Changer de nom ou de prénom, comment faire ? Ils racontent

Changer de nom ou de prénom, comment faire ? Ils racontent Problèmes identitaires, noms ou prénoms difficiles à porter, ou raisons familiales, plusieurs lecteurs de Linternaute.com ont changé de nom ou de prénom pour diverses raisons, mais pas toujours officiellement. Ils racontent leurs démarches et leur nouvelle vie.

Changer de nom car... il est difficile à porter

La raison la plus évidente qui peut pousser à changer de nom ou de prénom, c'est évidemment leur consonnance. Luc (Nevers), a décidé de transformer "Lecul" en "Luc", dès ses 20 ans, car il a subi "trop de moqueries ". Marie-Thérèse (Montréal, Canada) a simplement ajouté "Marie" à "Thérèse", "car un humoriste avait déclaré "au Québec, on a tous une grosse tante Thérèse !" Et elle ne voulait pas en être une... Mireille quant à elle a découvert "une nouvelle vie à plus de 50 ans". En effet, "Jambon" est son ancien nom ! Pour elle, ce changement a tout amélioré : "je peux aller voter, [je n'ai] pas honte pour le mariage de mes enfants". C'est véritablement une nouvelle vie qui s'est ouverte à elle. Noëlle (Meaux) a elle changé de prénom. Elle s'appelait "Noëllette", un prénom qu'elle trouvait "gnangnan". Cette modification simple a pourtant tout changé : "Pour moi, cela a marqué clairement le passage à la vie adulte". Jean-Louis (Nîmes) porte le nom de Robinet. Avant de l'épouser, sa future femme "n'aimait pas son nom". Mais finalement, les démarches étant trop complexes, "elle s'est habituée, et leurs familles n'en ont rien su".

Un problème d'identité

Pour de nombreux internautes, l'envie de changer de prénom est venue après avoir réalisé que celui-ci ne leur correspondait pas, voire les empêchait de trouver leur identité. Pour Morgane, ne plus s'appeler Lynda lui a permis de trouver "le reflet de ce qu'elle est". Morgane correspond "à son vrai moi", contrairement à son ancien prénom, même si pour certains de ses amis, il s'agit plutôt "d'une lubie, d'un caprice". Mary, anciennement Maryvonne, se reconnaît dans son nouveau prénom. Souffrant des différences faites par sa mère entre elles et ses frères et soeœurs, elle a toujours pensé que Maryvonne était un prénom "moche" (), avec lequel elle "se sent mal à l'aise". Depuis qu'elle s'appelle Mary, elle se sent beaucoup mieux. Christiane (Cap d'Ail) se fait désormais appeler Chrys. En changeant de prénom, elle voulait "effacer le passé en étant quelqu'un d'autre. Renaître". Malheureusement, ce changement n'a pas suffi à effacer son problème. "Aujourd'hui, je m'aperçois que c'était une erreur, et le passé m'a rattrapée", avoue-t-elle. Enfin, Charlotte (Paris), qui s'appelait Céline, avait besoin "de se trouver". Un prénom commun l'empêchait de s'épanouir dans son individualité. "Depuis tout petite, je déteste mon premier prénom. Il n'est pas "moi", il ne me correspond pas, ne me va pas." Toute jeune, elle modifiait déjà l'orthographe de son prénom pour le personnaliser. Puis, elle explique que "tout naturellement, Charlotte s'est imposé comme mon vrai prénom. J'ai de bonnes joues, des cheveux bouclés, je suis marrante, enjouée et gourmande... Bref, une vraie Charlotte !" Aujourd'hui, après ce changement, elle affirme que "ça fait du bien de se trouver."

