"Coincé avec un mec instable", "affreux", "inhumain"... Nicolas Sarkozy est dans une prison rongée par la surpopulation

"Coincé avec un mec instable", "affreux", "inhumain"... Nicolas Sarkozy est dans une prison rongée par la surpopulation La prison de la Santé, dans laquelle est incarcéré l'ancien président Nicolas Sarkozy, est touchée de plein fouet par la surpopulation carcérale. Elle accueille près du double de détenus par rapport à sa capacité réelle.

Si la prison de la Santé a été rénovée en 2019, les travaux n'ont pas permis de régler un problème central qui ronge cette maison d'arrêt - comme bien d'autres sur le territoire français - la surpopulation carcérale. En effet, le centre pénitentiaire de la Santé, situé dans le 14e arrondissement de Paris présente un taux de remplissage de 188% par rapport à sa capacité théorique, la moyenne nationale est de 134, %. Des conditions dénoncées par plusieurs détenus.

"Quand vous êtes trois dans 10 m2, niveau propreté, ça devient l'enfer", confie un détenu de la Santé auprès du Monde, lors de la visite des députés La France insoumise Ugo Bernalicis (Nord) et Danièle Obono (Paris), le 27 octobre dernier à l'intérieur de la prison parisienne dans laquelle est également incarcéré l'ex-président de la République, Nicolas Sarkozy, depuis le 21 octobre 2025. Condamné à cinq ans de prison dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, ce dernier avait assuré ne vouloir "aucun traitement de faveur". Force est de constater qu'avec une cellule pour lui seul, ses conditions sont différentes de celles de certains détenus, entassés à trois dans une cellule prévue pour deux.

"C'est affreux, on doit broder tous les jours avec les moyens qu'on a (...) On se retrouve avec des cellules de trois, donc avec un matelas au sol. Ça rend les déplacements difficiles, ça crée des tensions… Lorsqu'on arrive le matin, on ne sait jamais ce qu'on va trouver", confie une capitaine pénitentiaire, chargée du "QH5". Dans cette zone de la prison de la Santé, 439 détenus sont présents pour 220 places.

Un second détenu qui a accepté de recevoir les parlementaires dans sa cellule fait part des conditions délicates dans cet établissement. "C'est inhumain", dit-il, préférant se réfugier au "mitard", un sas grillagé qui ronge une cellule plutôt que d'être "coincés à trois dans une petite cellule". "C'est difficile de trouver de bons codétenus, avec qui ça fonctionne… Je me suis retrouvé avec un mec instable qui avait pris vingt ans, je ne me sentais pas en sécurité", regrette un l'homme de 28 ans interrogé par le journal.

Le calvaire de la surpopulation carcérale impacte à la fois les détenus de la prison de la Santé, mais également l'administration et l'ensemble du personnel œuvrant entre ces murs. "On n'a pas beaucoup de marges de manœuvre", déplore la responsable du QH5. Les moyens mis à leur disposition étant indexés sur la capacité théorique de l'établissement, régulièrement, des manques sont constatés.

Des surveillances de quartiers sont "en sous-effectif", des délais d'extraction médicale rallongés, de la nourriture en quantité parfois insuffisante... C'est tout un environnement qui est mis à rude épreuve. "Il nous manquait encore 21 poissons hier soir monsieur le directeur !", lance un détenu qui travaille à la cantine lorsqu'il croise le patron de la maison d'arrêt, André Varignon.

Pour rappel, Nicolas Sarkozy est lui incarcéré dans le quartier d'isolement. "Sur les quinze cellules du quartier d'isolement, quatre sont dédiées à l'ancien président : la sienne, celle d'à côté pour les policiers chargés de sa sécurité ainsi que deux cellules vides de part et d'autre, afin qu'il n'ait vraiment aucun voisin", explique RTL. Il est le seul détenu de la maison d'arrêt de la Santé à bénéficier d'un tel dispositif.