Enseignante agressée à Combs-la-Ville : le lycéen condamné ira-t-il en prison ?

Enseignante agressée à Combs-la-Ville : le lycéen condamné ira-t-il en prison ? COMBS LA VILLE. Cinq jours après qu'une professeure a été violemment jetée à terre dans un lycée de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), l'adolescent mis en cause a été traduit en justice et condamné mercredi 13 octobre 2021. Ira-t-il en prison ?

[Mis à jour le mercredi 13 octobre à 18h58] Après le buzz, le temps de la justice. Mercredi 13 octobre 2021, le lycéen qui avait violemment jeté à terre une enseignante du lycée Jacques-Prévert de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) a comparu devant le tribunal correctionnel de Melun. Le jeune homme, dont l'acte de violence avait été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, avait été placé en garde à vue lundi 11 octobre au soir. Il a finalement été condamné par la justice pour son geste. Tout juste majeur, il a écopé d'une peine de cinq mois de prison avec sursis probatoire de deux ans. Il n'ira donc en prison que s'il réitère un geste similaire dans la période donnée. Il devra également effectuer 140 heures de travail d'intérêt général ainsi qu'un stage de citoyenneté. A cela s'ajoute également une obligation de se former, de passer son baccalauréat et une obligation de se soumettre à des soins psychologiques. Enfin, il devra indemniser la victime et n'aura plus le droit d'entrer en contact avec elle. 

Pendant son audience, le lycéen a exprimé des regrets face à son propre comportement : "Je trouve ça honteux", avait-il alors déclaré, selon L'Indépendant. De leur côté, les deux mineurs ayant diffusé la scène sur les réseaux sociaux (ce qui constitue un délit) sont toujours en cours de déferrement au parquet de Melun. Selon l'article 226-1 du code pénal, ils sont passibles d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende.

Pour rappel, ce vendredi 8 octobre, un élève du lycée Jacques Prévert (Combs-la-Ville) souhaitant quitter sa salle de classe avait violemment projeté son enseignante à terre. La professeure essayait alors de dissuader l'étudiant de partir, en retenant la porte fermée et en l'intimant de ne "pas la toucher". La scène, filmée par un autre élève, avait été diffusée sur les réseaux sociaux. Des sanctions avaient rapidement été prises à l'encontre de l'élève qui avait projeté son enseignante à terre : il avait immédiatement été "interdit d'accès à l'établissement à titre conservatoire".

Enseignante agressée : la réponse de l'académie de Créteil

En réaction, l'académie de Créteil avait indiqué dans un communiqué que, "conformément à la politique de fermeté suivie par l'Education nationale dans ces circonstances", "un dépôt de plainte [allait] être rapidement effectué". "L'élève [...] s'expose à de lourdes sanctions disciplinaires. Un conseil de discipline va être convoqué", avait alors précisé l'académie. L'institution rappelait enfin que "l'académie de Créteil réaffirm[ait] sa solidarité envers tous ses enseignants. Aucune menace ou agression, physique ou verbale, à leur encontre ne peut être tolérée".

Par ailleurs, l'enseignante agressée, âgée de 66 ans, bénéficie de la "protection fonctionnelle", dispositif assurant la prise en charge des fonctionnaires victimes d'agression en raison de leurs fonctions. L'académie de Créteil a précisé qu'elle était accompagnée sur le plan psychologique.

L'agression de Combs-la-Ville très commentée

Sur Twitter, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a dénoncé des "faits inacceptables". Le maire de la ville, Guy Geoffroy, qui a contribué à fonder le lycée Jacques Prévert, a encouragé le conseil de discipline à "la plus grande fermeté à l'égard de cet élève", qui a eu un comportement "totalement inacceptable". Interviewé par BFMTV, il a souligné que le lycée de Combs-la-Ville où est inscrit l'étudiant "n'est pas un établissement qui défraie la chronique, fort heureusement. C'est un bon établissement."

Egalement interviewé par BFMTV, le président du Syndicat national des lycées, collèges et écoles du supérieur (SNALC), Jean-Rémi Girard, a souligné qu'il souhaitait que l'élève filmé fasse également l'objet de sanctions. Il a affirmé que ce genre de comportements "peut arriver à peu près n'importe où", donnant l'exemple d'un incident survenu le jeudi précédent, où une élève âgée d'environ 9 ans aurait "[roué] de coups" une "collègue de CE2, à Brunois".

La directrice des services de l'Education nationale de la Seine-et-Marne, Valérie Debuchy, s'est rendue ce lundi 11 octobre sur place pour échanger avec l'équipe pédagogique du lycée. Le recteur de l'académie, quant à lui, a condamné avec "la plus grande fermeté cet acte isolé", renouvelant son "soutien plein et entier" à l'ensemble de l'équipe du lycée Jacques Prévert.