Des plans explosifs pour fermer des milliers de classes d'école à l'étude au ministère de l'Education nationale

Des plans explosifs pour fermer des milliers de classes d'école à l'étude au ministère de l'Education nationale De nombreuses classes pourraient fermer dans les années à venir, compte tenu de la diminution du nombre d'élèves. Plusieurs scénarios sont envisagés par les services du ministère de l'Education nationale.

Alors que les enseignants militent toujours pour de meilleures conditions de travail et un salaire plus élevé, des classes pourraient fermer dans les années à venir. Un rapport, commandé par Matignon fin 2023, a été réalisé dans la "revue de dépenses" par l'inspection générale des finances et l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche, des services dite "interministériels". Ce rapport, rédigé pour la "revue de dépenses" en avril a été rendu public en ce mois de septembre. Il propose des "modélisations de répartition des moyens de l'enseignement scolaire en tenant compte des caractéristiques des écoles et des établissements mais aussi des évolutions démographiques à horizon 2027".

Cette étude met en avant l'importance de prendre en compte la diminution progressive du nombre d'enfants par génération. "Les effectifs scolaires ont diminué de 350 000 élèves entre 2017 et 2023 alors que les effectifs de l'enseignement supérieur ont crû de 245 000 étudiants entre 2017 et 2022", précise le rapport. Cela est notamment lié à une baisse du nombre de naissances, tendancielle depuis quelques années et qui devrait se perpétuer. Il est alors estimé que d'ici à 2028, il y aura 500 000 élèves en moins. "Les perspectives démographiques à court et moyen terme peuvent justifier une réduction des moyens d'enseignement nécessaires, à politique éducative constante", ajoute le rapport.

Trois scénarios sont alors envisagés. Le premier vise à "identifier et corriger les classes à effectifs trop réduits sans création de classes à effectifs trop importants", grâce à une comparaison du taux d'encadrement dans des établissements de catégorie similaire. Cela reviendrait à fermer des classes au sein d'un même établissement en répartissant les élèves dans d'autres classes, permettant ainsi la fermeture de 300 à 600 classes. 

Le second levier concerne le dédoublement des classes dans des établissements en REP ou REP+, notamment sur des niveaux de CP et CE1. Ce dispositif assure un effectif de maximum 12 élèves par professeur. Le plan envisage de faire monter ce seuil entre 13 et 17 élèves, occasionnant la fermeture de 117 à 2359 classes. Cette proposition fait suite au constat que "l'effet positif sur les apprentissages du seuil de 12 élèves aujourd'hui mis en œuvre en CP et CE1 ne fait pas l'objet d'une appréciation convergente dans la littérature consacrée au sujet", d'après le rapport.

Enfin, la troisième hypothèse s'appuie sur une "adaptation du maillage territorial des écoles", soit un ajustement de l'offre éducative aux besoins des différents territoires. Il s'agirait d'identifier certaines écoles dont tous les élèves "pourraient être accueillis dans une école du même secteur à moins de 20 minutes de temps de trajet en voiture", assurant que les élèves obtiendront une "offre scolaire équivalente". Une méthode plus radicale puisque cela correspondrait à la fermeture d'établissements entiers. Cela peut concerner 1925 écoles, soit 4% des établissements. Ces différentes pistes sont "à disposition du ministère de l'Education nationale" et doivent être confrontées avec "les réalités de terrain". Même s'ils sont consultés et à l'étude, rien n'indique à ce stade qu'ils seront suivis. Mais le nouveau gouvernement a aussi en ligne de mire la nécessité de réduire considérablement les dépenses publiques pour les 5 prochaines années.