Disparition d'Erwan Blais : où en est l'enquête ?

Disparition d'Erwan Blais : où en est l'enquête ? Plus d'une semaine après la disparition d'Erwan Blais dans les Deux-Sèvres, la boite de nuit où il a été vu pour la dernière fois a annoncé sa réouverture, provoquant la colère de la famille du jeune homme.

Les recherches se poursuivent depuis le 11 février et la disparition d'Erwan Blais. Une enquête pour "disparition inquiétante" a été ouverte par le parquet de Niort. À ce stade, toujours aucune piste n'est privilégiée. Les autorités ont lancé lundi 12 février un avis de recherche après la disparition du jeune de 18 ans. Il a été vu à la sortie d'une boîte de nuit appelée La Morinière à Moncoutant-sur-Sèvre, dans les Deux-Sèvres, dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 février, vers 2h30. Les enquêteurs ont indiqué qu'il s'agit du dernier endroit où son téléphone aurait été géolocalisé.

Selon Le Courrier de l'Ouest, la famille d'Erwan Blais a déposé une plainte contre les gérants de la discothèque "pour négligence" et "non assistance à personne en danger". Pour les proches d'Erwan, toutes les conditions n'étaient pas réunies pour assurer sa sécurité, alors qu'il aurait été mis à la porte par un agent de sécurité à la suite d'un incident sans gravité. Une sortie de boîte qui s'était toutefois faite sans violence. Il n'en reste pas moins que le jeune homme, alors plutôt alcoolisé, s'était retrouvé seul, sans ses amis, sur le parking de la discothèque. Il n'a plus été revu depuis. "On n'aurait jamais dû sortir Erwan de la discothèque comme cela, sans personne avec lui", a déploré le père du disparu auprès de La Nouvelle République. "Il n'était pas si alcoolisé que cela (...). Il y a beaucoup de manquements et de mensonges dans cette affaire. On l'a mis en danger. C'est pour cette raison que nous avons porté plainte, pour que le parquet gère", a-t-il alors précisé. "On n'a rien à se reprocher", a de son côté assuré l'un des cogérants de la boîte de nuit.  

Malgré cette plainte, le gérant de la boite de nuit a décidé de rouvrir ses portes ce week-end, alors que l'établissement était resté fermé depuis la disparition d'Erwan. L'établissement a en effet posté le programme du week-end sur sa page Facebook. Les proches d'Erwan ont très mal pris la nouvelle. Dans une publication Facebook, ils ont exprimé leur mécontentement face à cette décision. La belle-mère d'Erwan a même ajouté, auprès d'Actu.fr, qu'elle ne comprenait pas "l'absence de fermeture administrative ou judiciaire" du club.

Les recherches continuent

Jusqu'à présent, les recherches n'ont rien donné sur le terrain. Mardi 13 février, les recherches s'étaient déjà accélérées, rapportait BFMTV, selon qui un drone ainsi que des plongeurs étaient mobilisés. La chaîne d'information affirmait également que le nombre de gendarmes sur l'affaire avait été multiplié par trois. Ainsi, alors qu'une vingtaine de gendarmes étaient en place mardi matin, pas moins de 63 étaient sur le pont dans l'après-midi, précisait un communiqué du procureur de la République. Mais les recherches ont à nouveau été vaines.

Les gendarmes ont poursuivi les recherches mercredi et jeudi, notamment dans le parc de Pescalis de Moncoutant-sur-Sèvre, qui n'est autre que le plus grand parc d'activités nature et pêche d'Europe. Il est situé non loin de la boîte de nuit où a été vu en vie pour la dernière fois Erwan Blais ce week-end. Les autorités ont également élargi la zone de recherches. La Vendée fait maintenant partie des investigations et notamment au niveau des communes limitrophes du département des Deux-Sèvres. 

Vendredi, une quarantaine de gendarmes ont été à nouveau mobilisés. À leurs côtés, la brigade nautique de La Rochelle, ainsi que deux motos tout-terrain et un drone, avait précisé BFMTV. Jeudi, entre 60 et 70 gendarmes étaient sur le pont. En plus de la brigade nautique de La Rochelle, un hélicoptère les épaulait. Sans succès malheureusement.

