Diesel Renault : quels modèles sont accusés de polluer plus ?

Diesel Renault : quels modèles sont accusés de polluer plus ? DIESELGATE POLLUTION RENAULT - Colère chez Renault après la publication d'un rapport de la répression des fraudes pointant les émissions polluantes des modèles diesel ! Selon Libération, les enquêteurs soupçonnent l'utilisation d'un dispositif pour fausser les résultats des tests.

[Mis à jour le jeudi 16 mars à 12h58] POLLUTION DIESEL RENAULT - Renault aurait-il triché depuis 25 ans ? La marque réagit aux accusations et évoque "un article déséquilibré" au sujet des révélations de Libération concernant les émissions polluantes de ses véhicules diesel. Le Parisien a ajouté mercredi d'autres éléments, évoquant le témoignage d'un ex-salarié du groupe. Celui-ci révélerait une pratique bien plus ancienne qu'évoqué jusqu'alors, la pratique ayant cours depuis le début des années 1990 selon lui. Son témoignage figurerait d'ailleurs dans le procès-verbal de la répression des fraudes, publié mardi par Libération. 

Interrogé jeudi par Le Figaro, le numéro 2 de Renault, Thierry Bolloré, répond et explique que les dirigeants de Renault sont furieux et choqués après ces révélations, assurant que la marque n'a ni triché, ni trompé et encore moins installé de logiciel truqueur à l'instar de Volkswagen. Dans un communiqué publié mercredi, le groupe Renault se gardait de commenter l'instruction en cours mais assurait ne pas avoir enfreint les règles européennes ou nationales relatives à l'homologation de ses véhicules. Ce communiqué fait suite à un article de Libération publié mardi soir et contenant des extraits d'un procès-verbal de la répression des fraudes. Ce PV pointe la tromperie suspectée de Renault sur le contrôle des émissions de polluants. Selon Libération, c'est ce document qui aurait conduit à l'ouverture d'une information judiciaire en janvier 2017. Dans ce rapport, la répression des fraudes accuse notamment Renault d'avoir élaboré une "stratégie ayant pour objectif de fausser les résultats des tests antipollution". Les écarts sont en effet importants entre les résultats des tests d'homologation effectués en laboratoire et l'utilisation du véhicule en conditions réelles.

De quoi est accusé Renault ? Quels modèles seraient touchés ?

Deux modèles diesel chez Renault seraient particulièrement concernés : le SUV urbain Renault Captur (4e modèle toutes marques confondues le plus vendu en France en 2016) aux normes Euro 6 et la Renault Clio 4 aux normes Euro5, le best-seller en France depuis plusieurs années. Sur ces deux modèles, le seuil réglementaire d'émission de CO2 serait dépassé de 300% en utilisation réelle. Le rapport pointe également le SUV Renault Kadjar et la berline familiale Renault Talisman, mais avec des écarts moins importants. Surtout, selon le rapport, ces écarts tendraient à soupçonner l'installation d'un "dispositif frauduleux". Celui-ci, sans être un logiciel comparable à celui installé par Volkswagen pour truquer les tests anti-pollution (ce qui a déclenché le dieselgate aussi appelé scandale Volkswagen et des poursuites aux Etats-Unis), pourrait modifier le fonctionnement du moteur lors des phases de test d'homologation pour réduire les émissions polluantes.

Les émissions de NOX, un gaz extrêmement nocif pour les voies respiratoires, seraient particulièrement concernées. Selon les enquêteurs,  ce dispositif aurait permis à Renault d'homologuer sans problème ses modèles diesel. Renault s'était déjà défendu en janvier dernier, précisant n'avoir installé aucun logiciel truqueur sur ses modèles tout en admettant des dépassements. Le système de dépollution prôné jusqu'alors par Renault (dit piège à Nox, jugé moins efficace que le plus coûteux système SCR) fonctionnerait de manière optimale dans une plage de température extérieure restreinte (de 17 à 35 degrés). En dehors de ces températures (en-dessous de 17° et au-dessus de 35°), le traitement des Nox ne serait pas totalement bien effectué, ce qui expliquerait les dépassements constatés en conditions réelles d'homologation. Renault a déjà promis d'améliorer son dispositif sur ses véhicules neufs, un patch d'amélioration devant également être fourni aux clients des modèles concernés déjà en circulation (voir : les modèles concernés par le rappel de Renault).

"Diesel : Renault dans le viseur de la justice"