"La République En Marche" : le parti de Macron dirigé par Catherine Barbaroux
[Mis à jour le 8 mai 2017 à 18h09] Emmanuel Macron a démissionné de la présidence de son mouvement En Marche! ce lundi 8 mai à midi. L'association pour le renouvellement de la vie politique, fondée en 2016 s'est même doté d'un nouveau patron. Ou plutôt d'une patronne, puisque celle qui a été désignée pour devenir "présidente par intérim" du mouvement est une femme, Catherine Barbaroux. Et le parti, dans la perspective des législatives, commence à se structurer. Il change de nom est devient "La République un marche!"
C'est le secrétaire générale d'EM!, Richard Ferrand, qui l'a annoncé en conférence de presse. Ce dernier a fait le point sur son rôle dans le mouvement, qui est amené à évoluer : "J'ai été très fier d'animer la vie de ce mouvement depuis septembre dernier. Le premier acte de la refondation de notre vie politique s'est terminé hier avec l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République", a dit celui qui est pressenti pour devenir Premier ministre d'Emmanuel Macron.
LREM, créé pour les législatives
Hier, Richard Ferrand, l'ex-secrétaire général d'En Marche! avait par ailleurs indiqué sur son compte Twitter que les candidats investis par la majorité présidentielle "se présenteront sous l'étiquette La République En Marche". Des propos qu'il avait déjà tenus sur TF1 quelques minutes plus tôt. "Le chantier du rassemblement des Françaises et Français va s'ouvrir très rapidement et ce sera la première tâche à laquelle le président Macron va vouloir s'atteler", a prévenu le député du Finistère.
Nos candidats se présenteront sous l'étiquette "La République En Marche !" @TF1 #Presidentielle2017
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) May 7, 2017
Emmanuel Macron envisageait dès l'entre-deux tours de réorganiser son mouvement. En Marche !, qu'il avait créé en avril 2016 comme une organisation qui n'avait "rien à voir avec un parti politique", devait revoir son fonctionnement, mais aussi sa façade. Lors de son interview à Médiapart le vendredi 5 mai, le candidat à la présidentielle n'excluait pas, pour mener la course des législatives, de changer d'étiquette et de se rapprocher de l'organisation d'un parti plus classique, longtemps honnie. "On essaiera de trouver une formule qui sera plus inclusive", annonçait le futur président de la République. Les initiales du mouvement "En Marche !" elles-mêmes étaient à revoir, elles qui correspondent à celles d'Emmanuel Macron.
Les élections du 11 et 18 juin seront donc le premier défi pour ce parti "du renouvellement". Car s'il entend présenter 50% de candidats issus de la société civile, Emmanuel Macron compte aussi investir 50% de candidats issus du monde politique... Dont il n'exige pas qu'ils quittent leur parti d'origine, mais qu'il contraint à choisir "La République en marche" pour seule bannière. A ce jour, seuls 14 candidats En Marche ! ont été désignés. La commission d'investiture, pilotée par Jean-Paul Delevoye, travaillait encore jeudi dernier pour rendre les derniers arbitrages. La liste des 577 candidats sera présentée cette semaine. Manuel Valls, qui avait reçu un appel du pied d'Emmanuel Macron la semaine dernière, a d'ores et déjà indiqué sur Europe 1 qu'il n'envisageait pas de quitter le PS pour adhérer à En Marche !. La question se posera peut-être pour François Bayrou, fondateur du MoDem. S'il ne sera pas candidat aux législatives, la décision du maire de Pau, qui avait fait alliance dès le premier tour avec Emmanuel Macron, sera très attendue.
La République En Marche (LREM) aura en tout cas un dilemme très compliqué à régler, lors de ces législatives et sans doute bien après. Car comme dans le gouvernement d'Emmanuel Macron, il s'agira de jouer la carte du renouvellement tout en intégrant les innombrables soutiens qui ont rejoint Emmanuel Macron du début à la fin de sa campagne. Des soutiens incarnés parfois par des personnalités présentes dans le paysage politique depuis des années...