Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) : c'est quoi ?
Les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) sont un collectif se revendiquant politiquement nationaliste et révolutionnaire. Il a été fondé en 1987 par Serge Ayoub, surnommé "Batskin" pour son utilisation de batte de baseball lors d'affrontements avec des adversaires politiques. Le mouvement est assimilable à un groupuscule d'extrême droite radicale, connu par les forces de police pour sa violence. "Conçu pour être le bouclier de son peuple contre les attaques de la réaction et des valets du capital mondialisé, le JNR se développe comme un anticorps social et se constitue uniquement d'hommes décidés, sportifs et aguerris" explique l'un de leur sites web, Troisiemevoie.fr.
Composé essentiellement de skinheads, les JNR se font médiatiquement connaître dans les années 1990, avec plusieurs intervention de son leader Batskin sur les plateaux de télévision. En mai 1994, une manifestation contre "l'impérialisme américain" organisée par le GUD et les JNR dégénère. L'un des manifestants meurt en tentant d'échapper à la police alors que les forces de l'ordre dispersaient la manifestation interdite. Le mouvement, beaucoup moins actif au début des années 2000 est réactivé en 2010.
Quelles sont les idées politiques des JNR ?
Invoquant un "socialisme nationaliste" rejetant à la fois le capitalisme libéral et le communisme, les JNR souhaitent l'apparition en France d'une mouvement dit de"Troisième voie" permettant l'émergence d'un empire européen où chaque identité nationale et culturelle soient respectées. "Pour les Jeunesses nationalistes, tout nationaliste est révolutionnaire, en ce sens qu'il ne reconnaît pas la légitimité du présent ordre démocratique et mondialiste".
Idéologiquement, les JNR revendiquent sans ambiguïté leur xénophobie et leur conviction d'un "nationalisme français" en lutte contre le métissage : Pour le mouvement, il est clair qu'un "Français naturel" ne peut être qu'issu de "souche européenne", issu "d'une tradition spirituelle et d'une culture intellectuelle commune".
Les JNR mettent aussi en avant leur combat pour les "travailleurs" et jugent essentiel de lutter contre "l'oppression" des plus faibles : "Croire qu'il y a une alternative au gauchisme internationaliste et au capitalisme mondial qui ne sont que les deux faces d'une même pièce, complices tous deux de la même oppression, celle de l'homme par l'homme ; et qui, tous deux aux noms de leurs intérêts stratégiques de contrôle du pouvoir et de leurs tyrannies idéologiques, nient le droit fondamental de l'homme par sa nature et par ses peuples à être différent" expliquent-ils sur leur site.
Une implication dans la mort de Clément Méric ?
Les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) sont-elles impliquées dans l'agression sauvage du jeune Clément Méric, actuellement en état de mort cérébrale ? Des témoins directs de la bagarre affirment que les "skinheads" qui ont battu à mort le jeune homme faisaient partie des JNR. Le Front de gauche affirme également que les responsables de la mort de Clément Méric sont "manifestenement des Jeunesses nationalistes révolutionnaires".
Le fondateur et leader des JNR, Serge Ayoub, réfute toute implication de son mouvement dans cette agression. Il affirme dans le même temps que les jeunes présumés coupables de l'agression mortelle sont "des jeunes qui ont le malheur d'avoir les cheveux trop courts et une marque de blouson qui déplaît à d'autres".
Jeudi 6 juin, six personnes ont été interpellées par la police. Les agresseurs présumés "graviteraient pour certains" autour du "noyau dur" des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, selon une source policière.
EN VIDEO : Un témoin de l'agression impliquant des skinheads pouvant faire partie des JNR raconte :
Crédit image : Capture Affiche du JNR