Le naufrage d'un bateau met en péril le manchot gorfou

Un navire accidenté s'est échoué sur l'île Nightingale, qui abrite une colonie de manchots gorfous. La nappe de pétrole pourrait avoir de graves conséquences sur la nidification de cette espèce en voie de disparition.

L'île Nightingale est un territoire britannique sauvage situé au beau milieu de l'Atlantique Sud. Il s'agit du lieu de nidification privilégié de certains gorfous, ces manchots dotés d'aigrettes jaunes au-dessus des yeux. Le 16 mars 2011, le bateau MS Olivia a eu un accident au large des côtes. L'équipage a été rapidement sauvé et est hors de danger, mais le navire s'est échoué sur l'île quelques jours plus tard, déversant près de 1 400 tonnes de pétrole dans l'eau tout autour de l'île. On s'inquiète désormais pour l'environnement local et la population de 200 000 manchots.

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Une grande partie de la colonie de manchots gorfous n'a pu échapper à la nappe de pétrole. © Trevor Glass / RSPB

La Société royale pour la protection des oiseaux, une association très influente, a immédiatement relayé l'information. Sur place, les autorités font ce qu'elles peuvent pour protéger les animaux, mais de très nombreux gorfous sont déjà totalement mazoutés. Tristan Glass, chargé de la conservation de l'île, de désespère : "la situation à Nightingale est terrible, le pétrole encercle toute l'île". Il assure que son équipe de 9 personnes va nettoyer les oiseaux au plus vite. L'espèce étant en voie de disparition, ils espèrent recevoir des renforts de la part d'autres régions du monde.

Pratiquement 1 an après la marée noire provoquée par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique, le naufrage du MS Olivia rappelle de trop mauvais souvenirs. La nappe de pétrole risque cette fois encore de bouleverser un écosystème rare et difficile à préserver. Le risque est également que les rats présents sur le bateau n'investissent l'île. De plus, on ne sait pas encore quels dangers la cargaison du bateau, plusieurs milliers de tonnes de soja dispersées dans l'océan, fait courir à la faune aquatique.

 

Plus d'informations

 Pour suivre l'évolution de la situation sur place, et voir les images de la catastrophe :
le site de l'archipel Tristan da Cunha (en anglais)