Comment construire une maison passive ? Les exigences incontournables

Si les maisons passives prennent en compte un ensemble de principes permettant de réaliser des constructions écologiques, trois préoccupations sont ici centrales : l'optimisation de la chaleur produite naturellement, l'isolation très poussée de la structure et une ventilation performante des pièces.

Une chaleur gratuite

A la base d'un projet de maison de massive se pose la question de son orientation, de façon à tirer le meilleur parti du rayonnement solaire qui permet de chauffer les pièces. Dans cet esprit, la façade sud comprend de nombreuses et vastes baies vitrées qui transmettent la chaleur du soleil, tandis que la façade nord possède des ouvertures de petite taille et en nombre limité, pour perdre le moins de chaleur possible.

A cette chaleur issue du rayonnement solaire s'ajoute celle générée par les habitants de la maison et les appareils ménagers, comme le four, l'ordinateur, etc.

L'architecture et l'agencement de la maison sont également essentiels pour atteindre les objectifs d'une construction passive. Ce type de bâtiment est donc toujours assez compact, avec une longue façade au Sud. Une telle architecture évite d'inutiles déperditions thermiques qui se produisent lorsqu'on multiplie les côtés de la maison, qui représentent autant de sorties potentielles d'air chaud. On choisi également d'agencer la maison de façon à exposer les pièces de vie au Sud, et les pièces secondaires, comme la salle de bains ou la buanderie, au Nord.

Une isolation renforcée

Un soin particulier doit également être apporté à l'isolation de la maison. Une construction bien isolée empêche en effet le froid de pénétrer à l'intérieur et la précieuse chaleur de s'échapper. Les maisons passives bénéficient donc d'une isolation poussée, liée au choix de matériaux performants utilisés en grande quantité. Ainsi la couche d'isolation de la maison peut parfois atteindre une épaisseur de 40 cm ! A titre d'exemple on peut mentionner l'isolant écologique appelé ouate de cellulose, réputé très performant.

Dans un même souci d'isolation, il faut faire la chasse aux ponts thermiques. Ces ruptures dans l'isolation d'un bâtiment, situées à la jonction entre le toit et les murs, ou entre deux murs entre eux, par exemple, représentent d'importantes déperditions de chaleur. Face à cela, l'isolation extérieure du bâtiment est la parade la plus efficace.

Si les murs doivent être soigneusement isolés, le sol et la toiture ne sont pas en reste.

L'isolation poussée d'une maison passive passe également par des fenêtres à triple vitrage très performantes, qui empêchent le froid de rentrer. Ce critère est d'autant plus essentiel que les surfaces vitrées sont importantes.

Notez que si la bonne isolation d'une maison passive empêche les déperditions de chaleur en hiver, elle évite également que celle-ci ne devienne une fournaise en été, quand le soleil tape sur les vastes ouvertures orientées plein Sud. Il est d'ailleurs préférable de prévoir à cet effet des protections pour la saison estivale, comme une avancée de toit ou un store.

Une ventilation performante

Une maison passive, de par son isolation, est complètement étanche à l'air extérieur. Pour conserver un intérieur sain et permettre une bonne circulation de la chaleur entre les pièces, une VMC double flux, qui fait sortir l'air intérieur et entrer l'air extérieur, est indispensable. Celle-ci permettra de renouveler l'air de la maison de façon régulière.

Pour ne perdre aucune chaleur, la VMC est de préférence dotée d'un récupérateur de chaleur qui transmet la chaleur de l'air sortant à celui qui rentre. Elle peut également être reliée à un système de chauffage géothermique, pour fournir un complément de chaleur lorsque c'est nécessaire. Pour plus de renseignements sur la géothermie, voir notre dossier "Pompes à chaleur, mode d'emploi".