Ardennes : mis en prison, un agent de la DGSI soupçonné de viol

Ardennes : mis en prison, un agent de la DGSI soupçonné de viol ARDENNES - Un responsable de la DGSI des Ardennes a été mis en examen ce mercredi pour viol. Le dossier judiciaire est lourd, faisant mention de détention d'images pédopornographiques.

Déjà sous le coup d'une enquête depuis le 21 juin, le directeur départemental de sécurité intérieure en poste à Charleville-Mézières est à présent mis en examen pour viols sur mineure et détention d'images pédopornographiques. Le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, a annoncé mercredi 26 juin son incarcération. Une jeune femme d'une vingtaine d'années avait déposé plainte à Reims le 5 avril pour des faits de "viols et agressions sexuelles subis lorsqu'elle avait 17 ans", a indiqué le procureur. Selon la jeune femme, elle a rencontré ce policier en 2015 "pour des motifs strictement professionnels". Il aurait "abusé d'elle à trois reprises", "dans son bureau" ainsi qu'à l'occasion "d'une virée en forêt" courant 2016. Le procureur confirmait des informations révélées par le journal local L'Ardennais.

Le commandant de la DGSI reconnaît des "attouchements" "consentis"

Le commandant de la DGSI, âgé de 57 ans, a été placé en garde à vue jeudi dernier. Il "a reconnu avoir réalisé des attouchements de nature sexuelle sur la plaignante, à plusieurs reprises", mais "toujours de manière consentie" affirme-t-il. L'Ardennais le décrit comme un "expert de la radicalisation, au professionnalisme reconnu de tous" malgré des méthodes "décrites comme "atypiques". Il serait bien entré en contact avec la jeune femme dans le cadre de ses fonctions. Son accusatrice aurait en effet à l'époque été identifiée "en voie de radicalisation à un stade avancé" et faisant "l'objet d'une surveillance de la DGSI". Sportif et parlant couramment l'arabe, le suspect travaillait au projet de déradicalisation financé par le ministère de l'Intérieur en lien avec la préfecture. L'enquête interne de la DGSI est pour l'instant loin d'être terminée et peu d'informations ont été communiquées. Il est possible que les faits de compromission et de violation du secret défense pour lesquels il était déjà inquiété puissent avoir un lien avec l'affaire de viol sur mineure.

Images pédopornographiques, violation du secret défense : de nombreuses circonstances aggravantes

Le commandant de la DGSI encourait déjà cinq ans de prison et une radiation de la police pour violation du secret défense. Il aurait en effet permis à plusieurs jeunes filles qu'il suivait dans le cas de leur désendoctrinement d'avoir d'avoir accès à des informations classées confidentielles, notamment aux bureaux de la DGSI à Charleville-Mézières. De plus, les premières investigations sur les ordinateurs et téléphones lui appartenant auraient mis en évidence "de très nombreuses connexions sur des sites internet pédopornographiques" et un "téléchargement massif d'images à caractère pédopornographique parfaitement explicites", a déclaré le procureur de la République.

Au total, le commandant de la DGSI des Ardennes a été mis en examen samedi 22 juin pour "viols par personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions", "agressions sexuelles", "consultation habituelle de sites pédopornographiques" et "détention d'images pédopornographiques", et a été placé en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet. Il risque notamment 20 ans de réclusion criminelle pour les faits de viols.