Présidentielle 2017 : NKM candidate, Juppé en tête... Ça va mal pour Sarkozy

Présidentielle 2017 : NKM candidate, Juppé en tête... Ça va mal pour Sarkozy Mauvaise passe pour Nicolas Sarkozy : un sondage le donne perdant aux primaires face à Alain Juppé, son bras droit Nathalie Kosciusko-Morizet s'affranchit de son autorité. Sans parler de l'épée de Damoclès des affaires.

[Mis à jour le 29 mai à 11h22] Nicolas Sarkozy a connu de meilleures séquences politiques depuis son retour sur la scène publique. Le temps des satisfecits de la victoire rassasiante des départementales est loin derrière et avant que la machine politique ne se relance avec le congrès du 30 mai, force est de constater que le patron de l'UMP traverse une mauvaise passe. Celle-ci s'est ouverte début mai avec la validation par la Cour d'Appel de Paris des écoutes téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog. L'instruction pour "corruption active et trafic d'influence" impliquant l'ancien chef de l'Etat est donc relancée. Mais c'est désormais sur le terrain de la politique que le patron de l'UMP connaît quelques contrariétés. Le Parisien a publié dimanche dernier un sondage Odoxa - dont la méthodologie est controversée - donnant Alain Juppé vainqueur de la primaire de la droite et du centre. Le maire de Bordeaux parviendrait à séduire suffisamment de sympathisants du centre dans un vote ouvert pour battre l'ancien président au second tour (55 % contre 45 %). Autre enseignement de l'enquête, qui s'intéresse aussi aux projections du scrutin présidentiel de 2017 : en cas de second tour face à Marine Le Pen, c'est bien Alain Juppé qui ferait le meilleur score (67 % contre 33 %). Face à la patronne du FN, Nicolas Sarkozy n'obtiendrait qe 59 % des voix (41 % pour Marine Le Pen), ce qui indiquerait que l'ancien président ne parvient plus à capter autant qu'auparavant le vote des électeurs séduits par le FN.

"S'occuper du cas Juppé"

Nicolas Sarkozy prend très au sérieux le risque désormais solide de voir Alain Juppé lui prendre la place pour la campagne de 2017. Le Canard Enchaîné révèle la réaction de l'ancien chef de l'Etat, visiblement contrarié et préoccupé : "On lui a laissé trop de champ libre, à Juppé. Il va falloir s’occuper de son cas. [...] Je pose des marqueurs qui me permettent de gagner la primaire, et elle se gagnera à droite, au noyau du militant".

Autre motif d'inquiétude pour le patron de l'UMP, la candidature de Nathalie Koscisuko-Morizet, la numéro 2 du parti, à la primaire de 2016. Selon Europe 1, celle-ci a pris sa décision, assurant "y aller de toute façon". Si l'ancienne ministre n'a que peu de chance de modifier les équilibres du vote, qui devrait se jouer quoi qu'il arrive entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, l'ancien chef de l'Etat goûterait peu cette émancipation qui traduit également un manque de soutien de ses fidèles à son égard. NKM, qui veut jouer la carte de la modernité et incarner une offre politique singulière entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, sait que ses velléités ne plaisent pas au patron de l'UMP. La presse s'en fait régulièrement l'écho. Le Point révélait il y a quelques jours ce commentaire de Nicolas Sarkozy auprès de ses proches : "Elle est gentille, Nathalie, mais je ne comprends pas qu'elle se grille avec une ambition présidentielle. Moi, quand j'ai dit que j'y pensais en me rasant, j'étais déjà ministre d'Etat". Et à l'époque, le ministre de l'Intérieur comptait davantage de soutiens dans l'optique d'une candidature à la présidentielle.

La facture "bling-bling" du jet privé

Le patron de la droite républicaine doit aussi composer avec la médiatisation d'un petit écart, que Le Petit journal de Canal Plus s'est fait un plaisir de révéler cette semaine, et qui a été très abondamment commenté sur les réseaux sociaux. Afin de se rendre de Paris au Havre, pour un meeting politique, Nicolas Sarkozy a choisi non pas la voiture, encore moins le train pour les quelque 180 kilomètres à parcourir, mais un jet privé. Le déplacement a été facturé à l'UMP 3200 euros. Une dépense que d'aucuns jugent déplacée alors que le parti est très fortement endetté et que les militants ont mis la main à la poche l'an dernier pour sauver la trésorerie de l'UMP, affectée par l'annulation des comptes de campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel.

EN VIDEO - L'élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP a acté son retour, mais n'a pas tourné au plébiscite qu'il attendait :

"Nicolas Sarkozy élu à la présidence de l'UMP avec 64,5% des voix"