Affaire de harcèlement sexuel, diffamation et procès stalinien... Hanouna n'a pas choisi son nouveau chroniqueur par hasard
Il apparait régulièrement sur le plateau de TPMP depuis la mi-septembre et a déjà réussi à provoquer plusieurs polémiques en proposant, au hasard et avec un léger sourire en coin, de créer un crédit d'impôt pour les détenteurs de chiens ou de chats, d'interdire le Rassemblement national, ou de raser le Sacré-Coeur. Thomas Guénolé, le nouveau chroniqueur de Cyril Hanouna depuis la rentrée, s'est parfaitement fondu dans le moule de l'émission, qui prétend parler de la télévision et des débats de société pour mieux enchaîner les clashs et les buzz.
Avec sa chronique "Le coup de cœur de Thomas", le petit nouveau, "politologue et professeur de géopolitique", commence à se faire une place dans la bande à Hanouna. Son fond de commerce ? Incarner l'homme de gauche, "seul contre tous" dans une émission qui penche clairement à droite. Inconnu du grand public comme beaucoup de chroniqueurs et chroniqueuses de TPMP à leurs débuts, il a pourtant un parcours politique qui le rend bien plus compatible qu'il n'y parait avec "Baba".

Diplômé puis enseignant de SciencesPo Paris, Thomas Guénolé, est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la mondialisation, les banlieues, l'islamophobie, ou l'extrême droite. Il a aussi été consultant pour plusieurs hommes politiques et est déjà intervenu comme éditorialiste dans les médias par le passé. Il a notamment brillé pour avoir été le parrain de la branche française de l'ICAN, la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires, récompensée en 2017 par un prix Nobel de la paix.
De militant "anti-FN" en 2015, Thomas Guénolé va progressivement se rapprocher de la gauche jusqu'à rejoindre La France insoumise à l'été 2017. Etant même présenté par Jean-Luc Mélenchon comme un "politologue insoumis", il sera un pourfendeur acerbe des médias et cofondera, en 2018, l'école de formation des militants du parti.
Mais au mois d'avril 2019, c'est déjà la rupture. Dans un communiqué, Thomas Guénolé rompt avec LFI, pointant la gouvernance autocratique de Mélenchon et de sa conseillère Sophia Chikirou. Peu de temps plus tard, une procédure interne au parti sera ouverte à son encontre, après le signalement d'une jeune femme "dénonçant des faits pouvant s'apparenter à du harcèlement sexuel". Géré par un comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS), en dehors de tout cadre judiciaire, ce signalement fera l'objet d'une plainte en diffamation de l'intéressé.
Harcèlement avéré ou "procès stalinien" d'un traître ayant commis un crime de lèse-Mélenchon ? La justice mettra les deux parties dos à dos. Mais un livre de Thomas Guénolé, "La Chute de la maison Mélenchon" (Albin Michel, 2019) établira, avec rancœur, une édifiante critique de LFI que ne renierait pas Cyril Hanouna aujourd'hui. Lui qui ne perd jamais une occasion de fustiger le parti de gauche et ses alliés. Thomas Guénolé a aussi ardemment soutenu les Gilets jaunes en leurs temps. Ce qui ne gâche évidemment rien dans TPMP.