ISF : combien de "riches" ont quitté la France ?
Malgré le manque de données, le syndicat Solidaires Finances publiques, syndicat de Bercy, a tenté de savoir si l'ISF entraînait un exode des foyers français les plus aisés, soucieux de se soumettre à une imposition plus légère. Au terme de son étude actualisée, cette organisation pointe que 0,12 à 0,14 % des contribuables soumis à l'ISF se sont expatriés avant la réforme de cette imposition en 2011. En 2010, 717 foyers se sont ainsi exilés, contre 809 en 2009. Soit deux fois plus qu'en 2001, où ils étaient 384. Pour cette organisation syndicale, cette croissance du nombre de riches expatriés s'expliquerait notamment par l'accroissement du nombre de foyers soumis à l'Impôt de solidarité sur la fortune.
Par ailleurs, certains contribuables déclarent une expatriation qui n'est pas réelle : "tous les ans, entre 150 et 200 contrôles fiscaux concluent à une "fausse expatriation", ce qui montre par conséquent que le phénomène de fraude est important, ce qui relativise d'autant plus la réalité des expatriations", pointe le syndicat. Et les expatriations liées aux raisons professionnelles sont difficiles à dénombrer dans les statistiques, tandis que le nombre de retours de ces expatriés "ne sont pas régulièrement évalués".
Ou s'envolent ces ménages aisés ? D'abord en Suisse, qui concentre 16 % des départs en 2010. Arrivent ensuite le Royaume-Uni et la Belgique (12 %), puis les Etats-Unis, qui attirent 9 % des expatriés soumis à l'ISF. Le syndicat pointe que les personnes fortunées qui s'expatrient restent soumises à l'ISF pour les biens détenus en France.
EN VIDEO - En novembre, Barack Obama a estimé que les plus riches devaient payer plus d'impôts, aux Etats-Unis.