Une question d'intégration

Le changement de nom ou de prénom accompagne souvent un effort d'intégration. Christine (Paris), a transformé son nom "Ilic" en "Hilaire". Pour elle "tout a changé définitivement, on ne me posait plus de questions, je trouvais du travail facilement, j'étais française à 100 %, ma vie est devenue légère, plus facile, personne ne sait que je suis étrangère, bien qu'un peu typée (). Ce n'est pas renier ses origines, c'est simplement se fondre dans le nouveau pays où l'on vit, c'est s'intégrer (). Je vis en France depuis plus de 40 ans, et je n'ai jamais regretté mon choix", affirme-t-elle. Pour Thanh Danh (Dissay-Sous-Courcillon), d'origine vietnamienne, changer de prénom n'a pas été un grand bouleversement. "Dans mon village, les gens ont des difficultés pour le prononcer, alors pour simplifier, je leur disais de m'appeler Sylvain". Pour lui, cela n'a rien changé, et pour son "entourage non plus". Pour Etienne (Maizières-Les-Metz), changer de prénom était essentiel. "Je suis un enfant de la guerre" explique-t-il : "Je suis né Stefan en 1940, sous les Allemands, avec sur le livret de famille l'aigle allemand et la croix gammée". Après avoir entrepris des démarches pour se libérer de ce prénom dont il ne veut pas, il découvre que son père, de Mozelle, "est tombé pour Paris, () et qu'il avait transformé son prénom Stéfan en Etienne". "Du coup, j'ai voulu aussi changer mon prénom en Etienne", livre-t-il.

Un prénom ou un nom en héritage

Jessica (Trouillas) a décidé de changer de nom "pour rendre honneur à son beau-père, qui l'a élevée depuis qu'elle a l'âge de 8 ans". Grâce à une "demande d'adoption simple", elle porte aujourd'hui son nom. De nombreux internautes ont décidé de changer de nom pour prendre de la distance par rapport à leur famille, et se "donner eux-mêmes leur identité". Marine, par exemple, a décidé à 22 ans de ne plus s'appeler Nadine, pour "prendre de la distance par rapport à sa mère, et se donner elle-même son identité". Pour d'autres, changer de nom est une façon de tirer un trait sur le passé. Marie (Saint-Denis) a pris le nom de famille de sa mère, car celui de son père "était une souffrance" pour elle. Kathleen (Ermont), quant à elle, a décidé de changer de prénom car elle "ne supportait plus d'avoir le prénom de son père en féminin (François). Je me suis toujours demandé si mes parents m'avaient un jour désirée, et s'ils avaient pensé à un prénom pour moi", confie-t-elle. Depuis qu'elle a changé de nom, cela fait d'elle "une personne à part entière".

Des démarches complexes

Pour la plupart des internautes qui ont témoigné, changer officiellement de nom ou de prénom semble être un acte complexe et difficilement réalisable. Leurs motifs ne sont pas toujours reconnus, et leurs demandes n'aboutissent que rarement. Pourtant, dans leur vie quotidienne, ils utilisent leur nouveau nom. Maud (Longpont) n'a pas réussi : "j'ai essayé de faire officialiser mon changement de prénom auprès des autorités compétentes, mais elles ont refusé, même pour raisons de santé".  Marie (Saint-Denis) a réussi à obtenir son changement, après "deux parutions dans les journaux locaux, une parution au Journal Officiel, [le tout obtenu grâce] à tout un dossier contenant attestations des médecins, et preuve de son affiliation au nom, avec arbre généalogique". Marine a laissé tomber : "démarches longues, justifications difficiles et frais importants" lui ont fait abandonner son projet. Mary, quant à elle, comme de nombreux lecteurs qui ont témoigné, n'a pas fait de démarches officielles. Cependant, le changement a été pris en compte, car "en faisant sa demande de papiers, elle a mis par habitude "Mary", et ils ne s'en sont pas aperçus".

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EN VIDEO - Les règles de transmission du nom de famille ont évolué ses dernières années. Depuis 2003, l'enfant peut recevoir aussi bien le nom du père que le nom de la mère, ou encore les deux accolés dans l'ordre choisi par les parents. Depuis la loi Taubira de mai 2013, en cas de désaccord entre les parents, l'enfant porte de nom des deux parents accolés par ordre alphabétique. La mesure avait à l'époque créé quelques débats animés à l'Assemblée :

"Débat sur les noms patronymiques : vers la fin de la suprématie du père ?"