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Une thèse encore incertaine

Qui a mené l'attaque contre le bus des salariés français de la DCN en 2002 à Karachi et pourquoi ? Si la piste d'une vengeance des officines pakistanaises est la plus suivie aujourd'hui, elle est néanmoins mise en cause par deux éléments contradictoires. D'abord, l'essentiel des commissions liées au contrat Agosta aurait bel et bien été versé aux autorités pakistanaises. Ce sont en effet essentiellement les commissions versées aux intermédiaires, présentés dans ce dossier, qui ont été sabrées par Jacques Chirac en 1996. Le mobile des représailles pakistanaises semble donc fragile. Ensuite, l'attentat de Karachi a eu lieu en mai 2002, soit six ans après le blocage desdites commissions. Un écart de timing étrange qui semble encore une fois dissocier les deux événements.

L'autre affaire Clearstream

Instruit depuis la rentrée 2010 par Renaud Van Ruymbeke, le volet financier de l'affaire Karachi a soudainement donné lieu à une impressionnante tornade médiatique. Notamment depuis l'audition de Charles Million, ministre de la Défense entre 1995 et 1997 et " convaincu " de l'existence de rétrocommissions. Un seul précédent peut être observé en la matière ces dernières années : l'affaire Clearstream. Et il faut reconnaitre que le dossier Karachi compte de nombreux points communs avec sa "grande sœur ".

En premier lieu, le juge Van Ruymbeke, qui fut lui-même chargé de l'enquête sur les frégates de Taïwan, à l'origine du scandale des faux listings de la banque luxembourgeoise. Comme dans le dossier Clearstream, l'affaire Karachi met aussi progressivement en exergue la rivalité entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, fille du duel Chirac-Balladur de 1995. Quinze ans après la présidentielle de 1995 et huit ans après l'attentat qui a coûté la mort de 15 personnes au Pakistan, elle constitue en tout cas le troisième scandale politico-financier du quinquennat de Nicolas Sarkozy après les affaires Clearstream et Bettencourt .

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