Frédéric Boccaletti : dans le Var, le FN vise "jusqu'à 16 cantons" (départementales 2015)

Frédéric Boccaletti : dans le Var, le FN vise "jusqu'à 16 cantons" (départementales 2015) Frédéric Boccaletti, le secrétaire départemental FN du Var, le dit sans détour à Linternaute.com ce lundi : le parti frontiste veut s'emparer du département lors des prochaines départementales.

Les mots ont changé. En novembre dernier, alors que Le Monde le questionnait sur les ambitions du Front national en vue des départementales 2015 dans le Var, Frédéric Boccaletti, le patron local, parlait de "créer la surprise". Aujourd'hui, à près d'un mois du scrutin, il préfère volontiers utiliser le terme d'"objectif". Simple détail sémantique ou signe que FN apparaît plus sûr encore de ses forces ? "D'abord, nous voulons arriver en tête devant l'UMP au premier tour", détaille, pragmatique, Frédéric Boccaletti à Linternaute.com. La suite, il la voit forcément belle : "Nous avons pour objectif de prendre au moins 12 cantons [sur les 23 que compte le Var, ndlr], pour avoir la majorité, confie-t-il, dans un sourire qui cache une ambition plus grande encore." Il finit par le lâcher : "Ça va être très serré, mais on peut gagner jusqu'à 16 cantons". Bref, le FN veut s'imposer en terre varoise. Dans les grandes largeurs, si possible. Et il l'assume sans aucune gêne.

"Quand je disais qu'on pouvait gagner, il y a encore quelques semaines, on se moquait de moi. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas", savoure le patron local, lui-même candidat dans le canton de La Seyne 2, en compagnie de Dominique Granet. L'homme l'assure : en coulisses, les cadres locaux de l'UMP seraient très inquiets de voir leur fief tomber dans l'escarcelle frontiste. Et ils ont de quoi : jamais le parti de Marine Le Pen n'a semblé aussi fort dans le 83, un département où il peut s'appuyer sur une base solide d'environ 4 400 adhérents, ce qui fait du Var la première fédération du pays. Ici, peut-être plus qu'ailleurs encore, le FN séduit de plus en plus. Et ce jusque dans les rangs de l'UMP. "Parmi les nouveaux adhérents, environ 60-70 % viennent de l'UMP", assure Frédéric Boccaletti. Mais il le jure, jamais il ne pourra faire d'alliance avec ce parti sur le plan local, alors que la moitié des sympathisants du parti de Nicolas Sarkozy y sont pourtant favorables, selon un récent sondage. "Avec l'UMP, c'est impossible de faire une union, nous avons trop de désaccords, mais avec des personnes, c'est envisageable."

Cette belle dynamique pourrait toutefois être cassée par un ennemi commun à toutes les formations : l'abstention, qu'on annonce très forte pour les départementales 2015. "Contrairement à ce qu'on dit, nous aussi on la subit", explique Frédéric Boccaletti. Alors il se bat, chaque jour, pour essayer de mobiliser, d'intéresser des électeurs qui, de son propre aveux, ne comprennent pas toujours à quoi sert cette institution qu'est le conseil départemental. "On va distribuer environ 100 000 tracts dans chaque canton", assure-t-il. Il le sait : "Quand on arrive à mobiliser, on fait de gros scores". Mais de ses ambitions personnelles, Frédéric Boccaletti, qu'on présente comme le "chouchou" de Marine Le Pen, ne dira rien. Il dit préférer "penser à l'intérêt général". Présider le conseil départemental ? "Je n'ai pas envie de me poser la question pour ne pas me détourner de l'objectif."