Où faire vibrer ses sens à Paris ?
Le nouveau livre de Thierry Richard est une ode à la sensualité parisienne et ses plaisirs en tout genre : gastronomique, olfactif, visuel... L'ouvrage contient des textes signés par des contributeurs parisiens de talent comme Pierre Hermé, Bob Sinclar ou Michel Field. Chacun livre sa version du Paris sensuel. Une sélection d'adresses enjôleuses complètent ce tableau signé Thierry Richard, blogger, critique gastronomique et journaliste littéraire. Il nous a confié les lieux qui troublent le plus ses sens à Paris.
L'Internaute : Paris est-elle une ville de plaisir ? Pourquoi ? Est-ce qu'une autre ville offre autant de plaisirs selon vous ?
Thierry Richard : Bien sûr que Paris est une ville de plaisir ! Elle est même faite pour cela, modelée par des siècles d'aristocratie libertine et de république permissive. C'est une ville qui flatte tous les sens, la vue avec ses perspectives et sa lumière incomparables, le goût avec sa tradition gastronomique unique au monde, l'ouïe avec ses salles de spectacles où l'on se cultive comme on s'encanaille. Bien sûr, quelques villes latines espèrent rivaliser et y parviennent parfois à coups de Dolce Vita. Mais Paris sera toujours Paris.
Quel est votre péché mignon parisien ? Une petite habitude que vous ne pouvez faire qu'à Paris...
Regarder les jambes armées de stilettos des Parisiennes, dès que les beaux jours les répandent sur les trottoirs de la capitale. Il n'y a qu'à Paris que ce ballet se déroule avec autant de grâce.
Quel est l'endroit qui vous émeut le plus dans la capitale ?
Sans aucun doute le cimetière du Père Lachaise. Aller rendre visite à nos illustres aînés (Beaumarchais, mon ami), ressentir le repos, le calme des lieux, se rendre compte que la vie a une fin et qu'en l'attendant il faut jouir.
Celui qui vous excite ?
La nuit. Quand tout devient possible, quand le réel se dissout à la lumière des réverbères et que l'on peut enfin entendre battre le coeur de la ville.
Celui qui vous rend joyeux ?
Une belle tablée amicale (au Pantruche par exemple), une soirée champagne dans un cabaret à l'ancienne (au Paradis Latin), un dancefloor bourdonnant des BPM de DJs inconnus (au Social Club).
Celui qui vous rend nostalgique ?
Le garage de Philippe Granier (RPM) où la silhouette désossée des automobiles anciennes me ramène invariablement à regretter ce temps où les voitures avaient du chien.
Concentrons-nous sur vos cinq sens maintenant... Quel est l'endroit qui régale votre vue ?
Le Pont Alexandre III qui s'illumine entre chien et loup.
Celui qui comble votre ouïe ?
La petite tribune de la salle Pleyel où, placés derrière l'orchestre, on a la sensation incroyable d'en faire partie.
L'adresse qui met en transe votre toucher ?
Dans la boutique de Carine Gilson, lorsque j'effleure du bout des doigts les dessous chics les plus désirables du moment.
Le lieu qui satisfait votre goût ?
Ils sont des dizaines, impossible d'en choisir un en particulier. Ils dépendent des saisons et de mes envies. Mon coup de coeur du moment c'est Abri, un petit restaurant de quartier d'à peine 20 couverts aux nourritures limpides et au chef japonais titillant le répertoire français avec un immense talent.
L'endroit qui titille le plus votre odorat ?
Là encore, tout est question d'humeur. J'oscille entre la boutique de Serge Lutens au Palais Royal (vénéneuse), celle de Francis Kurkdjian aux Tuileries (lumineuse) et celle des Etats Libres d'Orange dans le Marais (provocante).
Avez-vous un itinéraire parisien infaillible à nous conseiller pour faire succomber une femme ? (balade, resto, point de vue...)
Bien sûr. J'ai possède plusieurs même, accordés aux profils de ces demoiselles. Mais ça, ne m'en veuillez pas, je les garde pour moi !
Paris de tous les plaisirs de Thierry Richard, aux Editions du Chêne.
17,90 euros. Trouver une librairie
Le blog de Thierry Richard : Chroniques du Plaisir