300 conquêtes, 17 accusations de crime : l'homme surnommé le "violeur de Tinder" avait un mode opératoire précis

300 conquêtes, 17 accusations de crime : l'homme surnommé le "violeur de Tinder" avait un mode opératoire précis La cour criminelle de Paris juge à partir de ce lundi 18 mars Salim Berrada, 38 ans, soupçonné d'avoir violé ou agressé plusieurs femmes rencontrées sur Tinder, selon un mode opératoire qualifié d'industriel.

Le procès s'ouvre ce lundi 18 mars 2024 et doit s'achever le 29 mars prochain. Salim Berrada, 38 ans, comparaît devant la cour criminelle de Paris. Surnommé le "violeur de Tinder", il est suspecté d'avoir violé ou agressé sexuellement 17 femmes entre 2014 et 2016. L'homme se présentait comme photographe à la recherche de modèles pour effectuer des shootings via la célèbre application de rencontre. Il conteste tout et admet seulement s'être servi de son métier de photographe comme "prétexte" pour attirer des femmes chez lui et assouvir une "addiction de sexe".

L'ordonnance de mise en accusation consultée par France Info, elle, met en avant un modus operandi quasi identique appliqué par l'accusé à destination des plaignantes, à savoir, une "forme d'industrialisation". Le document de 80 pages fait état d'un système "pervers" qu'il aurait mis en place pour attirer ses victimes. Lui, affirme que les plaignantes ont "regretté" a posteriori, ou qu'elles s'étaient "concertées" entre elles pour lui nuire.

Un processus industriel et une soumission chimique ?

La police a identifié un mode opératoire bien huilé et similaire entre les récits des 17 plaignantes. Les enquêteurs relèvent même une "forme d'industrialisation" dans le processus mis en place. Un "cahier des charges précisément décris dans plusieurs fichiers Excel" est même évoqué. Phrases d'accroches, compliments... Tout semble être réglé au millimètre. Tout débute avec un premier contact sur un réseau social ou sur l'application Tinder directement. 

Des messages sont envoyés en masse via des faux comptes comme celui d'Elias, trentenaire, torse nu sur sa photo de profil. Il s'agit en réalité de Salim Berrada. Puis, un rendez-vous est pris pour une séance photo dans son studio du 20e arrondissement de Paris. Sur place, il propose de l'alcool aux femmes. Il profiterait alors de cette potentielle soumission chimique pour leur imposer des relations sexuelles. L'accusé est jugé comme "froid", "déterminé" et doté d'"yeux de furie" par ses prétendues victimes. Plusieurs évoquent également un déchaînement de violence. Certaines femmes parlent d'un état d'ivresse anormale et rapide après avoir accepté le verre d'alcool. Des traces de drogue ou d'antihistaminiques ont été retrouvés chez plusieurs plaignantes. 

Jusqu'à 20 ans d'emprisonnement

Placé en détention provisoire en 2016, après la plainte d'une femme de 22 ans pour viol ayant expliqué un mode opératoire similaire aux autres plaignantes avec notamment une séance photo, un verre de vin proposé par le photographe et des vertiges avant de s'être retrouvée nue sur le canapé du studio, Salim B. était resté deux ans et demi en prison avant d'être relâché sous contrôle judiciaire en 2019. Avec l'arrivée de nouvelles plaintes, il a de nouveau été mis en examen pour viols et agressions sexuelles et placé en détention en juillet dernier.

La cour criminelle départementale siège sans jury, elle est uniquement composée de 5 juges professionnels. Des magistrats qui doivent statuer sur la culpabilité ou non de Salim B. Ce dernier risque jusqu'à 20 ans d'emprisonnement, le délibéré, lui, est attendu le 29 mars 2024. Enfin, si les probabilités sont infimes, l'audience pourrait être reportée. En effet, les avocats de la défense pourraient faire la demande d'un supplément d'information en invoquant une instruction incomplète et des carences dans le dossier.