Le parquet de Niort a alors annoncé dans un communiqué ce mardi 20 janvier qu'une "information judicaire en disparition inquiétante" était désormais ouverte pour poursuivre les recherches. "À l'issue du délai de huit jours prévu à l'article 74-1 du Code de procédure pénale en matière d'enquête en disparition inquiétante, Erwan Blais n'a pas été retrouvé et les circonstances de sa disparition n'ont pas été élucidées malgré les importants moyens engagés", a-t-il précisé dans le communiqué. Cela signifie que le juge d'instruction de Niort prend l'enquête en main et possède tous les pouvoirs d'investigation dans cette affaire.

Un incident en boîte de nuit juste avant la disparition d'Erwan Blais

Selon BFMTV, le jeune homme aurait quitté la discothèque où il faisait la fête avec ses amis vers 2h30. Il apparaîtrait ensuite sur des images de vidéo-protection de la discothèque. "On le voit traverser le parking de la discothèque, puis plus rien à cause d'un projecteur qui éblouit la caméra", a expliqué sa belle-mère Karine à la chaîne d'information, précisant qu'"Erwan est un adolescent plutôt équilibré, bien dans ses baskets, avec une vie classique d'un jeune qui poursuit ses études. C'est un jeune comme il y en a tant." Son téléphone aurait en tout cas cessé d'émettre vers 2h50.

Auprès de Ouest-France, un ami d'Erwan Blais, qui était avec lui le soir de la disparition, est également revenu sur les événements. Assurant que le jeune homme n'est pas arrivé ivre en boîte de nuit, mais qu'il avait, comme lui, "simplement un peu bu", il a confié s'être, au cours de la soirée, séparé de lui, allant voir d'autres amis. Ce n'est qu'en fin de soirée, quand la boîte de nuit s'est vidée, qu'il se serait rendu compte de son absence. S'en seraient suivies de nombreuses recherches dans la discothèque et aux alentours, sans succès, avant un appel à la gendarmerie.

Une piste menant à un parking étudiée

La piste d'un parking a été évoquée par les enquêteurs. "Nous avons réalisé un pistage dimanche et lundi avec deux équipes cynophiles, qui nous mènent au même endroit, à savoir le parking du restaurant Le Saint-Pierre", a ainsi révélé la gendarmerie à nos confrères de 20 Minutes.

Mais cette piste reste fragile. Une fois arrivés au parking, "nous perdons la piste du jeune homme", a précisé cette même source. Selon le quotidien, c'est sur ce parking qu'Erwan aurait garé son véhicule avant de se rendre, à pied, dans la boîte de nuit, située à 500 mètres de là. Un hélicoptère a donc été missionné par les gendarmes. Objectif : "survoler les accotements des routes, au cas où le jeune homme aurait été percuté par un véhicule", a précisé la gendarmerie qui indique toutefois que cela "n'a rien donné". Des étangs aux alentours ainsi que la Sèvre Niortaise ont également été sondés par une brigade nautique. 

La famille de plus en plus inquiète

La famille du jeune homme a ouvert une page Facebook dédiée à sa recherche permettant à quiconque aurait des informations d'en faire part à la famille et aux autorités. Dans un post Facebook, la sœur du disparu a précisé qu'Erwan portait "un jean noir, un sweat Nike vert foncé, des baskets noires et blanches" au moment de sa disparition.

Sa belle-mère Karine, profondément désemparée, s'est confié auprès de BFMTV. Malgré son inquiétude, elle garde espoir et continue les battues : "C'est vital, on imagine même pas rester assis à attendre. On essaye de trouver quelque chose, le moindre élément". "Si on a pu d'espoir, on arrête tout, on s'effondre", ajoute-t-elle avec émotion. La famille imaginerait "tout ce qui pourrait lui être arrivé, que ce soit l'accident, la mauvaise rencontre, qu'il soit bloqué, coincé, blessé quelque part, qu'il ne puisse pas se déplacer, son portable est cassé, on envisage tout et son contraire".

"On n'a pas de piste, on n'a aucun élément qui peut nous permettre de nous donner une orientation ou de privilégier une piste plutôt qu'une autre, donc c'est très difficile", a-t-elle confié à BFMTV ce dimanche 18 février, sept jours après la disparition du jeune homme. La famille a également annoncé sur sa page Facebook avoir trouvé un avocat spécialisé pour les épauler dans cette affaire.