Une nouvelle taxe sur certains produits alimentaires proposée par des grands patrons

Une nouvelle taxe sur certains produits alimentaires proposée par des grands patrons Avec l'aval de trois PDG de grands groupes alimentaires, un institut appelle à taxer certains produits pour financer des chèques alimentaires.

Comment favoriser une alimentation saine et durable ? C'est la question à laquelle l'Institut Montaigne a voulu répondre dans son nouveau rapport paru ce mercredi 16 octobre. Le patron de la Coopérative U, Dominique Schelder, la patronne du groupe Bel, Cécile Béliot et Bruno Vauquette, patron de Sodexo y défendent l'instauration d'une taxe sur les produits sucrés. Ce prélèvement  financerait des chèques alimentaires d'une valeur de trente euros à destination des ménages les plus modestes.

Selon le rapport de l'institut Montaigne, ces foyers consomment en moyenne deux fois moins de fruits et légumes que le reste de la population. Ces chèques apporteraient un soutien budgétaire aux familles pour qui manger sain est souvent difficile financièrement.

En Angleterre, cette proposition a déjà fait ses preuves : selon une étude, les onze premiers mois suivant l'instauration d'une taxe alimentaire dans le pays, les enfants comme les adultes ont consommé moins de sucre qu'auparavant.

Selon l'Anses, qui a étudié la composition de 50 000 produits en 2020, 77% des aliments transformés contiennent du sucre ajouté. Souvent utilisé comme exhausteur de goût, le sucre, ou plus précisément la saccharose, fait partie intégrante de la plupart des produits supermarchés. Cette omniprésence est partiellement responsable de la recrudescence du surpoids et de l'obésité, considérés comme la cinquième cause de mortalité dans le monde.

Des vertus sociales et sanitaires

Dans une interview du journal Le Point, consacrée au neurologue Serge Ahmed, ce dernier affirme qu'au sein de la population obèse, le risque d'addiction au sucre s'élève à 25 et 30%, contre 5 et 10% pour les personnes avec un IMC normal. 

Le sucre, comme n'importe quelle drogue, agit sur le circuit de la récompense, lequel est responsable de la production de dopamine. Aussi appelée "hormone du bonheur", la dopamine crée un sentiment de plaisir qui accentue l'envie de consommer. La dépendance est parfois telle que des symptômes de sevrage apparaissent en cas de manque : fatigue, irritabilité, maux de tête, tremblements...

Selon l'OMS, la consommation maximale de sucre doit être de cinquante grammes par jour et par adulte, bien qu'elle recommande plutôt une consommation de 25g. Pour autant, c'est 20 à 30% des français qui consomment plus de 100g de sucre par jour. 

Les édulcorants sont souvent prônés comme un rempart à la saccharose. Malgré tout, l'aspartame, la stevia ou le sucralose, dont le pouvoir sucrant est six cents fois supérieur à celui du sucre, ne sont pas toujours bons pour la santé. Selon l'Anses, ces édulcorants intenses n'ont aucun bénéfice sur le contrôle du poids ou de la glycémie. Les scientifiques ont d'ailleurs constaté que par rapport au non consommateurs, les personnes qui ingèrent des édulcorants sont plus susceptibles de développer un cancer.