Abdelsalem L. : l'assaillant de l'attentat de Bruxelles abattu par la police, que sait-on de lui?

Abdelsalem L. : l'assaillant de l'attentat de Bruxelles abattu par la police, que sait-on de lui? Abdelsalem L. est l'auteur de la fusillade à Bruxelles survenue le 17 octobre et revendiquée comme un acte terroriste. L'homme en situation irrégulière était connu de la police pour des faits graves, mais sa radicalisation n'avait pas été décelée.

Il a semé la terreur dans les rues de Bruxelles. Abdelsalem L. est l'auteur de la fusillade survenue dans le centre de la capitale belge, dans la soirée du lundi 16 octobre. Après une fuite de plusieurs heures, l'homme de 45 ans a été retrouvé et interpellé à Schaerbeek. Blessé par balle lors de son arrestation, il est décédé à l'hôpital dans la matinée du mardi 17 octobre a fait savoir le parquet fédéral.

L'assaillant de Bruxelles est mort sans avoir pu expliquer son geste, mais le caractère terroriste de l'attaque qu'il a perpétrée ne fait nul doute. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, un homme ressemblant et se présentant comme l'auteur de l'attaque a revendiqué l'attentat, fait part de son appartenance à l'Etat islamique et s'est vanté d'avoir tué "trois Suédois" au nom de l'islam. La vidéo, qui n'est plus disponible en ligne, est en cours d'authentification. Mais certains faits concordent, l'attaque a effectivement fait trois victimes de nationalité suédoise, deux sont mortes et une autre est gravement blessée. Et la volonté de s'en prendre à la communauté suédoise explique pourquoi l'assaillant a agi le soir du match de football ente les équipes de Belgique et de Suède au stade du roi Baudouin.

La radicalisation d'Abdelsalem L. non détectée ?

Abdelsalem L. est présenté par les autorités belges comme un homme de 45 ans "d'origine tunisienne qui séjournait illégalement" dans le pays. Il avait formulé une demande d'asile en novembre 2019 et reçu une réponse négative en octobre 2020, mais son ordre de quitter le territoire belge ne lui a jamais été remis selon les précisions de RTBF. L'assaillant était connu des services de polices belges pour des faits très graves : trafic d'être humaines, atteinte à la sureté de l'Etat et séjour illégale. Mais les forces de l'ordre n'étaient pas au courant de sa radicalisation. "Aucune indication concrète de radicalisation" de l'auteur de l'attaque n'existait selon le ministre belge de la Justice Vincent Van Quickenborne en conférence de presse, mardi matin.

Le profil radicalisé d'Abdelsalem L. et sa volonté d'aller combattre pour le djihad ont pourtant été signalés par un service étranger en 2016. Mais à l'époque, l'alerte "faisait partie de dizaines de signalements quotidiens de ce type" selon le ministre belge de la Justice et aucune mesure n'avait été prise.

Un autre signalement sur la radicalisation de l'individu a été émis récemment par un résident d'un centre d'asile, lequel aurait fait part d'une condamnation d'Abdelsalem L. en Tunisie pour des faits de terrorisme. Mais l'objet de la condamnation s'est avéré être des faits de droit commun selon les investigations du Joint Information Center, créé après les attentats terroriste de 2015 pour regrouper toutes les informations liées au terrorisme. Du fait, "il n'y avait pas de menace terroriste imminente détectée" sur le profil de l'assaillant a expliqué Vincent Van Quickenborne cité par RTBF.

Pourquoi s'en est-il pris à des Suédois ?

L'auteur de l'attentat de Bruxelles semblait viser des victimes spécifiquement suédoises lors de la fusillade. Et l'attaque intervient alors que la Suède fait l'objet de nombreuses menaces terroristes de groupes islamistes depuis plusieurs mois, des menaces qui se sont multipliées après des profanations du Coran répétées dans le pays. "La nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l'acte", a d'ailleurs indiqué le porte-parole du parquet fédéral, Éric Van Duyse.

Si les motivations de l'attentat peuvent être une "vengeance" du suspect contre la Suède, l'attaque peut-elle aussi avoir un lien avec le conflit israélo-palestinien ? D'après le journal Flamand Het Laatste Nieuws, Abdelsalem L. a plusieurs fois évoqué la guerre entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas sur les réseaux sociaux. Mais le parquet fédéral ne semble pas accordé de crédit à cette hypothèse : "À ce stade, aucun élément n'indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestinienne".