Mort d'un principal à Lisieux : les deux jeunes interpellés mis en examen

Mort d'un principal à Lisieux : les deux jeunes interpellés mis en examen L'enquête sur la mort "suspecte" du principal d'un collège de Lisieux patine. Ni l'autopsie, ni l'interpellation de deux jeunes pour leur effraction du bâtiment, n'ont permis de comprendre ce décès pour le moment.

[Mis à jour le 17 août à 11h50] Pourquoi Stéphane Vitel, principal du collège Pierre-Simon de Laplace à Lisieux, dans le Calvados, a été retrouvé mort dans son bureau ? Cette mort a été qualifiée de "suspecte" par les enquêteurs.  Malgré la présence de blessures et d'un large hématome sur le visage de cet homme, le mystère reste entier sur les causes de ce décès. L'autopsie de ce principal n'a pas permis d'éclaircir cette affaire et deux potentiels suspects ont été mis hors de cause. 

Les deux personnes concernées sont un mineur âgé de 17 ans et un adulte de 19 ans. Selon le communiqué du procureur de Caen, Joël Garrigue, ils ont admis avoir pénétré dans l'établissement en fracturant une porte. Cependant, ils affirment avoir quitté les lieux avant l'arrivée de Stéphane Vitel, le directeur. Cette version est appuyée par l'analyse des données téléphoniques de l'un des individus.

L'autopsie du principal n'a pas éclairé les enquêteurs

Si la piste de l'arrêt cardiaque avait été avancée dans un premier temps, la disparition du fonctionnaire est désormais qualifiée de "mort suspecte". La police judiciaire de Caen a été saisie. Une enquête judiciaire a été ouverte , comme l'a annoncé Joël Garrigue. L'autopsie de Stéphane Vitel "n'a pu ni exclure l'intervention d'un tiers ni établir avec certitude une cause naturelle du décès" et les analyses complémentaires ont été requises, avait annoncé en début de semaine le parquet. "La présence d'un œdème pulmonaire associé à une pathologie cardiovasculaire ancienne a priori qui n'aurait pas été traitée", a tout de même été précisé.

Une information judiciaire "contre X" a été ouverte par Joël Garrigue pour "savoir si le décès est le résultat d'un meurtre ou de circonstances ou de causes naturelles ". Le procureur de Caen a précisé que : "on ne peut pas exclure la présence d'une tierce personne, mais nous n'avons pas d'éléments." Les résultats des analyses du corps de Stéphane Vitel seront donc extrêmement cruciales pour la progression de l'enquête.

Que s'est-il passé à Lisieux ?

Selon les autorités, aucune arme n'a été découverte sur les lieux. La chronologie des événements entre le déclenchement de l'alarme et la découverte de Stéphane Vitel, le principal du collège Pierre-Simon de Laplace, gisant au sol à 6h50 par sa fille, reste inconnue. Stéphane Vitel, en compagnie de sa famille,  partait en vacances tôt le vendredi matin. Cependant, il a été alerté de l'activation de l'alarme de sécurité au collège où il travaillait. Il a donc fait demi-tour pour vérifier la raison de cette alarme. Alors qu'il pénétrait dans l'établissement, sa famille l'attendait dans la voiture.

Après un certain temps, ils ont commencé à s'inquiéter de son absence. "On a trouvé que c'était long. Ma fille s'impatientait, elle est allée voir et elle l'a trouvé étalé par terre... Je suis sûre qu'il s'est fait agresser, un coup à la tête je crois", a témoigné Jeanne Mailhos Vitel, expliquant également avoir vu une voiture "partir en trombe" avant d'entrer dans le collège. "Il y avait de la lumière dans une fenêtre du collège donc il y a eu une intrusion", a-t-elle poursuivi. Les services d'urgence ont été contactés vers 7h00, mais malheureusement, ils n'ont pas réussi à sauver Stéphane Vitel.

Les deux jeunes mis en examen étaient-ils dans le collège lors de la mort du principal ?

Les deux individus interpellés le mercredi 16 août ont été mis en examen pour intrusion et dégradations de biens.  Le parquet de Lisieux a précisé que les deux jeunes ne se trouvaient pas dans l'établissement quand le principal du collège est arrivé.  L'avocat du mineur interpellé a souligné sur BFMTV que "les éléments de l'enquête permettent de dire" que son client "n'était pas dans l'établissement au moment où le proviseur y était". Ce jeune homme de 17 ans s'était présenté de lui-même au commissariat alors que son ami de 19 ans a été interpellé deux jours plus tard.

Les deux jeunes ont affirmé avoir quitté le collège lorsqu'ils ont entendu du "bruit" au sein du bâtiment. Leur effraction dans le bâtiment a poussé le parquet a les mettre en examen pour "intrusion dans l'enceinte d'un établissement scolaire" et "dégradation en réunion de biens d'utilité publique".