Nouveau nom de Facebook : que veut dire "Meta", la nouvelle appellation du géant américain ?

Nouveau nom de Facebook : que veut dire "Meta", la nouvelle appellation du géant américain ? FACEBOOK. On connaît enfin son nom ! Jeudi 28 octobre, Facebook avait prévu d'annoncer le nouveau nom pour son entreprise, censé refléter la volonté du groupe de se tourner vers le métavers. Vous pourrez désormais l'appeler "Meta". Pourquoi cette nouvelle appellation ?

[Mis à jour le 29 octobre 2021, à 12h40] Oubliez Facebook, voici Meta. Jeudi 28 octobre 2021, lors de sa conférence annuelle "Facebook Connect", la société de Mark Zuckerberg avait prévu d'annoncer le nom de son nouveau groupe qui, en plus du célèbre réseau social Facebook, regroupe aussi d'autres applications, telles que WhatsApp pour la messagerie et Instagram pour le partage de photos et vidéos. 17 ans après sa création, le géant de web basé en Californie, aux Etats-Unis, s'offre une nouvelle appellation. Pourquoi Meta ? D'après le fondateur, le terme, signifiant en grec "au-delà", fait écho à son souhait de se tourner vers le "métavers". 

Le président et directeur général de Facebook France, Laurent Solly, a réagi ce matin au micro d'Europe 1 à l'annonce de Mark Zuckerberg. Pour lui, le métavers "va changer le monde", et se pencher dessus est primordial, car cette avancée constitue une véritable "révolution technologique". Persuadé que le métavers constitue le "nouveau chapitre de l'internet, le futur de la technologie", Laurent Solly a appuyé sur la "chance" que représentait cette opportunité pour l'Europe, car, selon lui, "derrière les espaces virtuels qu'on évoque, ce sont les emplois de demain". Des commentaires très élogieux, somme toute.

Qu'est-ce que le métavers ?

Vous n'y comprenez plus rien ? Selon Business Insider, le métavers "fait référence à des espaces virtuels partagés auxquels les gens peuvent accéder via Internet, en utilisant des dispositifs de réalité virtuelle et de réalité augmentée". "Le métavers est le successeur de l'Internet mobile. L'écran ne peut tout simplement pas transmettre ce sentiment profond d'être présent [...] Actuellement, notre marque est si étroitement liée à un produit qu'elle ne peut pas résumer tout ce que nous faisons aujourd'hui et encore moins à l'avenir. Au fil du temps, j'espère que nous serons perçus comme une entreprise de métavers", a expliqué Mark Zuckerberg.

Dans le monde virtuel du métavers, accessible via un casque de réalité virtuelle ou des lunettes de réalité augmentée, l'utilisateur devrait pouvoir créer son avatar, qui évoluerait dans un univers en trois dimensions où se trouveraient ses amis, famille et collègues de bureau. Dans ce lieu, il serait possible de se divertir et de travailler. Pour Mark Zuckerberg, le métavers serait une opportunité : l'utilisateur pourrait se "téléporter instantanément sous forme d'hologramme pour être au bureau sans vous déplacer, à un concert entre amis, ou dans le salon de [ses] parents", a-t-il affirmé, ajoutant : "Cela créera davantage d'opportunités, peu importe où vous vivez. Vous pourrez consacrer plus de temps aux personnes qui comptent pour vous, réduire le temps de circulation et réduire votre empreinte carbone". A cet effet, Facebook prévoit d'embaucher 10 000 personnes en Europe pour travailler sur le sujet du métavers et d'investir autour de 10 milliards de dollars dans ce projet.

Facebook : un nouveau nom pour le réseau social ?

Cette conférence était également l'occasion pour le PDG de Facebook de révéler le nouveau logo du groupe, une icône rappelant un symbole de l'infini, bleue. Que les près de trois milliards d'utilisateurs du réseau se rassurent : ce nouveau nom concernera uniquement le groupe, le réseau social, lui, gardera bien le nom de "Facebook". Par ailleurs, la structure des applications de la maison-mère (Facebook, Instagram, WhatsApp notamment) restera identique : en somme, seule la structure de "Meta" changera.

Lancé en 2004 par Mark Zuckerberg et ses camarades de l'université Harvard, l'accès au réseau social était d'abord restreint aux étudiants fréquentant l'université, avant qu'il ne soit étendu à plusieurs autres établissements américains scolaires du supérieur (notamment Columbia, Yale et Stanford), puis aux autres universités de l'Ivy League et à celles du reste du pays. Il devient accessible à tous en 2006. Le nom du site provient de l'appellation anglaise des trombinoscopes regroupant les photos des visages de tous les élèves en début d'année universitaires ("facebooks").

Une récente crise chez Facebook

La récente crise qui a secoué le groupe Facebook a-t-elle influencé le choix de l'entreprise de changer de  nom ? Effectivement, d'abord secoué par une importante panne, le groupe américain a récemment été fragilisé par les révélations d'une lanceuse d'alerte. Frances Haugen, ingénieure de 37 ans ayant travaillé pendant deux ans comme spécialiste des algorithmes au sein d'une division dédiée à "l'intégrité civique" de l'entreprise américaine, avait démissionné en mai dernier, gênée par les méthodes du groupe. Avec elle, l'ingénieure avait emporté plusieurs dizaines de milliers de documents compromettants, qu'elle a fait fuité dans la presse américaine. Le scandale des "Facebook Files" était né. L'entreprise semble, à travers ces documents, totalement consciente de son impact négatif sur la société : sa volonté de faire primer ses profits passe visiblement avant la santé mentale de ceux qui utilisent le réseau social. Par ailleurs, les Facebook Files ont révélé que les ingénieurs ayant créé les algorithmes qu'utilise le groupe ne semblent plus en mesure de prévoir comment ces algorithmes évoluent et réagissent.

Mais Mark Zuckerberg a fait fi de ce sujet, le n'abordant que de manière abstraite : "Les dernières années m'ont donné de nombreuses leçons d'humilité", a-t-il simplement affirmé.