Premier chantier à lancer selon les
auteurs du rapport, celui du marché du travail. A l'instar
de Nicolas Sarkozy, ces économistes mettent en avant
la nécessité de "travailler plus"
et de réformer le droit du travail en ce sens. Leurs
explications.
Travailler plus
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"Travailler plus pour gagner
plus"... et alimenter la croissance Photo
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Sans donner de préconisation précise, le
rapport évoque la rigidité du droit du travail
français comme un frein à un accroissement
de la durée du travail. Deux voies sont envisageables
pour engager des réformes :
» Supprimer les règles
françaises sur "les durées maximales de travail
et le traitement des heures supplémentaires en termes de
repos compensateur et de contingents".
» Ou encore, de façon
moins radicale, permettre aux entreprises de déroger
aux règles françaises, mais en organisant
et limitant ces dérogations. Une approche qui permettrait
aux partenaires sociaux d'établir leur propre réglementation,
en termes de durée de travail, en fonction des spécificités
des situations envisagées. Les économistes
notent eux-mêmes que de telles mesures auraient certainement
des effets pervers, et qu'il est impossible de les appliquer
aussi simplement. Il s'agit simplement de s'en inspirer
et de noter qu'il faut désormais travailler plus
pour permettre à la croissance de s'accroître.
Miser sur les jeunes et les seniors
La comparaison avec nos voisins européens est claire,
nous travaillons moins en termes de volume horaire : un
Français consacre 48 % de son temps de vie au travail contre
58 % pour un Britannique, et 60 % pour un Danois. Cet écart
s'explique avant tout par une mobilisation moindre de deux
catégories de personnes : les jeunes et les seniors.
Forts de ce constat, les économistes ont notamment
proposé l'exonération totale des charges sociales
sur le travail étudiant et la suppression des limites au
cumul emploi-retraite.
Réformer le service public de l'emploi
Les auteurs du rapport estiment que la réforme
la plus urgente est celle du service public de l'emploi.
Reprenant les constats du rapport Marimbert sur le service
public de l'emploi (2004), ils qualifient le système
français de "très complexe, de moins en moins
lisible" et rappellent que "la France a le dispositif
d'intervention sur le marché du travail le plus éclaté d'Europe".
Selon le rapport du CAE, il convient de fusionner l'ANPE
et l'Unedic, et d'engager une réforme progressive des modalités
de l'indemnisation chômage. Et les experts de montrer
du doigt les insuffisances du service public de l'emploi
: la coexistence de chômeurs et d'offres d'emplois non
satisfaites ; l'inadéquation entre crédits de formation
et emploi ; un service de l'emploi trop souvent réduit aux
fonctions d'enregistrement et d'indemnisation.