Voix du Nord : "Si les Français s'ouvrent, Sabah pourrait être la première Miss France avec des origines maghrébines. Ça n'est jamais arrivé, ça ouvrirait enfin les esprits. Le message serait fort". Eve Gilles, l'ancienne Miss Nord-Pas-de-Calais devenue Miss France l'année dernière et à qui Sabah rêve de succéder, a pour sa part montré qu'elle y croyait sur France 3 : "Cette année, le Nord-Pas-de-Calais a encore toutes ses chances pour remporter le titre de Miss France."

"Mes origines font partie de mon histoire, mais..."

On ne sait pas encore quel sera le verdict du grand concours, organisé ce samedi 14 décembre. Mais pour Sabah Aib, la campagne a en tout cas débuté dans la difficulté. Depuis son couronnement de miss régionale, elle a été la cible de nombreux messages haineux sur les réseaux sociaux en raison de ses origines. Fin octobre, elle a publié un long message sur son compte Instagram pour dénoncer cette "vague de haine raciste" dont elle est victime et rappeler certaines évidences.

"Mon nom fait partie de mon identité et il n'a rien à voir avec ma nationalité", écrit-elle. "La France est un pays multiculturel et avoir un nom qui vient d'ailleurs ne change en rien le fait que je sois française. Je suis née en France tout comme mes parents, nous nous considérons avant tout comme Français. Mes origines font partie de mon histoire, mais elles ne définissent pas qui je suis."

Déjà des attaques racistes en marge de Miss France

Son élection prouve selon elle que sa région "est riche de diversité et de valeurs", elle en est fière et compte bien continuer à porter son titre "avec fierté, détermination et respect pour tous", sans se laisser abattre par la haine. "Nous sommes tous égaux, peu importe notre nom ou nos origines", martèle-t-elle.

Le comité Miss France promeut depuis plusieurs années une plus grande diversité parmi ses candidates, afin de mieux représenter la société française d'aujourd'hui dans toute sa richesse et sa pluralité. Mais ce n'est pas la première fois qu'une candidate à Miss France est la cible de propos racistes. En décembre 2020 déjà, April Benayoum, Miss Provence, avait subi des attaques antisémites pendant la diffusion de la cérémonie sur TF1. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris et sept personnes condamnées à des amendes pour injures publiques à caractère raciste ou religieux. Le procureur avait même requis deux mois de prison avec sursis.