Grève de l'hôpital : embauches, temps de travail... Les annonces de Macron

Grève de l'hôpital : embauches, temps de travail... Les annonces de Macron Alors que le syndicat FO-Santé a lancé un préavis de grève à compter du mardi 10 janvier, le Président a annoncé des mesures pour remobiliser le corps médical. Déclarations qui ne font pas l'unanimité.

Le personnel soignant des hôpitaux publics va rejoindre le mouvement contestataire de leurs collègues médecins libéraux. Le syndicat FO-Santé, arrivé en deuxième position des élections syndicales, a déposé un prévis de grève qui sera effectif mardi 10 janvier 2023 dès minuit. Le syndicat justifie cette grève "illimitée" dénonçant des "conditions de travail inacceptables subies par l'ensemble des agents de la fonction publique, mais également et surtout pour obtenir un changement radical de politique de santé".

Bousculé depuis des années le secteur de santé français est particulièrement mis sous pression cet hiver face à la triple épidémie de grippe, de Covid-19 et de bronchiolite qui touche la France. Parmi les revendications du syndicat hospitalier, le recrutement de près de "200 000 agents dans les secteurs sanitaire, social et médico-social". Le communiqué de FO-Santé fait état d'agents hospitaliers "débordés" et "épuisés". Une situation "dramatique" auquel le gouvernement va vite devoir remédier pour éviter une immobilisation du système de santé. 

Les annonces d'Emmanuel Macron pour le secteur de la santé

En déplacement ce vendredi matin au Centre Hospitalier Sud Francilien de Corbeil-Essonne, le président de la République a présenté ses vœux aux soignants. Lors de son allocution Emmanuel Macron a dévoilé des mesures pour soutenir le domaine de la santé. Devant le personnel soignant le président a annoncé devoir faire face à un "défi" pour parvenir à atténuer la crise, le Président a annoncé vouloir "accélérer le recrutement des assistants médicaux" comme les secrétaires du corps médical annonçant par la même occasion l'embauche de 10 000 assistants médicaux d'ici 2024 pour "délester les soignants de tâches périphériques, afin qu'ils se consacrent au soin". Outre ses communications sur les auxiliaires de soin, le chef d'Etat a également annoncé des "renforts" avec des places supplémentaires pour les infirmiers et infirmières.

Il a également pointé du doigt l'organisation et "l'hyper rigidité" au sein des hôpitaux, "c'est le dernier endroit où les 35 heures fonctionnent encore". Le chef d'Etat a promis d'y remédier d'ici au mois de juin. Emmanuel Macron a annoncé lors de ses vœux vouloir mettre en avant la "liberté d'organisation plus forte" au sein de chaque service.

Le chef d'Etat s'est également servi de cette tribune pour répondre aux revendications des médecins libéraux qui demandent une meilleure rémunération lors des consultations passant de 25 et 50 euros. Il assure que le gouvernement peut "mieux rémunérer les médecins qui assurent la permanence des soins et ceux qui prennent en charge de nouveaux patients". Ces mesures devraient être précisées d'ici le 1er mars a-t-il précisé. 

Le 23 octobre 2022, le ministre de la santé François Braun avait déjà annoncé une enveloppe de 150 millions d'euros pour "les services en tension de l'hôpital", notamment en pédiatrie, service alors confronté à l'envolée des cas de bronchiolite. Un an plus tôt, après le Ségur de la santé, le gouvernement avait annoncé un investissement de 19 milliards d'euros mobilisés sur plusieurs années dans le secteur médical hospitalier mais aussi médico-social, que ce soit dans le domaine public ou privé.

Des annonces qui ne font pas l'unanimité 

Ces mesures annoncées n'ont pas convaincu l'opposition, ni certains soignants qui l'ont fait savoir. Aurélien Taché député écologiste du Val-d'Oise, a annoncé une américanisation du système. "On va tout droit vers l'hôpital à l'américaine ! Le combat pour notre système de santé ne fait que commencer et 2023 sera l'année de l'heure de vérité" a-t-il tweeté. Egalement sur le réseau social Jean-Luc Mélenchon a dénoncé un "krach sanitaire". 

Les principaux concernés à savoir les médecins ont dénoncé des mesures trop légères. Frédéric Pain représentant de l'association des médecins urgentistes a fustigé sur BFMTV que le Président n'a pas pris conscience de "la gravité du problème". D'autres comme Agnès Ricard Ricard-Hibon, porte-parole de la Société française de médecine d'urgence, ont toutefois salué des "annonces qui vont dans le bon sens" mais déjà connue car "beaucoup de solutions qui sont proposées étaient déjà dans le pacte de refondation des urgences de 2019" a t-elle constaté à Franceinfo