Christine et Jean-Marie Villemin : après la mort de Grégory, de nombreuses épreuves

Christine et Jean-Marie Villemin : après la mort de Grégory, de nombreuses épreuves Le nom du coupable ne sera sans doute jamais connu. Depuis 1984, les parents du petit Grégory, Jean-Marie et Christine Villemin, cherchent en vain des réponses, sans succès. Des bouleversement au cœur de la série "Une affaire française", diffusée sur TF1 ce lundi 4 octobre 2021.

[Mis à jour le 4 octobre 2021 à 22h51] C'est l'un des plus célèbres cold case en France. Cette affaire non-résolue a bouleversé la France, et pour la famille du petit Grégory, c'est une véritable tragédie. Depuis 1984, Jean-Marie et Christine Villemin vivent dans l'inconnue, avec ce vide qui ne leur permet toujours pas de connaître le nom du meurtrier qui a tué, ligoté et jeté dans la Vologne leur fils Grégory, âgé de 4 ans. De nombreuses hypothèses ont été formulées, plusieurs membres de la famille suspectés, dont la mère, Christine. Une période délicate retracée dans l'épisode 5 de la série " Une affaire française ", diffusé ce lundi 4 octobre 2021 sur TF1 à 21h05. D'autres suspicions se sont portées sur Bernard Laroche, le cousin de Jean-Marie, qui l'a assassiné en 1985. De la douleur à la prison, entremêlés de questions et de rebondissements en tout genre, les époux Villemin ont affronté de nombreuses épreuves en quarante ans.

Rapidement après la découverte du corps de Grégory en 1984, les regards sont tournés vers un homme : Bernard Laroche. Il est vite mis en cause par Muriel Bolle, avant que cette dernière ne se rétracte. Trop tard pour Jean-Marie Villemin, persuadé de sa culpabilité. En 1985, le père de Grégory abat son cousin à bout portant et est condamné en 1993 à cinq ans de prison, dont un avec sursis. Mais ce n'est pas la seule épreuve douloureuse pour le couple. En 1985, Christine Villemin, enceinte, doit être hospitalisée d'urgence. 

En 1985, Christine Villemin a également fait un séjour, bien plus court, en prison. Elle est accusée d'être le " corbeau ", auteur de la lettre anonyme revendiquant le meurtre de Grégory. Mais après 10 jours sous les verrous et une grève de la faim, elle est libérée, bénéficiant par la suite d'un non-lieu. Et si l'incarcération de la mère a été d'une courte durée, l'accusation du corbeau a été plus que bouleversante pour elle. Enceinte de jumeaux au moment où elle apprend les faits, elle finit par perdre l'un des enfants. En 1985, après une hospitalisation douloureuse, leur fils Julien finit par voir le jour. Il sera suivi d'Emelyne, en 1990 ; et Simon en 1998. Mais la Vologne est désormais bien loin du quotidien des époux, qui se sont installés en région parisienne. C'est plus précisément dans le département de l'Essonne, au sud de la capitale, qu'ils ont posé leurs valises. Selon Marie-Claire, en 2014, Christine Villemin travaillait à mi-temps dans une maison d'édition et s'occupait des abonnements alors que Jean-Marie Villemin s'était reconverti dans l'immobilier en attendant d'être à la retraite.

Comment les parents du petit Grégory ont réagi à la série de TF1

Lors de la réalisation de cette mini-série, les parents du petit Grégory ont-ils été approchés par les réalisateurs ? "Il n'y a eu aucune démarche de la part de TF1, de la production, ni de quiconque, que ce soit vis-à-vis de Christine et Jean-Marie Villemin directement, ou de notre équipe d'avocats. Nous n'avons pas participé, nous n'avons pas vu la série, nous sommes devant le fait accompli. Maintenant, nous n'avons pas vu la fiction, donc nous attendons de voir", a répondu une des avocates du couple, Me Marie-Christine Chastant-Morand, interrogée par Télé-Loisirs.

"Si on demande à une personne, il faut demander à tout le monde et cela risquait d'entraver la liberté de création et la liberté de point de vue", a répondu de son côté la productrice Aimée Buidine. Et d'ajouter : "Il y a une liberté de création, dans la mesure où on ne se place pas en juge et qu'on ne diffame personne."

Un drame et une curiosité publique incessante

Les époux Villemin ont toutefois toujours souhaité préserver leur vie privée et ont évité, durant plus de trois décennies, de s'exposer dans les médias, malgré les nombreux rebondissements de l'affaire. Le drame de leur vie est pourtant devenu l'un des faits divers les plus commentés : documentaires, livres, récits, émissions spéciales... Le meurtre du petit Grégory est entré dans l'inconscient collectif comme un événement aussi tragique que public. En 2020 déjà, Netflix avait consacré un documentaire sur cette affaire familiale. Les Villemin avaient déjà refusé de répondre aux sollicitations des producteurs, mais certains des avocats avaient accepté de témoigner.

Mais cette fois, le manque de sollicitation ne passe pas. Dans les colonnes du Parisien, le couple Villemin, à travers la voix de leur avocate Marie-Christine Chastant Morand, a fait part de sa "stupeur" de ne pas avoir été sollicité, alors que la diffusion d'une telle fiction peut constituer un moment éprouvant. "Je comprends très bien que Christine et Jean-Marie Villemin n'aient pas envie de voir cette série, qu'ils redoutent de revenir sur cet épisode traumatique de leur vie. Mais ce n'est pas à charge. J'ai voulu rendre la genèse d'un déraillement, qui a privé de justice des gens confrontés au plus grand drame au monde : perdre un enfant", se justifie le scénariste et producteur Jérémie Guez, au Parisien.

Auprès de franceinfo, Aimée Buidine donne des explications supplémentaires : "Au-delà du fait divers, c'est un fait de société. Ça parle du déferlement médiatique, des erreurs de la justice. Il y a des humains derrière ce drame et c'est ce qu'on voulait montrer. On ne se positionne pas sur le plan judiciaire. [...] Si on rencontrait certains protagonistes, il aurait fallu tous les rencontrer. On a fait ce choix de ne rencontrer personne et de prendre de la distance. On traite cette affaire sans préjugés."