Classement PISA 2023 : le niveau des élèves chute considérablement en maths
La sortie du classement PISA 2023 est un véritable coup dur pour la France. Le niveau des élèves s'est nettement dégradé, notamment en mathématiques et en compréhension de l'écrit.
La sortie du classement PISA 2023 était très attendue ce mardi 5 décembre. Malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes pour la France. Elle termine à la 23e place de ce classement et chute lourdement en mathématiques. À l'échelle mondiale, les résultats du classement démontrent une baisse significative et généralisée post-crise du covid-19.
Pour rappel cette étude à consulter dans son intégralité sur le site de l'OCDE, évalue les élèves sur plusieurs épreuves. La première est un test de compréhension de l'écrit, suivi ensuite du test de culture mathématique, de celui de culture scientifique et enfin d'un exercice de pensée créative. Cette année, 85 pays faisaient partie de l'aventure avec pas moins de 8 000 élèves tirés au sort. En France, 355 établissements étaient concernés.
Les résultats de la France sont mauvais
La France ne fait pas figure de bonne élève. Elle se situe dans la moyenne des pays de l'OCDE, avec 474 points en mathématiques, en dessous de la moyenne, à 480 points ; 474 points en compréhension de l'écrit alors que la moyenne se situe à 482 points ; 487 points en culture scientifique points alors que la moyenne est à 491 points.
Il faut retenir du classement Pisa 2023 (appelé 2022 car l'étude rend compte des résultats de l'an dernier en réalité) ceci : les résultats globaux sont en baisse, notamment du fait de la pandémie de Covid-19. Seulement trois pays parviennent à faire mieux qu'en 2019 : Singapour, le Japon, la Corée du Sud. Tous les autres ont de plus mauvais résultats.
Mais les résultats de la France sont particulièrement mauvais, avec une tendance à la baisse encore plus marquée. La France se classe à la 23e place du classement, alors qu'elle est 7e puissance mondiale. Les résultats sont surtout en régression en maths pour les élèves de 15 ans. "En mathématiques, la forte baisse observée en France entre 2018 et 2022 est la plus importante observée depuis la première étude PISA " en 2000, avec une baisse de" 21 points, contre une baisse de 15 points pour la moyenne", note l'OCDE.
Le classement PISA 2023 complet
Une baisse du niveau déjà constatée
Pour chaque édition, un de ces thèmes est choisi pour être le sujet majeur de l'édition, pour 2022 il s'agit des mathématiques. En 2012, les mathématiques étaient aussi la majeure de l'édition et la France se trouvait dans la moyenne des pays de l'OCDE. Une baisse de niveau alors qu'elle se trouvait au-dessus de la moyenne en 2003. D'autres études se sont aussi penchées sur la question du niveau de mathématiques des élèves en France. Notamment "L'État de l'école" publiée en 2022 par le service statistique du ministère de l'Éducation qui déclare : "depuis trente ans, une baisse très sensible du niveau moyen et une augmentation des inégalités". En parallèle de la publication du classement PISA, le ministre de l'éducation, Gabriel Attal, devrait dévoiler ce mardi 5 décembre une série de mesures afin de relever le niveau scolaire.
La dernière édition du classement PISA remonte à 2019 (avec une interruption due au Covid). La France se plaçait alors 23e sur les 79 pays évalués. Publiée en décembre 2019 la dernière édition portait cette fois-ci sur la compréhension de l'écrit, où la France avait obtenu un score de 493 points, légèrement au-dessus de la moyenne de 487 points des pays de l'OCDE.
En moyenne la France était située dans la moyenne de l'OCDE mais l'étude démontrait clairement l'importance de l'origine sociale des élèves dans leurs résultats. Le site de la vie publique reprend une conclusion du rapport selon laquelle "le niveau à l'écrit des 10% d'élèves des familles les plus riches équivaut à une avance de trois années scolaires environ par rapport aux 10 % d'élèves les plus pauvres". Le classement Pisa 2019 révélé porte sur des tests réalisés en 2018 et non en 2019. Voir le classement complet Pisa 2019
Le PISA évalue les compétences de 600 000 élèves de 15 ans sur trois domaines : compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique. La qualité de cette enquête est reconnue et ses résultats sont, tous les trois ans depuis sa création en 2000, scrutés de près par les ministères de l'Education. PISA peut tout de même faire l'objet de critiques : enquête pas assez représentative (un peu plus de 6 000 élèves seulement font l'objet du test en France), disparités des systèmes éducatifs des pays qui faussent le classement...
Qu'est-ce que le classement PISA ?
Le programme PISA, plus souvent appelé "classement PISA", doit son acronyme à "Program for International Student Assessment", soit "Programme international pour le suivi des acquis des élèves". Cet ensemble d'études réalisées par l'OCDE, l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques, est conçu pour mesurer les performances des systèmes éducatifs au sein des pays, de manière standardisée et à grande échelle. L'enquête est publiée tous les trois ans après avoir été menée auprès de dizaines de milliers adolescents de 15 ans. Elle est réalisée dans les 34 pays membres de l'OCDE, mais aussi dans un grand nombre de pays partenaires. La première enquête PISA date de 2001.
Plus concrètement, PISA mesure les connaissances et compétences acquises de jeunes des quatre coins de la planètes et la performance des systèmes éducatifs des pays tel que l'entend l'OCDE. Avec pour slogan : "Ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu'ils peuvent faire avec ce qu'ils savent".
L'enquête PISA n'est pas la seule enquête éducative à donner lieu à un classement (à ce sujet, voir notre classement des lycées ou encore le célèbre classement de Shanghai spécial universités). Mais relayée par des médias du monde entier et résultat de tests à grande échelle sur le terrain, elle conserve un impact fort depuis sa création il y a bientôt 20 ans. Ses conclusions sont intensément reprises par la presse nationale, qui n'hésite pas à qualifier les participants mal classés de "cancres" ou à suspecter leurs élèves d'être "des imbéciles". Le classement des pays participants retient aussi l'attention d'enseignants ou spécialistes de l'éducation, partagés entre son utilité et ses potentielles dérives. La part très importante accordée aux sciences dans le classement est par exemple critiquée. Pour autant, la plupart sont au moins d'accord pour reconnaître les effets bénéfiques de l'exposition médiatique du classement PISA : elle incite pouvoirs et opinions publiques à regarder de plus près le fonctionnement de leurs systèmes éducatifs. Et à se poser la question de leur efficacité.
Quelles sont les conclusions du classement PISA 2019 ?
Le classement PISA intitulé "Classement Pisa 2018" a été publié en décembre 2019. La matière principale testée a cette fois été la lecture. Plus d'un demi-million d'élèves ont pris part en 2018 à des tests de deux heures, avec pour objectif concret de déterminer "ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu'ils peuvent faire avec ce qu'ils savent". La France est classée 23e. Voici le classement complet :
En quoi consiste le Test PISA ?
Concrètement, l'enquête triennale PISA consiste à faire compléter par les élèves de chaque pays participant un questionnaire de fond par type d'évaluation. Trois matières sont testées : lecture, maths et sciences. Les écoliers sélectionnés sont entre 4 500 et 10 000 par pays à plancher sur chacun des tests. Leur sélection se fait d'une manière bien particulière, via un échantillon aléatoire d'établissements scolaires (qu'ils soient publics ou privés) ainsi que sur le critère de l'âge : de 15 ans +3 mois à 16 ans +2 mois quand débute l'évaluation. Ce n'est donc pas la classe dans laquelle ils étudient qui détermine le choix des "cobayes".
Ensuite, les élèves sélectionnés sont soumis à des tests écrits avec soit des questions ouvertes, soit des questions à choix multiple. Pour autant, il ne s'agit pas de cocher sans réfléchir : "Les tâches les plus complexes des épreuves PISA demandent aux élèves de réfléchir à ce qu'ils lisent et de l'évaluer, et pas uniquement de répondre à des questions auxquelles il n'y a qu'une seule réponse correcte", rappellent les organisateurs.
Pour les questions ouvertes, les écoliers doivent même argumenter. Les épreuves durent deux heures en tout pour chaque élève, précise l'OCDE. Les situations décrites dans les questionnaires s'inspirent du monde réel.
Tests de lecture, de culture mathématique ou encore de culture scientifique... "Plutôt que la maîtrise d'un programme scolaire précis, PISA teste l'aptitude des élèves à appliquer les connaissances acquises à l'école aux situations de la vie réelle", précise encore le site officiel. Ce sont donc plus les compétences que les connaissances qui sont scrutées. Mais ce n'est pas tout. L'approche de l'apprentissage par l'élève lui-même ou son milieu social, économique, démographique et scolaire font également l'objet d'un questionnaire "contextuel" à remplir en une demi-heure. Ces facteurs sont en effet potentiellement à l'origine des performances des élèves testés et peuvent déterminer leur potentiel d'apprentissage au fil de l'existence.
Enfin, un questionnaire rempli par les proviseurs permet à PISA d'intégrer aux critères de son classement la façon particulière dont est organisée chaque école. A noter également : chaque évaluation triennale s'attarde sur une compétence en particulière. Pour ce qui est de l'élaboration du questionnaire, un Consortium international travaille main dans la main avec les directeurs nationaux de projet. C'est également ce Consortium qui, une fois les réponses recueillies, communique les résultats au Secrétariat de l'OCDE - gestionnaire du projet - ainsi qu'au Comité directeur du PISA.