Procès de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg : qui sont les 4 accusés ?

Procès de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg : qui sont les 4 accusés ? Le procès de l'attentat de Strasbourg en 2018, s'ouvre ce jeudi 29 février 2024 à Paris. Quatre hommes sont sur le banc des accusés. L'assaillant, lui, avait été abattu après 48 heures de traque.

Ce jeudi 29 février 2024, s'ouvre devant la cour d'assises spécialement composée de Paris, le procès de l'attentat de Strasbourg perpétré le 11 décembre 2018. Quatre hommes sont jugés pour des faits de complicité d'association de malfaiteurs en lien avec l'attaque meurtrière commise par Chérif Chekatt, abattu par les forces de l'ordre après 48 heures de traque. Une soixantaine de parties civiles se sont constituées pour ce procès. Des victimes et témoins de l'attaque seront notamment amenés à prendre la parole à la barre. Le procès s'achèvera le 5 avril prochain.

Attentat de Chérif Chekatt : rappel des faits

Le soir du 11 décembre 2018, un homme de 29 ans, Chérif Chekatt, avait surgi en plein coeur du marché de Noël de Strasbourg et abattu froidement cinq personnes en dix minutes. Il avait crié "Allah Akbar" en ouvrant le feu sur des passants. Onze autres personnes ont été blessées. Il avait ensuite pris la fuite à bord d'un taxi. Le chauffeur du véhicule, Mostafa Salhane était parvenu à convaincre l'assaillant de s'arrêter pour se faire soigner avant de profiter d'un moment d'inattention de ce dernier pour fuir.

Chérif Chekatt avait pu être localisé dans le quartier du Neudorf, grâce aux informations du chauffeur de taxi. Sa cavale avait duré 48 heures malgré les moyens colossaux déployés pour le retrouver avec pas moins de 650 forces de l'ordre et plusieurs hélicoptères. Après deux jours de traque et d'angoisse, Chérif Chekatt était abattu après avoir une nouvelle fois ouvert le feu sur une patrouille de police. Multirécidiviste, Chérif Chekatt avait déjà été condamné 20 fois en France pour des faits de droit commun et était fiché S pour radicalisation islamiste. L'attentat avait été revendiqué le lendemain par le groupe Etat islamique. 

Audrey Mondjehi, 42 ans, encourt la prison à perpétuité

Par la suite, 5 hommes ont été mis en examen pour avoir fourni des armes à l'assaillant dont un révolver d'ordonnance 1892 utilisé lors de l'attentat. Les juges n'ont retenu la qualification "terroriste" que pour l'un d'eux, Audrey Mondjehi, 42 ans, ancien co-détenu de Chérif Chekatt et principal accusé dans cette affaire. Il est jugé pour complicité d'assassinat et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et était placé en détention provisoire jusqu'alors.

Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. "Il a joué un rôle indispensable dans la fourniture d'une arme" à l'assaillant en le mettant en contact avec des personnes qui lui ont vendu des armes, alors qu'il "ne pouvait ignorer, voire qu'il partageait, tout ou une partie des convictions radicales de Chérif Chekatt" indique l'ordonnance des magistrats consultée par l'AFP.

Trois autres hommes sur le banc des accusés

Les trois autres accusés ont été renvoyés devant la cour pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes. Ils encourent chacun jusqu'à 10 ans de prison. Agés de 34, 37 et 39 ans, ils sont soupçonnés d'avoir participé à la fourniture d'armes. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire en attendant le procès. En revanche, rien ne permet, pour l'heure, d'affirmer que ces trois personnes avaient connaissance du projet terroriste de Chérif Chekatt à l'époque des faits.