Heathrow : collision entre un drone et un Airbus, quels risques ?
Mis à jour le 20 avril à 12h05 - Dimanche 17 avril 2016, un Airbus A330 de la compagnie British Airways a vraisemblablement heurté un drone au moment de son atterrissage. Un événement qui avait, jusqu'à présent, pu être évité. L'agence britannique UK Airprox Board chargée de surveiller la sécurité aérienne a dénombré 23 collisions évitées de justesse en seulement 6 mois. En France, c'est 6 survols illicites de l'aéroport de Roissy CDG qui ont été dénombrés par la DGAC en 2015. Au Royaume-Uni, contrairement à d'autres pays comme les Etats-Unis, les drones ne sont pas obligatoirement enregistrés auprès des autorités. La Police britannique a ouvert une enquête.
Quels sont les risques pour les passagers ?
A Londres, l'A330 de British Airways qui embarquait 130 passagers n'a pas subi de dommages. Après des vérifications techniques au sol, l'avion a repris ses rotations habituelles. Néanmoins, toutes les collisions ne sont pas sans danger. En effet, si les avions sont a priori plus robustes que les drones et peuvent encaisser des chocs au niveau du nez de l'appareil par exemple, les dommages pourraient être désastreux si le drone entrait en contact avec les réacteurs. En mars dernier, un expert s'exprimant sur LeMonde.fr estimait que "la prolifération des drones constitue une menace nouvelle pour la sécurité aérienne."
Qui sont les possesseurs de ces drones ?
Comme pour le pointage des cockpits avec des lasers depuis le sol, les utilisateurs de ces drones sont des usagers souvent inconscients des risques qu'ils font encourir aux passagers des avions ciblés. Par ailleurs, les drones utilisés sont de plus en plus performants. Ainsi, le 19 février dernier, un drone frôlait un avion à près 1 600 mètres d'altitude. Dans ce cas, il ne s'agit plus seulement de jouets ou d'appareils de loisirs. Par ailleurs, les risques liés au terrorisme, comme pour les survols des centrales nucléaires, ne peuvent pas être totalement exclus. Actuellement, en France, l'usage des drones est restreint et réglementé en fonction de leur taille et de leur poids.
Comment les drones peuvent-ils être détectés ?
C'est tout le problème. Les drones sont trop petits pour être détectés par les radars utilisés actuellement par la circulation aérienne. Ils échappent donc aux moyens de surveillance habituels. Suite aux survols des centrales nucléaires, l'Etat français serait entrain de mettre en place des outils permettant de les détecter. D'autres moyens de détection seraient actuellement utilisés sans que leur nature ou leur fonctionnement ne soient précisés. Au Royaume-Uni, le gouvernement envisage l'utilisation de technologies basées sur le "geo-fencing" qui bloquent l'utilisation des drones dans les zones interdites ou dangereuses (risques en cas de chute de l'appareil.)
Quelles sont les peines encourues ?
L'utilisation des drones est réglementée depuis 2012. Un particulier peut faire voler son "aéronef sans personne à bord" à une altitude de 150 mètres maximum. Le drone doit toujours être visible et ne jamais survoler une agglomération, un rassemblement de personnes ou un espace aérien réglementé (c'est le cas des aéroports et des centrales nucléaires). La personne qui contreviendrait à ces règles risque 75 000 euros d'amende et un an d'emprisonnement ferme.
En vidéo : Un drone frôle un Airbus au-dessus de Roissy