Crise des agriculteurs : reprise des blocages le 9 décembre, des actions plus impactantes ?
De nouvelles mobilisations auront lieu les 9 et 10 décembre prochains à l'initiative de la FNSEA. Il sera notamment question du revenu des agriculteurs et du prix de leurs produits.
Le retour des agriculteurs. Dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 décembre 2024, une cinquantaine d'agriculteurs de la Coordination rurale ont tenté de bloquer le marché de Rungis, dans le Val-de-Marne. Une manifestation organisée pour contester le traité de libre échange entre l'UE et le Mercosur, sur le point d'être négocié mais pas encore ratifié. Ces derniers ont tenté de pénétrer dans le marché international mais se sont retrouvés bloqués par les forces de l'ordre. C'est le "jeu du chat et de la souris", plaisante Edouard Legras, président de la Coordination rurale du Loir-et-Cher dans les colonnes du Parisien.
Si certains sont parvenus à pénétrer dans le pavillon de la viande du marché, aucun débordement n'est à déplorer. "Le message est toujours le même et nous le disons plus fort que jamais : "non au Mercosur", poursuit le dirigeant du second syndicat agricole français, appelant à d'autres actions et incitant Emmanuel Macron à "donner un cap à l'agriculture", des propos relayés par le quotidien.
Après les promesses puis la censure, le mouvement "va se durcir"
De manière générale, le monde agricole craint que les avancées obtenues tombent à l'eau après la censure du gouvernement Barnier. Fin novembre, la ministre de l'Agriculture - désormais démissionnaire - Annie Genevard avait justement annoncé une série de mesures de simplification pour les agriculteurs, parmi lesquelles la création d'un "Conseil d'orientation pour la protection des cultures" ou "une circulaire aux préfets pour optimiser les capacités d'instruction des projets d'élevage, pour raccourcir les délais et privilégier les contrôles à vocation pédagogique pour les récents installés".
Désormais, l'avenir reste incertain pour une profession en souffrance. La mobilisation va donc "se durcir" promet de son côté le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, Quentin Le Guillous, auprès de l'Agence-France-Presse (AFP). "On n'oublie pas le revenu. On prévoit des visites de GMS (grandes et moyennes surfaces) pour dénoncer les prix trop bas et contrôler l'origine des produits", poursuit-il. Il appelle enfin à "aller à la rencontre des députés pour demander des comptes".
Nouvelles mobilisations les 9 et 10 décembre
La FNSEA, elle, a annoncé une nouvelle série de mobilisations le lundi 9 décembre et le mardi 10 décembre prochains. Vendredi 29 novembre, au micro de RMC, le président du premier syndicat agricole, Arnaud Rousseau, a ajouté qu'elles se feront "autour du revenu, autour de la relation avec le prix de nos produits, notamment dans le cadre du début des relations commerciales, de la négociation avec les distributeurs".
Le mouvement se poursuit donc alors que la mobilisation des agriculteurs a commencé le 18 novembre après l'appel de la FNSEA et des JA, l'alliance syndicale majoritaire. Ils dénoncent notamment leurs conditions de travail ainsi que l'accord de libre-échange avec le Mercorsur. La Coordination rurale a rejoint le mouvement dès le 19 novembre avec des actions plus conséquentes, notamment le blocage de certaines routes comme l'A9 entre l'Espagne et la France et les blocages de centrales d'achats.
Les mobilisations des agriculteurs sont diverses : barrages filtrants sur les routes, occupation de ronds-points et des routes, "feux de la colère", mobilisations devant les préfectures avec des déversages de fumier ou de déchets et d'autres actions plus conséquentes comme des blocages de routes et de centrales d'achats, des contrôles de marchandises. Le 28 novembre, ils s'étaient attaqués à des institutions publiques, dont l'Anses et l'Inrae, en érigeant des murs symboliques devant leurs entrées.