Evry : le viol d'une ado, digne d'Orange Mécanique, devant le tribunal
[Mis à jour le 23 octobre à 10h54] Le procès s'est ouvert ce lundi 19 octobre à huis clos. La cour d'Assises des mineurs d'Evry juge un jeune homme pour des faits d'une rare violence survenus le 30 mars 2014. Ce jour-là, le suspect, âgé de 17 ans, a agressé avec trois autres mineurs une jeune fille de 18 ans. La victime, extrêmement choquée par ce qui lui est arrivé, a déjà raconté son clavaire à la police, comme le rapporte Le Parisien : tard dans la nuit, vers 1 heure du matin, en sortant de la gare RER à la station Evry-Couronnes, elle est prise à partie par quatre jeunes hommes, qui lui volent son téléphone, puis la violentent. Durant plusieurs heures, elle sera violée à plusieurs reprises. La jeune femme a décrit des scènes insoutenables : durant la nuit, dans un parc, les adolescents la frappent à coups de bâton, lui urinent au visage, la sodomisent, la rouent de coups pour la voir saigner. Avant de la relâcher, ils la menacent de mort si elle parle à la police.
Le jeune garçon jugé ce lundi, considéré comme le meneur, a déjà été condamné par le tribunal pour enfants d'Evry, à quatre ans de prison dont deux avec sursis, pour avoir violé, à 15 ans, un enfant de 13 ans avec un embout d'extincteur. Il encourt désormais 20 ans de réclusion, mais bien davantage si l'excuse de minorité est levée par les juges, au vu de la gravité des faits. Si c'est le cas, le jeune homme risque la perpétuité. Durant l'enquête, l'adolescent a assuré qu'il n'avait pas prémédité son geste, mais que "la bête s'est réveillée en lui". Ces complices, âgés de 13 et 15 ans, déjà jugés par le tribunal pour enfants, ont été condamnés à 5, 6 et 7 ans de prison.
Mise à jour : Le 21 octobre, la cour d'assises a condamné le jeune homme à 30 ans de réclusion criminelle, l'excuse de minorité ayant été écartée. La peine est assortie d'un suivi sociojudiciaire de 20 ans comprenant une obligation de soin. "Le procès a été éprouvant mais il fait partie du travail de reconstruction. Il était important qu’il soit déclaré coupable et que notre fille soit reconnue comme victime" a confié le père de la jeune victime dans des propos rapportés par Le Parisien.