L'Internaute > Actualité >
Présidentielle 2007 > Eric Besson explique son départ du PS
SOMMAIRE

En savoir plus

"2/ Le Parti socialiste n'est actuellement pas organisé pour répondre aux espoirs immenses que placent en lui des millions de Français.

Cela me navre car il porte l'espoir de beaucoup de celles et de ceux qui aspirent à une société plus juste, plus fraternelle.

Mais nous sommes victimes :

Eric Besson à Donzères
Eric Besson (le 3e en partant de la gauche) et les élus de Donzères, la ville dont il est maire, dans la Drôme. © Ville de Donzères
"Le combat politique n'autorise pas tout, surtout dans son propre parti"

– d'une absence de clarification idéologique. Malgré le congrès du Dijon, où notre "réformisme" fut affirmé, revendiqué et vainqueur, le parti peine à reconnaître qu'il ne peut "sortir de l'économie de marché" ou "rompre avec le capitalisme". Le réformisme continue pour certains d'être une mollesse, une capitulation "sociale-libérale" alors qu'il reste une formidable ambition, la seule crédible à gauche.

– d'un cycle d'opposition mal géré. Après des "états généraux" consécutifs à la défaite de 2002 et le congrès de Dijon, les électeurs ont offert aux socialistes une grande victoire en 2004. Au rejet du gouvernement s'additionnait le remords de 2002. Cette large victoire – probablement trop large au regard de notre travail réel – a été mal gérée. Nous avons, de façon absurde, demandé au président de la République un référendum dont nous ne voulions pas sur une question qui nous divisait et qui ne méritait ni tant d'honneur ni tant d'indignité : le traité constitutionnel européen. Bien qu'ayant voté "oui", j'étais moi-même très réservé sur son intérêt. Mais il comportait des avancées limitées dont nous nous sommes privés après nous être offerts le luxe d'une division publique.
Ce "non" de beaucoup de dirigeants socialistes après le "oui" des militants restera à mes yeux une faute lourde dont les conséquences se font encore sentir. Le congrès du Mans ne fut ensuite qu'une bataille âpre, achevée par une synthèse improbable (même si, a posteriori, sans doute nécessaire) : je le sais puisque j'eus l'honneur de donner lecture de cette synthèse à la tribune du congrès…


3/ Le Parti socialiste ne dispose par ailleurs que de faibles alliés.

– Les communistes ont vu leur influence et leurs idées régresser. Mais leur apport dans la gestion des collectivités locales où ils sont élus et la responsabilité dont ils font preuve dans l'exercice de leurs mandats ne sont pas contestables.

– Les Verts qui devraient être les grands bénéficiaires de la montée légitime des préoccupations environnementales s'abîment dans des querelles intestines et, obsédés par leur combat anti-nucléaire, n'ont d'autre issue… qu'une décroissance qu'ils affirment rejeter.

– Quant à l'extrême gauche, n'ayant rien appris du 21 avril 2002, elle continue de faire de la gauche de gouvernement son adversaire principal, la chimérique révolution se bornant dans un premier temps aux barricades médiatiques face aux socialistes … Ses nouveaux porte-parole, Bové, Besancenot sont aussi habiles et télégéniques dans l'indignation et le diagnostic que creux et démagogiques dans les solutions.


4/ Ce parti, je le quitte cependant à regret. Et même à grand regret. Il m'a permis d'être deux fois député, ce qui reste un honneur en dépit de la dévalorisation insoutenable de la réalité du mandat parlementaire. Je l'ai servi autant que j'ai pu. Je garderai une reconnaissance profonde pour ceux des militants de la Drôme qui m'ont soutenu fortement en 1997, colossalement en 2002. Je remercie aussi tous les élus, militants, et sympathisants d'ailleurs en France qui m'ont adressé des messages de soutien et qui m'ont demandé de renoncer à ma démission et de soutenir à nouveau Ségolène Royal. Leurs témoignages m'ont ému et fait vaciller. Sans les attaques personnelles dont j'ai été victime de la part de certains de ceux qui jouent un rôle majeur dans cette campagne auprès de la candidate et, en dépit de mon analyse, je serais revenu. Mais je suis désormais incapable de cohabiter avec ceux qui ont touché à l'essentiel. Le combat politique n'autorise pas tout… surtout dans son propre parti."

Chaine Actualité Envoyer | Imprimer Haut de page
Votre avis sur cette publicité

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters