DIRECT. Procès Lelandais : après le verdict, la réaction des parents de Maëlys

DIRECT. Procès Lelandais : après le verdict, la réaction des parents de Maëlys PROCES LELANDAIS. Après la condamnation de Nordahl Lelandais, jugé coupable du meurtre de Maëlys, à la réclusion criminelle à perpétuité, ce vendredi 18 février 2022, la mère de la petite fille a estimé que "la peine de prison est à la hauteur de ce qu'(elle) attendait". L'avocat du condamné a indiqué que son client ne ferait pas appel.

L'essentiel
  • Alors que Nordahl Lelandais a été condamné, ce vendredi 18 février, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sureté de 22 ans conformément aux réquisitions du procureur général, son avocat Alain Jakubowicz a indiqué que son client ne ferait pas appel de la condamnation affirmant que "Nordahl Lelandais va retourner dans l'anonymat dont il n'aurait jamais dû sortir".
  • La mère de Maëlys, Jennifer de Araujo, s'est dite "soulagée" à l'issue du procès de Nordahl Lelandais estimant qu"'il ne fera plus jamais de mal à personne". "C’était une épreuve, trois semaines c’est terrible. La peine est à la hauteur de ce que j’attendais. On ne saura toujours pas de quoi est vraiment morte Maëlys, il n’y a que lui qui sait. Il a été condamné, j’espère qu’il pensera longtemps à ce qu’il a fait (...). Que Nordahl Lelandais soit aux oubliettes et que Maëlys reste dans le coeur des Français", a-t-elle conclu. 
  • Nordahl Lelandais a été jugé coupable de l'enlèvement, de la séquestration, du meurtre de Maëlys et des agressions sexuelles de ses deux petites cousines de 4 et 6 ans.
  • Avant la délibération, Nordahl Lelandais a présenté une nouvelle et dernière fois ses excuses aux familles des victimes : "Je voudrais présenter mes excuses à toutes les familles auxquelles j’ai fait du mal. Je sais qu’elles ne les accepteront pas mais elles sont sincères".
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18:50 - La soeur de Maëlys regrette que Nordhal Lelandais n'ait "pas apporté plus de vérité"

Colleen, la sœur de Maëlys, s'est également adressée à la presse à l'issue du procès de Nordhal Lelandais en affirmant qu'elle était "très contente du verdict" mais regrette que le condamné "n'aura pas pu nous apporter plus de vérité".

18:39 - L'avocat de Nordahl Lelandais estime qu'il était "indigne de prolonger le calvaire de la famille de Maëlys"

Après la condamnation de Nordahl Lelandais, ce vendredi 18 février, à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Maëlys, son avocat, Alain Jakubowicz, a déclaré que "la justice a été rendue au terme d'un procès éprouvant". "Le chemin va être long pour lui, très long. Il est temps que cette page se tourne, les feux de la rampe vont s'éteindre. Il eut été indigne d'interjeter appel de cette décision et de prolonger le calvaire de la famille. On ne se remet jamais de qui leur est arrivé. Quant à Nordahl Lelandais, son destin est entre ses mains. Il va retourner dans l'anonymat, c'est à lui de travailler.  C'est un moment de notre histoire judiciaire qui se tourne", a-t-il indiqué.

18:17 - Nordahl Lelandais ne fera pas appel de sa condamnation

Nordahl Lelandais ne fera pas appel de sa condamnation à la perpétuité, a annoncé son avocat Alain Jakubowicz, ce vendredi. Nordahl Lelandais a été condamné, ce vendredi 18 février, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sureté de 22 ans conformément aux réquisitions du procureur général. Il s'agit de la peine maximale qu'encourait l'accusé.

18:13 - La mère de Maëlys est "contente du verdict" du procès de Nordahl Lelandais

Jennifer de Araujo, mère de Maëlys, s'est exprimée à l'issue du procès de Nordahl Lelandais qui a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de l'enfant. "Je suis contente du verdict. La perpétuité, c'est ce qu'on a pris en n'ayant plus Maëlys. (Nordahl Lelandais) ne fera plus jamais de mal à personne, c'était notre objectif pour lui rendre hommage. (Maëlys) nous a donnés de la force pendant tout le procès. La peine a été à la hauteur de ce qu'on attendait mais on ne saura jamais réellement de quoi elle est décédée", a-t-elle déclaré.

17:09 - Une décision de justice "conforme" selon Me Crespin

"C'est la décision que nous attendions", déclare Me Yves Crespin, représentant d'associations de protection de l'enfance, à l'issue de l'audience. "Elle est conforme à ce qu'était le dossier. Il n'y a pas lieu de s'en réjouir mais c'est une décision attendue qui apaisera les douleurs des parties civiles et des familles des victimes", poursuit-il.

17:05 - Nordahl Lelandais inscrit au fichier des délinquants sexuels

En plus de sa condamnation à la réclusion criminelle à la perpétuité, Nordahl Lelandais est inscrit au fichier des délinquants sexuels et est contraint à un suivi socio-judiciaire. L'homme est privé de tous ses droits civiques, civils et de famille pendant 10 ans.

17:00 - Les familles des victimes indmenisées

L'audience n'est pas encore terminée. La cour doit encore aborder la partie civile du verdict et faire le point sur l'indemnisation des familles des victimes.

16:57 - Les parents de Maëlys échangent avec les avocats

La famille de Maëlys montrent sa satisfaction après l'annonce du verdict. Le père et le mère de Maëlys s'entretiennent avec leur avocat et le procureur général, Jacques Dallest, qui a requis la peine maximal contre Nordahl Lelandais.

16:55 - Nordahl Lelandais coupable de tous les chefs d'accusations

Les jurés ont répondu "oui" aux quinze questions, ils considèrent donc Nordahl Lelandais coupable de tous les faits qui lui sont reprochés sans aucune hésitation.

16:52 - La famille de Maëlys, émue, se prend dans les bras

La réaction des parties civiles a été sobre. Les membres de la famille de Maëlys se sont pris silencieusement dans les bras. Me Fabien Rajon a versé quelques larmes visiblement ému par le verdict. Du côté de l'accusé aucune réaction n'a été remarquée.

16:37 - Nordahl Lelandais condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

Le verdict est tombé ! Nordahl Lelandais est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sureté de 22 ans. 

16:34 - La famille de Maëlys soutenue par de nombreux proches

Les parents et la soeur de Maëlys de Araujo sont rejoints par de nombreux membres de la famille et amis. Les journalistes sur place estiment qu'une cinquantaine de proches sont venus les soutenir.

16:13 - Les avocats reviennent à leur tour

Les avocats des parties civiles, Me Laurent Boguet, Me Fabien Rajon, Me Caroline Rémond et Me Yves Crespin, mais aussi ceux de la défense, Me Mathieu Moutous, Me Valentine Pariat et Me Alain Jakubowicz, sont également de retour dans la salle d'audience de la cour d'assises de l'Isère, à Grenoble.

16:08 - La famille de Maëlys de retour dans la salle d'audience

Jennifer Cleyet-Marrel, Joachim de Araujo, Colleen et les autres membres de la famille sont de retour dans la salle d'audience. Au moment de leur entrée, des personnes de l'assemblée les ont applaudi saluant leur courage et leur dignité pendant les trois semaines de procès. 

16:05 - Les jurés finissent de délibérer

Après près de 7h de délibérations, les jurés semblent avoir pris leur décision. Le verdict pourrait être annoncé d'ici quelques minutes.

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Quelle est la peine retenue contre Nordahl Lelandais dans l'affaire Maëlys ?

Après presque sept heures de délibaration, ce vendredi 18 février 2022, les jurés ont jugé Nordahl Lelandais coupable de tous les chefs d'accusation retenus contre lui et l'ont condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sureté de 22 ans. La peine retenue est celle requise par le procureur général Jacques Dallest et celle qu'espéraient entendre les familles des victimes. C'est également la peine maximale qui pouvait être prononcée contre l'ancien maître-chien. Nordahl Lelandais a dix jours à compter de ce vendredi pour faire appel, sans quoi il devra passer les 22 prochaines années derrière les barreaux avant de pouvoir demander un allègement de sa peine. La famille de Maëlys de Araujo a réagi sobrement lors de l'annonce du verdict, les parents et la soeur de la fillette se sont pris dans les bras émus et peut-être soulagés à l'idée que le meurtrier de leur fille écope d'une lourde peine.

Les chances pour que Nordahl Lelandais soit puni d'une condamnation à la prison à vie - c'est à dire d'une garantie absolue qu'il finisse ses jours incarcéré -, étaient très minces, il aurait fallu que la charge de l'agression sexuelle sur Maëlys soit retenue. Le procureur aurait alors pu faire valoir la peine de la réclusion à perpétuité incompressible accompagnée d'une période de sureté allant jusqu'à 30 ans. Seuls quatre cas de figure justifient la perpétuité incompressible, notamment le meurtre d'un mineur de moins de 15 ans s'il s'accompagne "d'un viol, de tortures ou d'actes de barbarie".

Qu'a avoué Nordahl Lelandais durant le procès ?

Entre des excuses, les promesses d'explications et un récit des faits modifié à chaque témoignage, les aveux de Nordahl Lelandais n'ont pas été simples à obtenir durant le procès. Lors sa dernière audition et jusqu'à l'ouverture du procès, l'accusé soutenait que la mort de Maëlys était un "accident" et qu'il n'avait pas enlevé la fillette. Puis, au cours des audiences, le tueur a progressivement reconnu sa responsabilité jusqu'à avoué, le vendredi 11 février, l'enlèvement le petite fille ainsi que les coups portés à Maëlys avec "l'intention de la tuer". Grâce à ces aveux, la famille de la victime et les avocats ont espéré pouvoir connaître le fin mot de l'histoire mais c'était sans compter sur un nouveau revirement de l'accusé. Le trentenaire est revenu sur l'enlèvement et a assuré que l'enfant est montée de son plein gré dans la voiture.

La parole a été longuement donnée à l'accusé dans l'après-midi du vendredi 11 février. Pendant une demi-heure il a retracé le soir de l'enlèvement et de la mort de Maëlys de Araujo. Selon lui le premier contact avec Maëlys s'est fait à table lorsque la petite a aperçu la photo de ses chiens sur son téléphone, le deuxième lorsqu'il a renvoyé une balle dans la salle des enfants et le troisième sur le parking pendant que la fillette et un petit garçon blond jouaient dehors. C'est alors que les deux enfants seraient montés dans sa voiture mais ce n'est que plus tard, lorsqu'il part pour récupérer de la cocaïne chez lui que Maëlys souhaite l'accompagner pour voir ses chiens prétextant avoir eu l'accord de ses parents. La situation dégénère quelques minutes plus tard quand l'enfant se met à pleurer et que l'accusé voit le visage d'Arthur Noyer en Maëlys, aussitôt les coups partent, trois ou quatre selon les souvenirs de l'homme. Il avoue le caractère volontaire des coups d'abord avant d'avouer son "intention de lui donner la mort".

Le récit reprend. Il faut attendre quelques minutes avant que l'accusé remarque que l'enfant ne bouge plus. Il prend son pouls et la pense morte, son réflexe est alors de "cacher [son] crime" et de déposer la petite fille au bout d'un chemin de fer. Couvert de quelques traces de sang de Maëlys, Nordahl Lelandais rentre chez lui se changer et se débarrasse des vêtements tachés dans une benne à ordure avant de retourner au mariage pour avoir "un alibi". Il repart rapidement du mariage pour déplacer le corps de l'enfant dans un endroit plus discret, c'est à ce moment là que Maëlys se retrouve dans le coffre de la voiture de l'accusé et laisse une goutte de sang. Le tueur dépose alors la dépouille de Maëlys dans le massif des Chartreuses. Nordahl Lelandais a terminé son récit en assurant une nouvelle fois ne pas avoir agressé la petite fille. "C'est ce qu'il s'est passé. C'est la vérité. On aimerait que je dise que c'est un crime sexuel, mais pas du tout. Je n'étais pas dans cette optique là". L'accusé a réitéré ses excuses à la famille de Maëlys de Araujo. 

Après ce monologue, la présidente et les avocats ont insisté sur les contradictions de Nordahl Lelandais entre ses différentes auditions et pointé du doigt la propension à mentir de l'accusé. "Bien sûr que j'ai menti. J'ai dit des choses pour pas dire 'Oui j'ai tué une petite fille'. Je vous l'accorde", a confié l'accusé. Les différents témoignages entendus au cours du procès donnent l'impression que les jours suivant le drame l'homme a tenté de recouvrer une vie normale mais face à la cour, le tueur a pourtant expliqué "ne pas être bien du tout" après la mort de Maëlys. Et d'ajouter que depuis le meurtre d'Arthur Noyer et l'affaire Maëlys, il est "dans tous [ses] états." "Je sais pas comment expliquer. C'est très compliqué.  je ne suis pas moi-même."

Maëlys a-t-elle été agressée sexuellement ?

Nordhal Lelandais usé par le procès a fini par reconnaitre le 11 février 2022, avoir volontairement donné la mort à Maëlys. En revanche, pendant toute la durée du procès l'accusé à fermement nié une agression sexuelle de Maëlys de Araujo. "On aimerait que je dise que c'est un crime sexuel, mais pas du tout", a-t-il promis au dixième jour du procès. La question d'une éventuelle agression sexuelle de la petite fille reste sans réponse après plusieurs mois d'enquête et trois semaines de procès, à cause de l'absence de preuves tangibles et l'impossibilité pour les experts de réaliser les examens nécessaires. La découverte de faits accablants aurait été le seul moyen de pousser Nordahl Lelandais à dire la vérité comme cela a été le cas sur les agressions de ses deux petites cousines. Si aucune preuve directe ne permet d'affirmer ou d'infirmer l'hypothèse du viol de Maëlys, l'aveux de penchants pédophiles, la détention d'images pornos et pédopornographiques et l'audition de l'ancien codétenu de l'accusé, Farid Chabil, à qui l'accusé aurait fait des confidences. L'homme n'a pas témoigné durant le procès mais la présidente de la cour a lu son audition mercredi 16 février, il est explicité que Nordahl Lelandais a plusieurs fois affirmé au codétenu avoir violé la fillette et l'avoir tué à cause de ses cris.

A l'issue du procès, les parents de Maëlys restent persuadés comme leurs avocats qu'"un mobile sexuel a dicté la conduite de l'accusé". Une conviction que partage, l'avocat général Jacques Dallest, qui a précisé dans son réquisitoire qu'"évidemment le mobile est sexuel" avant d'expliquer l'enlèvement de l'enfant par l'envie de l'accusé de se "livrer sur elle à des actes sexuels dont on ignore la nature. On est sur de la prédation sexuelle". Malgré ces doutes et ces intimes convictions, l'accusé ne sera pas jugé pour le viol de Maëlys, le chef d'accusation n'ayant pas été retenu par le parquet de Grenoble.

Nordahl Lelandais admet ses "penchants pédophiles"

Nordahl Lelandais est également jugé devant les Assises de Grenoble pour les agressions sexuelles de deux de ses petites cousines, âgées de 4 et 6 ans au moment des faits, et la détention d'images pédopornographiques. Sur cette affaire, Me Carole Rémond, l'avocate de la famille des petites cousines du trentenaire, explique que l'homme s'est filmé en train d'agresser les deux enfants et précise que "c'est une des composantes de prédateurs sexuels d'une manière générale". Comme argument de défense, l'accusé avait expliqué aux enquêteurs ne plus savoir différencier les femmes adultes des enfants sous l'emprise de l'alcool et de la cocaïne. Le procès est revenu en longueur sur ces affaires d'agression les 4 et 7 février. Au cours de ces journées, Nordahl Lelandais a expliqué avoir eu « une pulsion », « une attirance » lorsqu’il a vu les fillettes endormies. Il a d’abord pris soin de dire qu’il s’agissait d’une attirance « pour le sexe, pas parce que c'était des enfants ». Mais à la défense fragile de Nordahl Lelandais sur ces agressions, s’ajoutent la découverte d’images pornographiques et pédopornographiques dans les fichiers de son téléphone et de son ordinateur et le relevé de son historique de recherche contenant des sites pornos. Accablé par les preuves, Nordahl Lelandais a fini par reconnaître ses « penchants pédophiles ».

Un téléphone portable "écrasé", Nordahl Lelandais a-t-il dissimulé des preuves ?

Dans l'affaire Maëlys, l'absence de preuve a longtemps retardé l'enquête et l'arrestation de l'accusé. Le manque d'indices incriminants fait encore défaut pour connaître les circonstances de la mort de la petite fille et savoir si elle a été victime d'agression sexuelle avant d'être tuée. Mercredi 9 février, un témoin a fait mention d'un téléphone portable "écrasé" par l'accusé dés sa sortie de la première garde à vue. Nordahl Lelandais aurait insisté : "Faut pas que les flics le retrouvent." Le témoin et proche de l'accusé explique avoir eu le réflexe de jeter le portable dans le lac du Bourget où se trouvaient les deux hommes. L'information lui "sortant de la tête" le témoin n'a fait part aux gendarmes de ce détail que plusieurs jours après les faits. La hâte avec laquelle Nordahl Lelandais a voulu se débarrasser du portable a éveillé les soupçons et les avocats ont cherché à savoir ce que contenait l'objet.

L'accusé a expliqué avoir "subtilisé" le téléphone lors d'une soirée en 2016 mais ne s'en être jamais servi car "bloqué". Sur la dissimulation du téléphone Nordahl Lelandais bredouille : "Comme j'avais été convoqué par les gendarmes, je me suis dit qu'ayant un téléphone volé chez moi il fallait mieux que je le jette." La cour s'interroge sur la présence d'images de Maëlys sur ce téléphone, l'accusé ayant déjà filmé ses agressions sexuelles sur ses deux cousines. "Est-ce que vous vous êtes filmé en train de tuer Maëlys ?" "Il y avait combien d'autres petites filles sur ce téléphone ?", a enchainé Me Rémond. Le trentenaire s'est montré ferme dans sa réponse et a assuré ne pas avoir filmé la mort de Maëlys avant de s'agacer : "Je vais le répéter encore une fois, ce téléphone ne fonctionnait pas !"

"Narcissique", "pervers" comment les experts décrivent la personnalité de Nordahl Lelandais ?

Plusieurs psychologues et psychiatres ont détaillé l'examen de la personnalité de l'accusé lors de la troisième semaine du procès. Ils décrivent le tueur de la petite Maëlys comme "complexe" et "pervers". Certains comme Magali Ravi appuient sur les dissociations dont souffre l'accusé et expliquent que Nordahl Lelandais "ne se sent pas sujet de son histoire" et "serait victime de lui-même". "Il dit que c'est un monstre qui a tué Maëlys et qu'il aimerait le retrouver pour lui casser la gueule", a ajouté un autre expert faisant allusion aux derniers aveux du trentenaire. Lors de son dernier témoignage, le tueur a finalement reconnu avoir frappé volontairement la fillette avec l'intention de donner la mort mais il explique son geste par une hallucination : l'apparition du visage d'Arthur Noyer sur l'enfant.

Si l'hypothèse de l'état dissociatif était envisagée par les experts appelés à la barre hier, le médecin psychiatre, Patrick Blachère, n'est pas du même avis. "On ne sait plus où on est quand on est dissocié, et après coup on est dans un état de sidération. S'il avait été dans un état dissociatif, il aurait été incapable d'avoir un état aussi adapté, notamment concernant Maëlys", soutient le spécialiste. Il poursuit et explique qu'après une dissociation se suit un "état d'évitement par rapport à tout ce qui vous rappelle les faits" et dans ces conditions Nordahl Lelandais n'aurait pas passé plus de deux heures à nettoyer la scène du crime : sa voiture. "Il n'a pas d'état de sidération anxieuse : il a toujours une explication pour les faits. Ce n'est jamais la même mais il en a toujours une", a ajouté l'expert pour poursuivre son argumentaire avant de conclure : "Pour moi il est pleinement responsable de ses actes." Tous les potentiels troubles psychologiques écartés, les experts maintiennent que la psychopathie de l'accusé est avérée, soit un trouble de la personnalité "caractérisé par le mépris des droits et des règles, la tendance à la duperie et à la manipulation, l'absence de remords, de culpabilité et d'empathie", rapport le Midi Libre.

Là où les experts se rejoignent c'est sur le narcissisme de l'accusé qui le pousse à voir et à user des personnes autour de lui comme des objets. Cette déviance et cette tendance à la manipulation pourrait résulter d'un manque d'affection durant l'enfance et être responsable des agissements de l'homme. "Il se situe dans une très forte dépendance affective. La surenchère des excitations témoigne de son besoin de maintenir un fort niveau de tension, lui permettant de rester en toute-puissance, lui permettant de se situer au dessus des autres, au-dessus du bien et du mal", a détaillé Magali Ravi au sujet de Nordahl Lelandais. Les experts s'accordent aussi sur l'absence évidente d'empathie et de toute forme d'intérêt pour les autres. Les remords exprimés durant le procès traduisent plus une "honte traumatique" et narcissique dû au fait que "toute sa vie secrète a étalée au grand jour" et lui fait perdre son ascendant. Mais si l'ancien maitre-chien ne se sent pas coupable de ce qu'il a fait, il ne présente aucun "plaisir à faire souffrir". Pour Magali Ravi il n'y a chez Nordahl Lelandais  "que de l'indifférence. Ni haine, ni amour. La question qui se pose c'est comment il construit des objets (des personnes en face). Un objet n'est pas investi, il est pris et utilisé."

Qui sont les parents de Nordahl Lelandais ?

C’est anxieuse que la mère de Nordhal Lelandais s’est avancée vers la barre le 31 janvier, jour de l’ouverture du procès de son fils pour le meurtre de la petite Maëlys. Christiane Lelandais a rarement pris la parole publiquement mais elle a témoigné plus d’une heure devant le cour d’assises de l’Isère. La maman a déroulé le récit de l’enfance « calme » de son fils pendant laquelle les seuls faits marquants sont les absences répétées de son mari pour des raisons professionnelles. L’on sait peu de choses sur la femme de 73 ans mais l’amour qu’elle porte pour son fils ne fait nul doute. Elle semble même vouer un culte à l’enfant qu’elle décrit comme capable de « réussir tout ce qu’il entreprend », une déclaration qui jure avec le portrait de l’ex-maitre-chien dressé par tous les autres témoignages. Malgré cet amour, la relation mère-fils se complique quand Nordahl Lelandais entre dans l’adolescence. Elle a alors eu confiance aveugle en son fils mais lui la « fui». La distance s’installe entre eux deux lorsque Nordahl s’engage dans l’armée et dure même une fois le trentenaire de retour au domicile familial. L’écart se creuse davantage en 2015, lorsque le père de Nordahl Lelandais tombe malade. « Je ne pouvais pas me concentrer sur lui. J’avais un mari très très malade. Je passe 24 heures avec lui. J’ai laissé tomber complètement Nordahl », confie avec regret la mère du tueur. A cause de cette distance Christiane Lelandais dit « ne pas avoir vu venir » les changements chez Nordahl jusqu’aux meurtres d’Arthur Noyer et plus tard la disparition de Maëlys.

