Retour à la normale après la grève des profs ?

Retour à la normale après la grève des profs ? GREVE ECOLE - Alors que de nombreux établissements ne sont pas parvenus à accueillir tous leurs élèves ce mardi 10 octobre, malgré l'obligation en vigueur, un retour à la normale est attendu demain.

[Mis à jour le mardi 10 octobre 2017 à 15h36] Les écoles ne devraient pas connaître une deuxième journée de perturbations ce mercredi. Alors que le ministère de l'éducation a annoncé une grève suivie par 17,5% des enseignants, les syndicats avance un chiffre nettement supérieur, à hauteur de 35 à 50%. Difficile pour l'instant donc de confirmer ou d'infirmer les propos de Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, principal syndicat des enseignants de l'école primaire, qui s'attendait à ce que le mouvement soit "très suivi". 

Concernant la journée de mardi, les écoles et maternelles, tenues d'accueillir les élèves malgré l'absence des professeurs, n'ont pas toutes respecté cette loi datant de 2008. La faute au nombre de grévistes trop élevés dans certains établissements. Certains parents ont été prévenus très tardivement de la fermeture de l'établissement accueillant leur enfant. Cette grève a également eu des conséquences sur le bon fonctionnement des crèches. Certains lycées ont été la cible de blocus, les étudiants sont également descendus manifester dans la rue. 

Une grève massivement suivie

Pour la première fois depuis 10 ans, les syndicats appelaient les 5,4 millions de fonctionnaires français à faire grève ce mardi 10 octobre. Cette grève s'est traduite par de nombreuses manifestations à travers la France. Près de 130 rassemblements étaient prévus dans 90 départements. A Paris un cortège s'est élancé de la place de la République pour rejoindre celle de la Nation. A Lyon, le départ s'est fait des Brotteaux en direction de la préfecture. Retrouvez l'ensemble des manifestations dans les grandes villes françaises

Les 5 millions de fonctionnaires qui étaient appelés à descendre dans la rue ce mardi 10 octobre protestaient contre trois réformes. Premièrement, la fin des contrats aidés (contrat de travail pour lequel l'employeur bénéficie d'aides, qui peuvent prendre la forme de subventions à l'embauche, d'exonérations de certaines cotisations sociales, d'aides à la formation. Source : Insee). Ensuite, les manifestants ont dénoncé la suppression de 120 000 postes d'ici 2022 et enfin, le gel des salaires. En outre, la hausse de la CSG (contribution sociale généralisée) était aussi en toile de fond des ces protestations car contrairement aux salariés du domaine privé, elle ne garantira pas aux fonctionnaires une hausse de leur pouvoir d'achat.

Grève à l'école : les revendications des enseignants

Au-delà des revendications liées à leur statut de fonctionnaires, les enseignants ont battu le pavé ce mardi 10 octobre pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme étant des anomalies propres à leur métier. Le site du SNUipp, principal syndicat des enseignants du primaire, indique qu'"au bout de 15 ans de carrière, les enseignant français du primaire ont un manque à gagner de 1 393 € par mois par rapport à la moyenne des enseignants de pays comparables ayant un meilleur système éducatif comme l'Allemagne, l'Irlande ou encore la Belgique." Les enseignants critiquent également la fin de l'aide administrative à la direction d'école. Autrement dit, avec la fin des contrats aidés, les écoles vont devoir se passer du personnel chargé de l'aide administrative à la direction d'école (AADE). "Qui viendra ouvrir la porte de l'école en dehors des heures d'accueil pour les enfants qui ont des rendez-vous chez l'orthophoniste ou le psychologue ? Qui contactera les familles en cas d'absence ? Qui tapera les nombreux compte-rendus de réunions, enverra les invitations aux réunions pour les enfants en situation de handicap ? Qui répondra aux sollicitations de l'Inspection, des parents ? Qui photocopiera, affichera les infos ?", s'est indignée une directrice d'école dunkerquoise interrogée par la Voix du Nord.

Grève à l'école : les départements les plus touchés

Si l'ensemble des écoles françaises sont impactées par la grève et l'absentéisme des enseignants, il y a certains départements où la grève a été tout particulièrement suivie. Les Bouches-du-Rhône détiennent le taux record de grévistes avec 75 % des professeurs des écoles absents des salles de classe selon le principal syndicat du primaire SNUipp.  L'organisation syndicale avait aussi prévu des perturbations particulièrement fortes en Loire-Atlantique, dans les Pyrénées-Orientales et dans le Puy de Dôme.