Assassinats à Douvres (Ain) : quelles étaient les intentions de l'auteur du quintuple meurtre ?

Assassinats à Douvres (Ain) : quelles étaient les intentions de l'auteur du quintuple meurtre ?

DOUVRES. Au lendemain du quintuple meurtre commis à Douvres (Ain), le parquet de Bourg-en-Bresse a précisé les premiers éléments de l'enquête. Si le mobile du forcené est encore inconnu, son profil et ses intentions vis-à-vis des forces de l'ordre se précisent.

[Mise à jour le 22 juillet à 7h15] Le choc est toujours grand à Douvres, dans l'Ain, jeudi 21 juillet 2022, au lendemain de l'assassinat de cinq personnes dans une maison, dont trois enfants. Alors que l'auteur des faits a été abattu par les forces de l'ordre, l'enquête débute pour tenter de déterminer les raisons qui ont poussé l'assassin à passer à l'acte. "Nous ignorons tout des motivations du meurtrier et des raisons qui l'ont poussé à commettre un quintuple meurtre", a confié le procureur de la République de Bourg-en-Bresse le 21 juillet sur l'antenne de BFMTV. Les enquêteurs n'ont pour le moment trouvé aucun indice témoignant d'un conflit entre les membres de cette famille ou d'une crise de démence du forcené au moment des faits. En revanche, le procureur Christophe Rode a assuré que le mis en cause d'une vingtaine d'années "voulait en découdre avec les gendarmes" . Les protections que portaient le forcené et son armement - un fusil dont le modèle reste encore à définir et un sabre - "confirment que l'auteur des faits était déterminé [...] et qu'il n'était absolument pas dans l'état d'esprit de se rendre et de s'expliquer" selon le parquet. Une volonté également retranscrite dans le déroulé des faits énoncé par le procureur. Lors de l'intervention des gendarmes du GIGN, le tueur touché par un tir de taser a continué à avancer avec un air "menaçant' vers les enquêteurs malgré les sommations de rester immobile. 

Outre le souhait de l'auteur du quintuple meurtre de se confronter aux gendarmes, l'enquête n'a permis de déterminer ni le mobile du tueur, ni le déroulé des meurtres. De premiers éléments ont tout de même déjà permis d'établir le profil d'un homme qui n'habitait pas le village dans lequel s'était installée la famille depuis un an.

Cinq personnes tuées à Douvres

Mardi 19 juillet, en début de soirée, un homme s'est retranché dans une maison à Douvres, dans l'Ain, à 60 km au nord-est de Lyon. Il a alors pris en otage au cinq personnes qui étaient également présentes dans le domicile. Les gendarmes sont ensuite alertés en début de soirée par un appel téléphonique. Il s'agit d'un homme d'une vingtaine d'année, qui indique qu'il vient de tuer cinq personnes. Christophe Rode, procureur de la République, précise que plus de 100 gendarmes et enquêteurs sont mobilisés.

La prise d'otage a duré toute la nuit, ainsi que toute la matinée. Le GIGN a été envoyé sur place en début de journée, vers 7 heures, selon les informations recueillies par Le Figaro, tandis que des coups de feu auraient été entendus durant la matinée, selon des témoins cités par les journaux locaux. Après avoir tenté de mener des négociations, en vain, le GIGN a donné l'assaut à la mi-journée, abattant le dernier membre vivant présent dans le domicile, l'auteur présumé des faits. Lorsqu'ils ont pénétré dans la maison, les membres du GIGN ont découvert l'homme enfermé dans la salle de bain muni d'un katana, un sabre japonais. Après plusieurs sommations, et tandis que l'homme pointait ses armes en direction des gendarmes, le GIGN a été contraint d'ouvrir le feu, précise le procureur de la République, Christophe Rode, dans un communiqué mercredi soir.

Qui sont les cinq personnes tuées ? 

Selon des informations du maire de Douvres, recueillies par France info, les cinq personnes tuées sont toutes issues d'une même famille. Il s'agit d'un couple et de ses trois enfants : deux filles de 17 et 15 ans, ainsi qu'un jeune garçon de 5 ans. La famille habitait à Douvres depuis un an.

Qui est le preneur d'otage tué ?

C'est donc bien un fils qui a décimé toute une famille avant de trouver la mort, à Douvres (Ain), mercredi 20 juillet. Il s'agissait d'un jeune hommage âgé de 22 ans, prénommé Mathieu selon Le Progrès. Il serait le fils de l'homme faisant partie des victimes, né d'une première union. Selon la gendarmerie, le tueur était atteint de troubles psychiatriques et était "déterminé" selon les éléments communiqués par le parquet. L'auteur des faits ne vivait pas dans cette maison, habitée par, a priori, son père, sa compagne (qui n'était pas sa mère) ainsi que trois enfants, dont le lien familial n'a pas encore été précisé. Le jeune homme s'était retranché dans une pièce avec un sabre et un fusil, selon ce même communiqué. L'homme pointait ses armes en direction du GIGN, ce qui a poussé les gendarmes à ouvrir le feu.

Quel est le mobile du meurtrier ?

Le mobile de l'auteur du quintuple meurtre est encore inconnu des enquêteurs et cela pourrait demander plusieurs jours d'enquête avant de pouvoir découvrir les raisons qui ont poussé l'homme d'une vingtaine d'années à tuer cinq personnes, un couple et deux enfants. "On ne sait pas s'il y avait un conflit entre les membres de cette famille et le meurtrier ou s'il a été pris d'une crise de démence au moment des faits", a précisé le procureur de la République de Bourg-en-Bresse au sujet du forcené le 21 juillet sur BFMTV. Christophe Rode a souligné qu'aucune lettre laissée sur place n'expliquait les raisons des actes commis par le meurtrier.

La seule motivation connue du mis en cause est celle de vouloir "combattre les gendarmes". Une hypothèse confirmée par plusieurs éléments listés par le parquet : le tueur porté un gilet par balle et des protections confectionnées par ses soins aux bras et aux jambes et été armé d'un sabre et d'une arme à feu lors de l'intervention des gendarmes du GIGN. Le forcené a également laissé un mot à l'attention des forces de l'ordre indiquant qu'il les attendait et précisant par ailleurs l'emplacement de deux corps des membres de la famille qu'il venait de tuer.

Comment se sont déroulés les faits ?

Comme pour les motivations du mis en cause, le déroulé de la prise d'otage et des cinq meurtres n'est pas encore déterminé. En revanche, le scénario de l'intervention des membres du GIGN est lui fixé. Le procureur de la République a expliqué le 21 juillet que le forcené a lui-même appelé la gendarmerie pour prévenir des meurtres qu'il venait de commettre. L'appel a permis aux enquêteurs de localiser la possible scène de crime et de sécuriser tous les lieux alentours. Les gendarmes du GIGN ne sont intervenus que le lendemain et ont pénétré les lieux après des tentatives infructueuses de négociations. "Le mis en cause a refusé le dialogue par téléphone ou en direct", a souligné le parquet. Sur place, les forces de l'ordre ont découvert le tueur "réfugié dans une petite pièce" lourdement protégé et armé. Après les premières sommations, les gendarmes ont "tiré avec le taser pour tenter de maitriser l'individu qui a continué à s'avancer vers eux avec un air "menaçant". C'est là, et après une seconde salve de sommations, que le GIGN a ouvert le feu et blessé le mis en cause "qui n'a pas pu être réanimé par les services de secours présents à proximité". Ce n'est qu'après cette intervention que les enquêteurs ont découvert les cinq corps dont deux aux emplacements renseignés par le mis en cause sur un bout de papier laissé sur la scène de crime.