Roms : ce qu'a vraiment fait Manuel Valls

Roms : ce qu'a vraiment fait Manuel Valls Manuel Valls a relancé le débat sur les Roms en pointant un mode de vie "en confrontation" avec celui des Français. Mais qu'a fait le ministre de l'Intérieur pour (ou contre) les Roms depuis 2012 ?

Sans doute piqué au vif par les attaques du FN et de la droite, Manuel Valls a surenchéri sur la question des Roms, pointant un mode de vie "en confrontation" avec celui des Français, une population qui "ne veut pas s'intégrer" et qui "doit (en majorité) être reconduite à la frontière". Des propos assumés malgré le tollé provoqué par le ministre de l'Intérieur qui vante sa sévérité en la matière. Manuel Valls se targue ainsi d'avoir restreint les aides de l'Etat en faveur des Roms depuis son arrivée place Beauvau. Auparavant, une aide de 300 euros par adulte et 100 euros par enfant était accordée aux ressortissants de l'Union européenne en "grande précarité" acceptant de retourner dans leur pays d'origine.

Sans l'avoir supprimée, Manuel Valls a fortement réduit cette "aide au retour" en décembre 2012, la faisant passer à 50 euros par adulte et 30 euros par enfant. Le motif : les Roumains et Bulgares, majoritaires parmi les 15 000 à 20 000 Roms de France et libres de circuler au sein de l'UE depuis 2007, revenaient souvent dans l'Hexagone après avoir touché leur "chèque". Manuel Valls a aussi mis en place un fichier d'empreintes digitales pour les bénéficiaires en vue de mieux contrôler leurs allées et venues. Selon le Monde, de 1 690 bénéficiaires des aides au retour en 2007, on était en effet passé à plus 10 000 par an depuis 2009. Un effet d'aubaine.

Malgré ces mesures et ces discours de fermeté, Manuel Valls ne s'est pourtant pas attaqué à un autre problème mis en avant par la droite la plus radicale, mais aussi par des élus municipaux de tous bords, dans les villes touchées par les campements illégaux : les Roms font aujourd'hui l'objet de mesures transitoires spécifiques qui arrivent bientôt à échéance. L'autorisation de travail et le titre de séjour qui leur sont exigés pour obtenir un emploi en France aujourd'hui ne seront plus nécessaires le 1er janvier 2014, selon le processus d'intégration européenne de la Roumanie et de la Bulgarie. Un processus signé par la France à l'époque de leur adhésion.

Les Roms vont-ils alors déferler sur la France comme l'annonce l'extrême droite ? Si la prédiction semble exagérée, elle a de quoi soulever le débat avant les municipales. Un débat des plus explosifs : pointer les Roms, c'est avant tout pointer une population étrangère qui, de surcroit, a le droit de circuler librement dans l'UE.

EN VIDÉO - Manuel Valls s'est attiré les critiques de son camp après ses propos sur les Roms que certains ont jugé excessifs.

"Manuel Valls sous le feu des critiques après ses propos sur les Roms"