Arnaud Montebourg : les insultes pleuvent sur le ministre

Arnaud Montebourg : les insultes pleuvent sur le ministre Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg ne fait pas l'unanimité et essuie depuis sa prise de fonction bien des critiques, parfois très violentes. Dernier exemple en date : la charge du patron de Mitsubishi France. Florilège.

[Mis à jour le 26 octobre 2012 à 17h26] Arnaud Montebourg serait un "abruti mental" doublé d'un "débile". Le président de Mitsubishi France Jean-Claude Debard s'est véritablement lâché ce mardi 23 octobre devant un parterre de journalistes réunis pour une présentation de produits. "Cet abruti mental, ce débile, augmente les malus écologique, réduit la vitesse des conducteurs sur le périphérique de Paris et pourrit la vie des automobilistes, de toutes les origines sociales... Tous le subissent !", a lancé l'impétueux patron en direction de "l'impétrant" de la primaire socialiste, devenu ministre de l'Industrie en mai.

Le dirigeant de la marque automobile assumait alors totalement ses propos : "Il est bête et ne comprend rien. Vous pouvez me citer sans vous inquiéter... Grâce à mes précédentes déclarations sur les chaines de télévision nationales, j'ai déjà un contrôle fiscal !" Mitsubishi a en revanche peu apprécié cette saillie d'un de ses cadres. La division française du groupe a annoncé ce vendredi la démission immédiate de son président après ses attaques. Il faut dire qu'après ce "pétage de plombs", Jean-Claude Debard n'était pas vraiment soutenu par la profession. Le comité des contructeurs automobiles (CCFA) dénonçait par exemple des "propos insultants [qui] ont stupéfait les acteurs de la filière automobile en France".

Les moqueries sur la marinière de Montebourg

De fait, depuis sa prise de fonctions, Arnaud Montebourg est certainement le ministre le plus critiqué du gouvernement. La faute aux plans sociaux qui se multiplient, à un franc-parler qui parfois déménage, mais aussi à des initiatives qui ne font pas l'unanimité. Dernier exemple en date : sa photographie en marinière à la une du Parisien Magazine. Si l'opération de com a été saluée par plusieurs commentateurs, elle a provoqué scepticisme, moqueries, voire colère chez beaucoup d'autres. Le sénateur Vert Jean-Vincent Placé a par exemple jugé le ministre "ridicule". "Il se moque du monde ! [...] Les gens d'Aulnay, de Florange, de Pétroplus, vous croyez que ça les amuse de voir le ministre qui les a bonimentés, là comme ça, avec la marinière ?", s'est-il emporté dans les médias. D'autres noms d'oiseaux sont venus de l'UMP et de Jean-François Copé. "Ce pauvre Monsieur Montebourg", " grotesque", "scandale absolu", s'est acharné l'élu de Meaux, pointant même la connivence entre les journalistes et le pouvoir en place. " Imaginez qu'un ministre de droite ait posé dans cette posture : il finissait pas la semaine au gouvernement !"

Si lors de la dernière campagne présidentielle, les insules ont pu fuser, au sein de l'Union européenne, le langage est sans doute plus policé. Mais Arnaud Montebourg est une fois encore rabaissé au statut de ministre incompétent. Son "protectionnisme" a récemment été critiqué par le commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht. "Monsieur Montebourg s'affiche contre la mondialisation, il est protectionniste, c'est un choix", a-t-il commencé. "Mais son raisonnement ne tient pas la route. La France ne peut pas, seule, redistribuer les cartes du commerce mondial". Et le commissaire de conclure : "Je n'ai pas l'impression que Monsieur Montebourg s'intéresse vraiment au long terme."

EN VIDEO - Le ministre du Redressement productif proposait au début du mois d'octobre une "diminution des cotisations sociales" en contrepartie de "l'investissement productif".

"Compétitivité : Montebourg propose un "donnant-donnant""