Michel Aupetit suspecté d'agression sexuelle : qui est la potentielle victime ?

Michel Aupetit suspecté d'agression sexuelle : qui est la potentielle victime ? MICHEL AUPETIT. L'ancien archevêque de Paris fait l'objet d'une enquête préliminaire pour "agression sexuelle sur personne vulnérable".

[Mise à jour le 4 janvier 2023 à 10h35] L'Eglise à nouveau dans la tourmente ? Ce mardi 3 janvier 2023, le parquet de Paris a confirmé l'information de BFMTV selon laquelle Michel Aupetit, ancien archevêque de Paris, fait l'objet d'une enquête préliminaire pour "agressions sexuelles sur personne vulnérable". Le dossier est ouvert depuis fin novembre, selon la chaîne d'information, qui explique que le parquet a ouvert une enquête à la suite de la réception d'un signalement, en provenance du diocèse de la capitale, confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes.

Selon les éléments recueillis par BFMTV, Michel Aupetit est suspecté d'avoir eu une liaison avec une personne qualifiée de "vulnérable" et qui faisait l'objet d'une protection judiciaire, dans un cadre qui contreviendrait à la loi. Selon une source bien informée citée par l'AFP, les enquêteurs ont pour principal élément un "échange de mails" qui laisse entendre que l'ancien archevêque, âgé aujourd'hui de 71 ans, et cette femme ont eu une relation sexuelle. Cette personne, qui n'a pas déposé de plainte, n'a pas été interrogée, pas plus que Michel Aupetit.

Ce dernier a d'ailleurs réagi aux révélations de presse, avec stupéfaction, via son avocat. Me Jean Reinhart a indiqué au Monde que l'ancien archevêque regrettait la tournure que prenait cette information : "Mon client apprend par la presse qu'un signalement aurait été fait par le diocèse, or l'évêché ne l'a jamais interrogé sur ce point. Il est donc encore plus surpris d'apprendre que le parquet de Paris a ouvert une enquête dont il ignorait tout. M. Aupetit ne voit pas davantage qui pourrait être cette femme, jamais personne ne s'étant plaint du moindre geste déplacé de sa part".

Qui est la victime présumée ? 

Peu d'informations ont fuité sur l'identité de la victime présumée. Mardi 3 janvier en fin de soirée, Le Monde affirmait pour sa part qu'il s'agissait, selon ses sources, d'une femme majeure, confirmant au passage que celle-ci ferait l'objet d'une mesure de protection judiciaire. Toujours selon Le Monde, l'ouverture de l'enquête aurait été motivée non pas par la nature des rapports sexuels supposés, mais bien par la vulnérabilité de cette femme. L'enquête aurait ainsi pour objectif de confirmer qu'elle était bien consentante.

Rappelons que les soupçons des enquêteurs n'ont fait émerger dans ce dossier que des hypothèses : Michel Aupetit est présumé innocent, la procédure en cours a été lancée en vue d'effectuer des vérifications sur la relation entretenue entre l'homme d'église et sa correspondante.

La santé mentale de la victime présumée en cause ?

À noter que selon les premiers éléments transmis, la précision de "personne vulnérable" indique qu'il ne s'agit pas d'un signalement classique. La loi caractérise cette qualification. Il s'agit, selon l'article 433-4 du Code pénal, d'un "mineur ou une personne qui n'est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d'une maladie, d'une infirmité, d'une déficience physique ou psychique ou d'un état de grossesse". 

Par ailleurs, BFM TV mentionne une "protection judiciaire" dont fait l'objet la victime présumée. Un statut accordé aux personnes dont "la maladie, le handicap, l'accident peuvent altérer [leurs] facultés et [les] rendre incapables de défendre [leurs] intérêts". La personne concernée peut alors être placée sous tutelle ou curatelle. Des descriptions qui corroborent les dires de l'AFP qui, selon sa source au parfum de l'affaire, évoquent une santé mentale de la victime présumée qui doit être analysée, laissant entendre que la personne n'aurait pas toutes ses facultés de discernement.

En 2021, suite à un article du Point sur une possible liaison entre le prélat et une femme, Michel Aupetit avait reconnu avoir eu un comportement "ambigu, laissant sous-entendre l'existence d'une relation intime et de rapports sexuels" avec une personne, qui n'est pas celle évoquée dans l'enquête préliminaire. Le diocèse l'avait soutenu, mais ces allégations avaient poussé l'archevêque de Paris à remettre sa démission au pape François.