"L'Ecole fantôme" : 10 symptômes de l'école qui va mal

"L'Ecole fantôme" : 10 symptômes de l'école qui va mal Dans son essai "L'Ecole fantôme", paru le jour de la rentrée scolaire, le philosophe Robert Redeker évoque une crise inédite de l'école et met le doigt sur ses symptômes. Extraits.

Son ouvrage sort le jour de la rentrée scolaire et ce n'est pas un hasard. Que sait-on de la vie des écoles ou de l'état de l'Ecole avec un grand "E" quand on n'y a pas mis les pieds depuis le bac ? Dans "L'Ecole fantôme" (ed. Desclée de Brouwer), un essai révolté et qui fait réfléchir, le philosophe Robert Redeker s'alarme de l'évolution d'une école à bout de souffle. Celui qui scrute la vieille dame depuis des décennies ne la reconnaît plus et fustige les dérives de l'école du XXIe siècle, de celles qui prennent leur source dans une crise de la société et dans la volonté des "promoteurs du pédagogisme", de l'élève au centre de tout : un français "déchiqueté" jusqu'au plus haut sommet de l'Etat, une parodie du vivre-ensemble ou encore, plus concrètement, des professeurs-animateurs dans une école bric-à-brac saturée d'activités. Au-delà de l'actu brûlante de la réforme des collèges 2016, voici 10 extraits chocs de son livre où il décrit les symptômes de la crise de l'école :

Quels remèdes ?

Les symptômes ont leurs remèdes, alors quels sont ceux proposés par l'auteur de "L'Ecole fantôme" ? Ce dernier met l'accent sur l'importance de retrouver, à l'école, un vrai contact avec la culture à travers l'attention portée à la maîtrise de la langue et l'étude du passé : "La langue forme le socle de l'être, et seule l'étude méticuleuse des œuvres du passé développe [la capacité à juger le présent]."

Ensuite, Robert Redeker le rappelle, l'école doit arracher un temps l'élève aux banalités de son temps, "au présent, à l'actualité du présent, pour le tirer vers un autre temps. Lire Bossuet s'adressant aux puissances de son époque (...) procure à l'élève de collège ou de lycée une aptitude à évaluer le monde qu'il ne pourrait voir grandir en lui par d'autres voies. (...) L'élève est à deux pas du roi, il le harangue dans la plus belle langue jamais écrite. Devenu adulte, devenu citoyen, de retour dans son temps, dans la caverne des soucis de son époque, il pourra juger ses gouvernants aussi bien que ses supérieurs hiérarchiques d'un geste qu'il aura appris en lisant Bossuet."

Le philosophe dégage, enfin, deux autres ingrédients de la "vraie mission de l'Ecole" : instruire, et de façon approfondie, en remettant le savoir et la "haute culture" [celle des grands auteurs, par exemple] au centre ; forger une âme collective à l'élève, "l'âme de la nation".