Depuis qu’il est en détention, Christiane Lelandais va régulièrement voir son fils. Ses sentiments de mère sont toujours présents mais elle aussi remplie d’amertume et avoue que son fils lui « fait honte ». L’affaire Maëlys a brisé la vie de cette femme : « Être la maman de Nordahl Lelandais est une difficulté incommensurable, on est rejeté de partout, on est insulté de partout, je n'ai pas le droit de vivre ». Une difficulté également exprimée par la demi-sœur et le frère de Nordahl Lelandais lors du procès.

L’on sait encore moins de choses sur le père de l’ancien maitre-chien, Jean-Pierre, aujourd’hui décédé. Les relations qu’entretenaient le père et le fils sont encore plus floues que celles que Nordahl Lelandais partage avec sa mère mais l’accusé a plusieurs fois assuré qu’il n’y avait aucune animosité entre eux. S’ils n’étaient pas démonstratifs l’un envers l’autre, ils pouvaient se dire qu’ils s’aimaient, a raconté Nordahl Lelandais. Il assure que les absences prolongées de son père ne sont responsables d’aucune colère à son encontre.

Quelles sont les relations qu'entretient Nordahl Lelandais avec ses compagnes ?

La vie sentimentale de Nordahl Lelandais est mouvementée et marquée par une succession de relations sans engagement affectif. Lors de son procès, il a expliqué voir les femmes comme des « plans sexuels ». La sexualité est un point central dans toutes les relations que le trentenaire entretient avec ses différentes compagnes. Elles sont nombreuses à décrire l’homme avec un fort appétit sexuel et une sexualité débridée. Deux ex-petites amies de Nordahl Lelandais appelées à la barre durant le procès ont indiqué avoir été enceintes de l’ancien maître-chien et toutes les deux ont pris la décision d’avorter. L’une d’entre elles, Anouchka, était la compagne de l’accusé au moment de la mort de Maëlys. Leur relation a duré un peu moins d’un an et a été entrecoupée de nombreuses complications – infidélité de Nordahl Lelandais, découverte des consultations de sites pornos, incarcération de l’homme puis les aveux sur la mort de la petite fille -. Anouchka a précisé que leur relation amoureuse s’est terminée au moment de l’incarcération mais qu’ils échangeaient par téléphone jusqu’à ce que le maître-chien reconnaisse avoir tué Maëlys De Araujo.

En détention Nordahl Lelandais a continué à entretenir des relations avec des femmes rencontrées par correspondance, notamment une qui lors d’une visite en prison lui a fourni des téléphones portables et lui a versé 10 000 euros. Une somme qui sert à « cantiner » selon l’accusé. Depuis, l’accusé est en relation avec une autre femme dont il souhaite taire le nom. Il dit l’avoir rencontrée sur les réseaux sociaux.

Nordahl Lelandais condamné pour le meurtre d'Arthur Noyer

Les enquêtes menées sur l'ancien maître-chien, suspect et désormais accusé dans l'affaire Maëlys, ont permis de résoudre une autre enquête et de trouver le coupable du meurtre du caporal Arthur Noyer dans la nuit du 11 au 12 avril 2017. Le jeune homme de 23 ans passait la soirée avec des camarades du 13ème bataillon de chasseurs alpins dans les bars de Chambéry. Le groupe s'était ensuite rendu dans une boite de nuit de la préfecture savoyarde avant qu'Arthur Noyer sorte de l'établissement et disparaisse. Dans cette affaire Nordahl Lelandais a reconnu avoir pris le caporal en stop à la sortie de la boite de nuit, lequel l'aurait agressé après l'avoir accusé de vouloir lui subtiliser son téléphone portable. Là encore, le trentenaire a attendu plusieurs mois avant d'avouer en mars 2018 avoir provoqué la mort du caporal, mais accidentellement, à la suite d'une bagarre. Lors de son premier procès sur l'affaire Arthur Noyer, Nordahl Lelandais a écopé d'une peine de 20 ans de réclusion qu'il purge au le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier.