Jean-Marc Morandini : encore une condamnation - après le harcèlement sexuel, la corruption de mineurs confirmée

Jean-Marc Morandini : encore une condamnation - après le harcèlement sexuel, la corruption de mineurs confirmée L'animateur Jean-Marc Morandini, déjà condamné en janvier 2025 pour harcèlement sexuel, a vu une autre peine pour corruption de mineurs confirmée et alourdie en appel en mars.

Jean-Marc Morandini a été condamné vendredi 21 mars 2025, par la cour d'appel de Paris, à deux ans de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende pour des faits de corruption de mineurs commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016. L'animateur, entendu pendant plus de 9 heures en audience en novembre 2024, est en outre condamné à une interdiction d'exercer une profession en contact avec des mineurs et son nom sera inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles, a aussi indiqué la cour. Une condamnation alourdie par rapport à celle prononcée en premier instance dans cette affaire.

Le 5 décembre 2022, Jean-Marc Morandini avait en effet déjà été reconnu coupable une première fois de corruption de mineurs devant la 15e chambre du tribunal judiciaire de Paris. Ce dernier avait condamné l'animateur de CNews à un an de prison avec sursis probatoire de 2 ans, avec obligation de soins, une peine conforme à celle requise par le procureur.

Dans le détail, l'animateur est reconnu coupable d'avoir échangé des messages à caractère sexuel avec deux adolescents, et d'en avoir poussé un troisième à se dénuder, dans le cadre d'un casting. Sur le fond, Jean-Marc Morandini est accusé d'avoir fait des propositions sexuelles à ces deux plaignants et à un troisième mineur, alors qu'ils avaient respectivement 15 et 16 ans en 2009 et 2013, par voie numérique, mais aussi lors d'une rencontre présentée comme un casting.

Lors du procès, Jean-Marc Morandini avait nié en bloc, évoquant des "maladresses" ou des tentatives "d'humour" pour justifier ses messages. L'animateur avait aussi évoqué des jeux de séduction "stupides" et reconnu que ceux-ci avaient parfois pu flatter son égo.

Un autre verdict dans l'affaire dite des "Faucons"

Ce n'est pas la seule affaire ayant abouti à une condamnation pour l'animateur. Le 27 janvier dernier, la cour d'appel de Paris a également reconnu Jean-Marc Morandini coupable de harcèlement sexuel contre un jeune comédien et l'a condamné à 18 mois d'emprisonnement avec sursis, aggravant la peine de six mois de prison avec sursis prononcée en première instance en août 2023. L'animateur a également été condamné à une amende de 50 000 euros pour "travail dissimulé". Les faits remontent à 2015, quand la victime, Gabriel P., a tenté d'être recruté pour le casting d'une web-série, "Les Faucons", produite par l'animateur.

Gabriel P. avait d'abord reçu à l'époque deux mails de Jean-Marc Morandini, qui utilisait alors la fausse identité de Catherine Leclerc, une directrice de casting. Dans un de ces mails, signé "maman", celui qui officie toujours sur Cnews demandait à la victime si elle était prête à faire une fellation à Jean-Marc Morandini "qui n'est pas n'importe qui" contre un potentiel rôle. Le jeune comédien, alors âgé de 19 ans et inquiet pour sa carrière aurait alors répondu : "Il est évident que je ne vais pas faire le difficile sur la nudité (…). J'obéirai à ce que vous m'ordonnerez".

"Un engrenage psychologique"

Lors du premier procès de Jean-Marc Morandini, la présidente de la 31ᵉ chambre correctionnelle de Paris avait déclaré, en lisant le jugement du tribunal, que les demandes de l'animateur étaient allées "crescendo" au point que la victime s'était retrouvée "pris(e) dans un engrenage psychologique mis en place par le prévenu". La fausse identité de Catherine Leclerc a aussi été pointée lors des deux procès comme une "figure maternelle et sécurisante inspirant confiance" par les enquêteurs, poussant un Gabriel P. sans expérience "à toujours repousser ses limites dans l'acte de nature sexuelle, sous le prétexte allégué de travailler sa posture de comédien".

Si le cas de Gabriel P. a amené à la condamnation la plus lourde, Jean-Marc Morandini était plus généralement poursuivi pour avoir demandé à plusieurs jeunes comédiens, âgés de 19 à 26 ans au moment des faits, de lui envoyer des photos d'eux nus pour ce même casting. Des courriels ont révélé des encouragements explicites à envoyer des vidéos des comédiens le pubis rasé, dans des scènes de masturbation, parfois avec éjaculations.

Le verdict du 27 janvier 2025 a confirmé également la peine de Jean-Marc Morandini à verser 10 000 euros à Gabriel P. "notamment pour préjudice d'image", ainsi que les victimes de travail dissimulé. Jean-Marc Morandini devra en outre suivre des soins psychologiques.

Jusqu'à présent, la chaîne CNews, employeur de Jean-Marc Morandini, a déclaré que l'animateur garderait son poste en se défendant derrière le "respect de la présomption d'innocence".