Jean-Marc Morandini : le harcèlement sexuel confirmé et une peine aggravée, avant une autre affaire

Jean-Marc Morandini : le harcèlement sexuel confirmé et une peine aggravée, avant une autre affaire L'animateur Jean-Marc Morandini, condamné à de la prison avec sursis pour harcèlement sexuel par le tribunal judiciaire de Paris en août 2023, a vu sa peine alourdie en appel ce lundi.

La cour d'appel de Paris a reconnu Jean-Marc Morandini coupable de harcèlement sexuel contre un jeune comédien et l'a condamné à 18 mois d'emprisonnement avec sursis ce lundi 27 janvier 2025, aggravant la peine de six mois de prison avec sursis prononcée en première instance en août 2023. L'animateur a également été condamné à une amende de 50 000 euros pour "travail dissimulé". Les faits remontent à 2015, quand la victime, Gabriel P., a tenté d'être recruté pour le casting d'une web-série, "Les Faucons", produite par l'animateur.

Gabriel P. avait d'abord reçu à l'époque deux mails de Jean-Marc Morandini, qui utilisait alors la fausse identité de Catherine Leclerc, une directrice de casting. Dans un de ces mails, signé "maman", celui qui officie toujours sur Cnews demandait à la victime si elle était prête à faire une fellation à Jean-Marc Morandini "qui n'est pas n'importe qui" contre un potentiel rôle. Le jeune comédien, alors âgé de 19 ans et inquiet pour sa carrière aurait alors répondu : "Il est évident que je ne vais pas faire le difficile sur la nudité (…). J'obéirai à ce que vous m'ordonnerez".

"Un engrenage psychologique"

Lors du premier procès de Jean-Marc Morandini, la présidente de la 31ᵉ chambre correctionnelle de Paris avait déclaré, en lisant le jugement du tribunal, que les demandes de l'animateur étaient allées "crescendo" au point que la victime s'était retrouvée "pris(e) dans un engrenage psychologique mis en place par le prévenu". La fausse identité de Catherine Leclerc a aussi été pointée lors des deux procès comme une "figure maternelle et sécurisante inspirant confiance" par les enquêteurs, poussant un Gabriel P. sans expérience "à toujours repousser ses limites dans l'acte de nature sexuelle, sous le prétexte allégué de travailler sa posture de comédien".

Si le cas de Gabriel P. a amené à la condamnation la plus lourde, Jean-Marc Morandini était plus généralement poursuivi pour avoir demandé à plusieurs jeunes comédiens, âgés de 19 à 26 ans au moment des faits, de lui envoyer des photos d'eux nus pour ce même casting. Des courriels ont révélé des encouragements explicites à envoyer des vidéos des comédiens le pubis rasé, dans des scènes de masturbation, parfois avec éjaculations.

Le verdict de ce lundi 27 janvier 2025 confirme également la peine de Jean-Marc Morandini à verser 10 000 euros à Gabriel P. "notamment pour préjudice d'image", ainsi que les victimes de travail dissimulé. Absent à l'audience, Jean-Marc Morandini devra en outre suivre des soins psychologiques.

Un autre verdict en attente pour corruption de mineur

Le 5 décembre 2022, Jean-Marc Morandini avait également été reconnu coupable de corruption de mineurs devant la 15e chambre du tribunal judiciaire de Paris. Le tribunal correctionnel de Paris avait cette fois condamné l'animateur de CNews à un an de prison avec sursis probatoire de 2 ans avec obligation de soins, une peine conforme à celle requise par le procureur.

Dans le détail, l'animateur avait été reconnu coupable d'avoir échangé des messages à caractère sexuel avec deux adolescents, et d'en avoir poussé un troisième à se dénuder, toujours dans le cadre d'un casting. Sur le fond, Jean-Marc Morandini était accusé d'avoir fait des propositions sexuelles à ces deux plaignants et à un troisième mineur, alors qu'ils avaient respectivement 15 et 16 ans en 2009 et 2013, par voie numérique, mais aussi lors d'une rencontre présentée comme un casting.

Lors du procès comme lors de celui du casting des "Faucons", Jean-Marc Morandini avait nié en bloc, évoquant des "maladresses" ou des tentatives "d'humour" pour justifier ses messages. L'animateur, qui a également fait appel dans ce dossier, avait aussi évoqué des jeux de séduction "stupides" et reconnu que ceux-ci avaient parfois pu flatter son égo.

Après un procès en appel de plus de 9 heures en novembre 2024, à la cour d'appel de Paris, la décision a cette fois été mise en délibéré en date du 7 mars 2025.  Jusqu'à présent, la chaîne CNews, employeur de Jean-Marc Morandini, a déclaré que l'animateur garderait son poste en se défendant derrière le "respect de la présomption d'innocence".