Qu'est-ce que la "caution étudiante" prévue par la loi immigration et critiquée par Macron ?

Qu'est-ce que la "caution étudiante" prévue par la loi immigration et critiquée par Macron ? La loi immigration prévoit l'instauration d'une caution demandée aux étudiants étrangers. Emmanuel Macron a déclaré que cette mesure n'était pas une "bonne idée", mercredi 20 décembre, durant une interview à "C à vous".

Si la loi immigration a été votée au Parlement, mardi 19 décembre, Emmanuel Macron a indiqué durant une interview pour l'émission C à vous, mercredi 20 décembre au soir, que certaines dispositions ne le faisaient pas "sauter au plafond". Parmi celles-ci, la caution demandée aux étudiants étrangers. "Je ne pense pas que c'est une bonne idée [...] parce que je pense qu'on a besoin de continuer à attirer des étudiants, des talents du monde entier", a expliqué Emmanuel Macron. "Dire 'parce que vous êtes étrangers, on vous demande une caution', ce n'est pas le message de la France [...] ça peut se retravailler", a assuré le Président. Cette mesure vise à financer une éventuelle "mesure d'éloignement" après la fin de leur titre de séjour. Le montant exact de la caution n'est pas encore connu. Mercredi dans la matinée, la Première ministre Elisabeth Borne a précisé qu'elle pourrait être "10 à 20 euros", indique BFMTV. Concrètement, une somme devra être déposée sur un compte bloqué. Elle est destinée à couvrir d'éventuels frais d'éloignement, explique Le Parisien. Cette somme sera ensuite restituée aux étudiants étrangers lorsqu'ils quitteront la France. 

Des présidents d'universités et des responsables de grandes écoles ont critiqué cette mesure. Dans un communiqué publié mercredi 20 décembre, France Universités déplore que la loi immigration "vienne s'attaquer aux valeurs sur lesquelles se fonde l'Université française : celles de l'universalisme, de l'ouverture et de l'accueil, de la libre et féconde circulation des savoirs, celles de l'esprit des Lumières". Les présidents d'université ont ajouté : "L'accès aux connaissances et à la formation ne peut être entravé par des considérations financières si restrictives et sans fondement, à l'image de l'instauration d'une caution de retour ou d'une limitation des aides sociales. Les étudiantes et étudiants internationaux sont une richesse pour notre pays, et participent du dynamisme de notre communauté académique." 

Le Monde rapporte que la ministre de l'Enseignement, Sylvie Retailleau, a indiqué à Elisabeth Borne que le texte n'était conforme ni à sa vision de la société, ni à ce qu'elle estime souhaitable et défendable pour l'enseignement supérieur et la recherche. Toutefois, son entourage n'a pas voulu faire de commentaire sur une éventuelle démission.