Prochain krach boursier : la crise chinoise va-t-elle créer une crise économique mondiale ?
Les principales bourses chinoises ont enregistré, encore une fois ce jeudi matin, une spectaculaire baisse. Il est bien trop tôt pour savoir si ce mini-krach boursier chinois relève davantage d'un réajustement du marché financier, dopé par des mesures exceptionnelles prises l'an dernier par les régulateurs économiques du pays, ou s'il révèle les premiers soubresauts d'une crise profonde. Pour autant, la volatilité du marché chinois témoigne de la fragilité de la deuxième économie mondiale et de son incapacité à créer un climat de confiance pour les investisseurs. Si cela se poursuit, les conséquences se feront ressentir très rapidement au-delà des frontières de l'Empire du Milieu.
Quelles conséquences pour l'Europe, la France et les pays émergents ?
Si la croissance chinoise se contracte durablement, si son économie demeure apathique, les exportations européennes vont inévitablement en pâtir. L'Allemagne, dont le PIB est constitué de 50 % d'exportations (la Chine à elle-seule représente 17 % de ses exportations), demeure particulièrement vigilante. La part des échanges de biens entre l'Union européenne et la Chine est passée de 7 % en 2002 à 14 % en 2014, selon les chiffres d'Eurostat, l'office statistique de l'UE. Cependant, les exportations de l'UE vers la Chine ne représentent dans leur ensemble que 10 % des exportations totales de l'UE, contre, par exemple, 18 % vers les Etats-Unis ou 8 % vers la Suisse. Rappelons que pour l'immense majorité des pays européens, le principal partenaire commercial pour les exportations de biens est un autre pays membre de l'Union européenne.
La Chine n'est, pas encore, un partenaire économique privilégié pour la France : ses exportations vers la deuxième économie du monde ne représente que 5 % de ses exportations totales. La France pourrait enregistrer, à court terme, quelques impacts sur son économie, mais essentiellement à cause, par ricochet, d'une fragilisation de l'économie allemande. Les entreprises françaises pourraient par ailleurs freiner leur implantation en Chine, le retour sur investissement demeurant moins prévisible, et les salaires chinois qui progressent incitant de moins en moins à la délocalisation.
Les pays "émergents" seront sans doute bien plus touchés que les pays les plus riches. Car les pays producteurs de matières premières sont bien plus dépendants de la Chine que ne le sont les Etats-Unis ou encore l'Europe.
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